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NESTORIENNE (L'ÉGLISE), TEXTES LITURGIQUES


séries de sept dimanches, dont on omet suivant les années l’un ou l’autre : sept dimanches après l’Epiphanie, sept de carême, sept du temps pascal, y compris Pâques, sept des apôtres, y compris le dimanche de la Pentecôte, suivis de la solennité des apôtres Pierre et Paul, sept dimanches d'été, sept dimanches d'Élie, dont les quatre derniers s’appellent aussi de l’Invention de la croix, sept dimanches de Moyse et sept de la dédicace des églises. Les fêtes de NotreSeigneur sont peu nombreuses, ainsi que les commémoraisons de la sainte Vierge et des saints, qui se font toujours le vendredi.

Les jeûnes des nestoriens sont : l’avent, 25 jours ; les rogations de Ninive, 3 jours (20 jours avant le carême) ; le grand jeûne ou carême, pendant les sept semaines qui précèdent Pâques ; le jeûne des apôtres, pendant les sept semaines qui précèdent la fête des saints Pierre et Paul ; le jeûne de la sainte Vierge, pendant 15 jours avant l’Assomption ; le jeûne des saints Addaï et Mari, 3 jours ; le jeûne des vierges, 3 jours. Il y a encore d’autres jeûnes qui ne sont pas généraux, ceux de Mar Zéia, Péthion et saint Jean, chacun de trois jours. Pendant le grand jeûne, non seulement on s’abstient de toute nourriture d’origine animale, mais on mange pour la première fois de la journée à l’heure de vêpres, une heure et demie avant le coucher du soleil. Beaucoup gardent la continence pendant tout le grand jeûne. L’abstinence, sans le jeûne, est observée tous les mercredis et vendredis de l’année.

Sur les usages sacramentaires, consulter G. P. Badger, The Resterions and Iheir riluals, t. ii, p. 148-162 ; sur les jeunes, p. 187 sq. ; sur l’ensemble de ce paragraphe, A. J. Maclean, The catholicos of the Easl…, p. 328-352 ; sur le calendrier, M. Nilles, Kalendarium matinale utriusque Ecclesiæ orientalis et occidentalis…, t. ii, Inspruck, 1897, p. 678-688.

2° Textes liturgiques des nestoriens et des chaldéens. — Les chaldéens catholiques se servent, en principe, des mêmes textes liturgiques que les nestoriens, après y avoir corrigé ou supprimé les passages, où sont professées les erreurs nestoriennes et les mentions des docteurs nestoriens. Joseph II cependant introduisit plusieurs cérémonies, rites, fêtes et usages empruntés à l'Église romaine. J. Tfinkdji, L'Église chaldéenne catholique, extrait, p. 11. Il est vraisemblable que le nombre des latinismes a augmenté depuis cette époque.

1. Êvangéliaire.

Ce livre contient les péricopes des quatre évangiles à lire pendant la liturgie eucharistique et à la fin des vêpres. Au début, on se contentait sans doute de noter, dans les marges d’un manuscrit des évangiles, les indications nécessaires pour l’usage liturgique. L’usage de copier à part les leçons remonte au moins à Iso’yahb III : ce catholicos avait offert au monastère de Beit 'Abë un êvangéliaire richement orné d’or et de pierreries, qui fut volé par un de ses successeurs Slibâ-zkâ. E. A. W. Budge, The book of Governors, trad., p. 228-230. Nous avons dit, col. 265. qu’on a trouvé au Tourfan des fragments d’un êvangéliaire en sogdien remontant au plus tard au xe siècle. Liste des leçons pour les dimanches, fêtes et commémoraisons de toute l’année d’après le manuscrit de Cambridge, Additionnai 1975 (de 1586). dans W. Wright et S. A. Cook, A catalogue of the syriac manuscripts preserved in the library of the university of Cambridge, t. i, Cambridge, 1901, p. 5880. Liste d’après les tableaux imprimés par la mission anglicane d’Ourmiah, A. J. Maclean, Easl Syrian daily offices, Londres, 1894, p. 264-281.

. 2. Lectionnaire des épîtres de saint Paul. — Le sëlihâyâ ne contient que les leçons pauliniennes ; on les trouve parfois mêlées à celles des évangiles, par exemple, dans le manuscrit de Cambridge Oo. 1. 17,

cf. W. Wright et A. S. Cook, op. cit., p. 1063-1078. Système actuel dans Maclean, toc. cil. Le système des leçons jusqu'à l’an 1000 a été étudié par A. Baumstark, Xichtevangelische syrische Perikopenordnunyen des ersten Jahrtausends, dans Lilurgiegeschichtliche Forschungen, fasc. 3, Munster-cn-W., 1921, p. 8-77. G. Graf a donné la suite des leçons d’après le luxueux manuscrit Vatican arabe 29 (de 1341) qui contient la traduction arabe des leçons en usage dans l'Église nestorienne. Ein nestorioaiisch.es Pauluslektionar, dans Jahrbuch fur Liturgiewissenschaft, t. VI, 1926, p. 237242.

3. Lectionnaire des Actes des apôtres et de l’Ancien Testament. — Le qaryânâ contient les deux premières leçons de l’office, qui sont chantées ou récitées par le lecteur, la première étant toujours tirée de l’Ancien Testament, la deuxième soit de l’Ancien Testament, soit plus généralement des Actes. Liste des leçons dans Maclean, loc. cit. ; leçons du premier millénaire dans A. Baumstark, loc. cil.

4. Turgâmê.

Les turgâmê sont des hymnes attirant l’attention des assistants sur les leçons du Nouveau Testament, qui doivent être chantées avant l'évangile par les diacres officiants. La collection des turgâmê des dimanches, fêtes et commémoraisons, est attribuée à Ébedjésus ; description d’un manuscrit de turgâmê (Cambridge Additionnai 1977, de 1728) dans W. Wright et A. S. Cook, op. cit., p. 107-116.

5. Missel.

Les trois liturgies en usage dans l'Église nestorienne, celle d’Addaï et Mari, dite des apôtres, et celles de Théodore et de Nestorius, se trouvent habituellement dans les manuscrits du manuel sacerdotal.

6. Rituel.

Les formules du baptême et de la réconciliation des pécheurs, les bénédictions qui ne sont pas réservées à l'évêque, la consécration d’un autel sans huile se trouvent généralement réunies dans les manuels sacerdotaux, qui contiennent encore, en plus des liturgies, les prières fériales (partie cemmune) de matines et de vêpres. Cf. A. Baumstark, Geschichle der syrischen Literatur, p. 199. L’ordo baptismi ou taksâ d’amâdâ est parfois isolé, de même aussi généralement le rituel du mariage ou ktâbâ d’burâkâ, et le rituel des obsèques, qui contient les prières pour les funérailles des prêtres et celles des laïcs.

7. Pontifical.

Le ms. de Cambridge Additionnai 1988, du xvie siècle, est un des meilleurs recueils des cérémonies pontificales, qui nous soient parvenus. Il commence par les ordinations des degrés ordinaires (ktâbâ d’siyâmidâ « livre de la chirotonie » ) avec une formule spéciale pour l’ordination d’un diacre ou d’un prêtre aveugle ; on y trouve ensuite l’absolution d’un prêtre ou d’un laïc excommuniés ; l’ordo, de la réception des moines, de la vêture et de la tonsure des moines, de la rasure des moniales ; la bénédiction d’un abbé, d’une abbesse, d’un chorévêque, d’un archidiacre, de l’archidiacre du catholicos ; la consécration épiscopale, le complément de consécration donné par le catholicos à un évêque qui a été consacré par quelqu’un d’autre que lui, les cérémonies pour la translation d’un évêque à un autre siège, la consécration d’un métropolite par le catholicos, la consécration du catholicos ; les chants pour les diverses ordinations ; la consécration d’un calice ; la préparation du fermentum ; la préparation de mixtures où entrent de la poussière des sanctuaires vénérés ou des parcelles de reliques (hënânâ ou laybutâ) ; la préparation de l’eau lustrale ; la bénédiction d’une eau impure ; l’absolution d’un pénitent (rite composé par Iso’yahb III) ; la réception d’un jacobite, melkite, ou autre chrétien dans la confession nestorienne ; de nombreuses bénédictions, les formules de bénédiction que l'évêque doit prononcer dans diverses circonstances W, Wright et A. S. Cook, op. cit., p. 316-360.