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NESTORIENNE (L’ÉGLISE), TEXTES LITURGIQUES


8. Psautier.

Le premier des livres servant à la récitation de l’office est le psautier ou Dawidâ ; il est divisé chez les nestoriens en 20 parties ou hulâle « louanges », auxquelles on ajoute une vingt et unième section contenant les deux cantiques de Moïse et le premier d’Isaïe. Cf. F. E. C. Diettrich, De psalterii usu publico et divisione in Ecclesia syriaca, Marbourg, 1862, corrigé par P. Martin, Saint Pierre et saint Paul dans l’Eglise neslorienne, extrait de la Revue des sciences ecclésiastiques, Paris, 1875, p. xxiv, n. 1. Les hulâlê sont divisées en marmitâ, dont le nombre varie de deux à quatre, chacune contenant en général deux psaumes, dont chacun est précédé de son argument, qui ne se récite pas, et suivi d’une ou de deux antiennes (qanunà). En tête de chaque marmitâ se trouve une courte oraison, qui est à proprement parler la marmitâ « jaculatoire ». Ces oraisons passent pour avoir été composées par le catholicos Élie III Abu Haliin, mais il a inséré dans la collection un certain nombre de pièces anciennes. Lorsqu’un psaume est suivi de deux antiennes, la première sert habituellement, tandis que la seconde est réservée pour certaines occasions.

9. Le hudrâ « cycle » contient l’office, antiennes, hymnes et oraisons, des 58 dimanches formant le cycle de l’année liturgique ; il indique en outre les fêtes du Seigneur et les commmioraisons des saints, mais sans en donner l’office complet. Il a été composé par Iso’yahb III, qui en avait commencé la compilation lorsqu’il était encore métropolite d’Arbèles, avec la collaboration de’Enaniso’, le traducteur du Paradis des Pères. A Baumstark, Geschichte der syrischen Literatur, p. 198 ; description d’un hudrâ dans W. Wright et A. S. Cook, op. cit., p. 168-184.

10. Le gazzâ « trésor » contient les offices des fêtes de Notre-Seigneur ne tombant pas le dimanche et des c miTiémoraisons des saints. Les offices qui s’y trouvent sont : Nativité de N.-D., commémoraisons de la sainte Vierge, Epiphanie, commémoraisons de saint Jean-Baptiste, des saints Pierre et Paul, des quatre évangélistes, de saint Etienne, d’un saint quelconque (office commun), des confesseurs, de saint Georges, de la mire des sept Machabées, Ascension, saint Thomas, saint Cyriaque, Transfiguration, Invention de la croix. Lorsque l’une ou l’autre de ces commémoraisons se répète dans l’année, c’est avec répétition du même office. P. Martin, op. cit., p. xxi.

1 1. Le kaskul contient le propre des fériés de l’année aux nocturnes et à vêpres ; il est assez souvent incorporé au hudrâ.

12. Le ktâbâ daqdam wa-d’batar est ainsi appelé « livre du premier et de ce qui suit », par allusion aux deux chœurs qui occupent la droite et la gauche de l’église. Les offices, qui servent pour chacune des semaines de l’année, sont dits qadmâyè « premiers » ou d’batar et ahrâyê « derniers », suivant qu’ils doivent être entonnés par le premier ou le second chœur, l’ordre des dimanches, qui est indiqué par le hudrâ, étant continué pendant toute la semaine. P. Martin, op. cit., p. xxi-xxiii.

13. Livres divers. — L’Abù Halim contient la collection des oraisons composées ou réunies par Élie ITI. Les hymnes de saint Éphrem pour le jeûne de Ninive forment parfois un livre spécial, qui est appelé Ba’utâ d’Ninwâyè. Le Kamis est le recueil des hymnes de Kamis bar Qardahê, comme le Wardâ est le recueil des hymnes de Georges Wardâ ; les livres liturgiques renvoient parfois à ces recueils. Le Qâlë d’oudrânë ou livre des suffrages comprend 28 qâlë et 43 sahlupe « variations », qui sont généralement copiés à la fin du kaSkul.

G. Diettrich, Die nestorianische Tauflilurgie ins dcutsclie iibersetzt unter Verwertung der neuesten handsehriftlichen

Funde historisch-kritiseh erforscht, Giessen, 1903 (recension de A. Baumstark dans Oriens ehristianus, t. iii, 1903, p. 219-226) ; texte des ordinations d’après le Vatican syriaque 45, et traduction latine dans J. Morin, Commentarius de sacris Ecclesiæ ordinationibus…, Paris, 1655, p. 442473, repris et complété à l’aide des manuscrits de Joseph I" par J. S. Assémani, Bibliotheca orienlalis…, t. m b, p. dcclxvh-dcccxliv (y compris d’abondants commentaires ) ; rites des sacrements traduits en latin dans Denzinger, Ritus orienialium.., , Wurzbourg, 1863 : baptême et confirmation, t. i, p. 346-383, cérémonie de la communion, p. 417-420, réconciliation des pécheurs, p. 467-471 ; ordinations et réconciliation du prêtre excommunié, t. ii, p. 226-274, mariage, p. 419-450, prières sur les malades, p. 517-519 (ces traductions sont celles des Assémani et de Renaudot ou dérivent des traductions anglaises de Badger op. cit., t. ii, p. 195-281, 322-359) ; traduction du rituel des funérailles dans Badger, op. cit., t. ii, p. 282-321. On trouvera des notions générales sur l’office nestorien dans A. J. Maclean et W. II. Browne, The catholicos o/ the East and /us people, p. 212-242, avec traduction de plusieurs morceaux et table de répartition des psaumes ; renseignements sur les sacrements et le rite des funérailles, ibid., p. 243249. L’office complet de l’Epiphanie a été traduit en anglais par A. J. Maclean, dans F. C. Conybeare, Rituale Armenorum, Oxford, 1905, p. 298-388, d’après le manuscrit du Gazza, Borgia syriaque 60. L’office des saints Pierre et Paul a été publié en syriaque et traduit en français par P. Martin, op. cit., p. 47-151 et 67 p. de texte syriaque. La partie commune de l’olfice férial, extraite du manuel et du ktaba daqdam wad’balar, a été traduite en anglais par A. J. Maclean, East syrian daily offices, Londres, 1904.

Éditions liturgiques des chaldéens catholiques.


Ce fut un des premiers soucis de la S. Congrégation de Propaganda Fide, dès les premiers temps de son existence, de créer une imprimerie où seraient préparés des livres liturgiques pour les Églises orientales. On pensa aux chaldéens, et les archives de la S. Congrégation en fourniront sans doute un jour la preuve, mais c’est seulement à la fin du xviie siècle que nous en avons la certitude, dans la traduction italienne d’une lettre du patriarche Joseph I er, en date du 22 mars 1684. S. Giam.il, Genuinæ relationes…, p. 312 sq. L patriarche prit soin d’envoyer à la S. Congrégation de Propaganda Fide les copies de plusieurs livres liturgiques, et lui-même en copia plusieurs autres pendant les années de sa retraite à Borne. Liste de ces volumes dans J. Al. Assémani, De catholicis seu patriarchis chaldœorum…, p. 242, n. 1. Toutefois, la Propagande qui avait imprimé pour les chaldéens une profession de foi en 1648 et un catéchisme en 1665, ne publia qu’en 1767 le Missale chaldaicum ex decreto Sacrée Congregationis de Propaganda Fide edilum. Ce volume contient : p. 1-268, le texte syriaque avec traduction arabe (écrite en caractères chaldéens) des leçons des épîtres de saint Paul ; p. 272-301, le texte syriaque de la liturgie des apôtres (Addaï et Mari) ; p. 302-603, les péricopes des évangiles en syriaque et arabe ; p. 604-613, la traduction en syriaque des prières dites par les prêtres romains lorsqu’ils revêtent les ornements sacrés, et trois prières d’action de grâces.

Le texte du missel chaldéen fut traduit avant d’être édité, par ordre de la Propagande, en vue d’un examen dogmatique, par J. Al. Assémani : quem nos jussu superiorum antea latine interpretati fueramus. (Op. cit., p. 247.) La S. Congrégation se proposait sans doute de publier ensuite un rituel, puisque le même orientaliste en traduisit les formules d’après deux manuscrits de la bibliothèque Yaticane, provenant de Joseph I er et deux de la Propagande, dont les cotes sont données par la copie officielle de la traduction (Borgia latins 159 et 160 ; copie faite pour l’usage du cardinal Mai, Vatic. lut. 9ô34). On choisit pour ce travail des manuscrits récents, laissant de côté pour les ordinations le manuscrit utilisé par