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NESTORIENNE (L'ÉGLISE)


Morin, qui en avait eu copie par Abraham Echellensis.

Après le missel de 1767, on trouve trois volumes chaldéens imprimés en 1774 et 1775, un missel, un rituel et un bréviaire, mais il s’agit de textes pour les Chaldéens du Malabar. Voir art. Syro-malahaiæ (Église).

C’est seulement en 1842 que la Propagande imprima pour les Chaldéens de Mésopotamie un nouveau livre liturgique, le Psalterium clialdaicum in usum nalionis clialdaicæ editum. La préface est signée de Joseph Guriel, auquel on doit toute une série de publications faites alors aux frais de la Propagande. Le psautier est divisé en hulâlê et marmiyâtà, précédées de leurs oraisons. Après le vingt et unième hulâlâ, composé des deux cantiques de Moïse, celui du Deutéronome divisé en deux, se trouve le Magnificat. Ce volume devait avoir une suite, que nous connaissons seulement par l’exemplaire de la bibliothèque Vaticane (Raccolta générale, Liturgia, iv, 356), brochure sans titre, qui porte à l’intérieur de la couverture une étiquette en syriaque avec les mots klâbâ daqdam wad' batar. La pagination, 335-604, relie incontestablement cette impression au psautier de 1842 ; l’ensemble formait une réduction de bréviaire analogue au diurnal latin, contenant le psautier complet et la partie de l’office férial commun à toutes les semaines de l’année.

Nous ne savons pas si l’ouvrage complet fut distribué, mais nous en doutons, car il ne figure pas au catalogue de la bibliothèque Barberini, qui recevait de droit un exemplaire de toutes les publications imprimées par la typographie de la Propagande. En 1845, paraissait un Breviarium clialdaicum in usum nationis clialdaicæ a losepho Guriel secundo editum. Ce secundo indiquerait que la première tentative a été poussée jusqu’au bout ; toutefois, on a du mal de croire que la S. Congrégation aurait fait les frais de deux éditions à trois ans de distance. L'édition de 1845 est imprimée avec d’autres caractères, dans un format de 14 centimètres sur 10 ; elle est formée également par la réunion du psautier et du klâbâ daqdam wad’batar, mais on a ajouté au début l’Aperi et à la fin toute une série de morceaux traduits du latin en syriaque : actions de grâces après la messe, Te Deum, prières pour les malades, psaumes de la pénitence, litanies des saints avec leurs oraisons, litanies de la sainte Vierge, du saint Nom de Jésus, etc.

En 1858, toujours par les soins de Guriel, paraissait un Manuale sacerdotum… juxta ritum Ecclesise Chaldœorum. Mais ce manuel ne correspond pas à ce que l’on attendrait, car s’il commence bien par les prières que le prêtre doit dire aux offices du matin et du soir (p..14-143), commeles manuscrits nestoriens dumanuel sacerdotal, il ne contient plus ensuite que des formules de dévotion empruntées aux livres latins.

Nous sommes insuffisamment renseignés sur les livres liturgiques que missionnaires et Chaldéens commencèrent dès lors d’imprimer en Orient. Un psautier imprimé à l’imprimerie patriarcale de Mossoul, chez Raphaël Mazdji (bibliothèque Vaticane, Raccolta générale, Liturgia, v, 24), et un missel lithographie à Constantinople chez Zellitch vers 1870 (ne serait-ce pas au temps où le patriarche Audo s’y arrêtait, au retour du concile ?) (Raccolta générale, Liturgia, ii, 157), ne figurent pas dans le cataloguimprimé du British Muséum, qui indique par contra un bréviaire de 344 pages imprimé à Mossoul en 1866a A. Baumstark indique deux éditions du missel imprimées par les soins des lazaristes à Ourmiah enl876 et 1906 (Geschichte der sijrischen Literatur, p. 199, n.7), et, d’après les notes de H. Goussen —, un Nouveau

DICT. DE THÉOL. CATH.

Testament suivi du psautier imprimé par les dominicains à Mossoul en 1896-1898 (p. 357), un rituel imprimé en 1907 (ibid.), et un Psalterium juxta exemplar apud Chaldwos usurpatum, 1910.

L'œuvre la plus considérable comme édition liturgique chaldéenne est le Breviarium clialdaicum en trois volumes, imprimé à Leipzig, édité à Paris en 1886, par le P. Bedjan, dont le nom figure seulement comme censeur à côté de celui du futur patriarche Ébedjésus V Khayyatt, alors archevêque de Diarbékir. Les trois volumes du bréviaire étaient accompagnés d’un Liber psalmorum, horarum diurnarum, ordinis offlcti divini et homiliarum rogationum, qu’on s'étonne de voir qualifié ad usum scholarum. Cette addition au titre a tout l’air d’avoir été faite pour tranquilliser l’imprimeur de la Propagande, qui risquait de garder en magasin le bréviaire de Guriel, terriblement distancé par l'élégante présentation de l’imprimeur Drugulin. Les trois volumes du bréviaire et celui du psautier diurnal sont, comme toutes les éditions de Bedjan, très soignés et faits d’après les meilleurs manuscrits que ce consciencieux travailleur avait pu se procurer.

Le Missale juxta ritum Ecclesiæ Syrorum orientalium, id est Chaldœorum, imprimé en 1901 par les dominicains de Mossoul, a été composé suivant les mêmes principes : disposer dans un ordre pratique les morceaux authentiques de la liturgie nestorienne épars dans les manuscrits. Ce missel contient les trois liturgies en usage dans l'Église nestorienne, mais celles dites habituellement de Théodore et de Nestorius sont appelées tout simplement deuxième et troisième messes ; on sait que cette dernière est assez voisine de celle en usage à Byzance au temps de saint Jean Chrysostome et de Nestorius. A. Baumstark, Die Chrysostomosliturgie und die syrische Liturgie des Nestorios, dans XpuCTCCTTO(i.ixà, Stuclie ricerche intorno a S. Giovanni Crisostomo, Rome, 1908, p. 771-857. Suivent les parties propres aux messes des dimanches, fêtes et commémoraisons, à l’exclusion des leçons.

4° Éditions liturgiques des nestoriens. — La mission anglicane a imprimé à Ourmiah, en 1890, les trois liturgies et le rite du baptême sous un double titre syriaque et latin : Liturgia sanctorum apostolorum Adæi et Maris, cui accedunt duse aliæ in quibusdam festis et feriis dicendse, neenon ordo baptismi…, où les noms de Théodore et Nestorius sont omis dans le titre des liturgies qui leur sont attribuées, soit par scrupule scientifique, soit plutôt afin de ne pas compromettre la vente du volume aux prêtres chaldéens catholiques. Deux éditions du psautier ont la même origine, Ourmiah, 1891 et 1908.

En 1928, le prêtre Joseph de Kelaytâ, dont nous avons dit l’opposition au patriarche Simon XXI Isaïe, col. 258, a fait imprimer un manuel sacerdotal intitulé The lilurgy of the Church of the East, compared in détails with many ancient mss., which their name and date is given in the syriac introduction… (édition de 520 exemplaires numérotés), 16 et 488 pages. Le contenu de ce volume est le suivant : p. 1-58, liturgie des apôtres ; p. 69-75, liturgie de Théodore ; p. 76101, liturgie de Nestorius ; p. 101-106, canon d’haylat pour les différentes fêtes du Seigneur ; p. 107-160, rite du baptême ; p. 161-171, préparation de la matière du sacrifice ; p. 172-179, rite de la réconciliation ; p. 180192, renouvellement du /ermentum ou malkâ ; p. 182207, prières diverses, pour la pluie, sur les semences etc. ; p. 208-218, canons du catholicos Jean bar Abgârë sur le service de l’autel ; p. 219-224, formules d’exorcismes ; p. 225-242, diptyques ; p. 243, bénédiction du calice dans un temps de nécessité ; p. 244, confection du hënânâ ; p. 245-249, bénédiction de l’eau ; p. 250-292, huttâmê qui se font à la porte du

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