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NESTORIENNE (L'ÉGLISE), MISSIONS LATINES

250

50

18.350

3

500

18

4.800 »

1.600

10

2.500 »

1.000

22

3.765 »

1.600

2

400

1

400

5

894

18

8.000

129

43.809

4. En 1928. Depuis les hécatombes de la GrandeGuerre, le nombre des Chaldéens est très diminué ; voici les chiffres en possession de la S. Congrégation pro Ecclesia Orientait, incomplets pour plusieurs diocèses :

Localités Prêtres Fidèles

Arehidiocèse patriarcal. 10

Diarbékir 1

Kerkouk 7

Séert »

Ourmiah 10

Akra »

Amadiah 18

Djézireh »

Mardin 1

Salmas 1

Séna 3

Zakho 16

Ï37~

Il y aurait lieu toutefois d’ajouter à ces chiffres un assez grand nombre de réfugiés, en particulier ceux qui, après avoir essayé de s’installer en Cilicie sous le mandat français, se sont regroupés dans la République libanaise et en d’autres endroits de Syrie, avec un vicaire patriarcal chaldéen à Beyrouth.

Au clergé séculier il faudrait ajouter les membres de la congrégation de Saint-Hormisdas (Rabban Hormizd), dont les deux groupes les plus importants sont ceux de Rabban Hormizd et de Notre-Dame des Semences, à Alkoche ; ils sont environ unecinquantaine. Leur nombre a subi d’assez fortes variations : environ 50 en 1820, 39 en 1843, 16 en 1880, 10 en 1890. E. A. V. Budge, The historiés of Rabban Hôrmîzd the Persian…, vol. ii, part. 1, dans Luzac’s semitic text and transtalion séries, t. x, Londres, 1902, p. xxiii.

On trouvera des chiffres assez voisins de ceux donnés par P. Martin dans J.-B. Chabot, État religieux des diocèses formant le patriarcat chaldéen de Babylone au 1° janvier 1895, rédigé d’après les notes de S. B. Mgr Georges ÊbedJésus V…, dans Revue de l’Orient chrétien, t. i, 1896, p. 433453. Voir aussi les chiffres donnés ici par M. P. Pisani, Asie (État religieux d'), t. i, col. 2085 sq., d’après V. Cuinet, La Turquie d’Asie, 1895-1901 ; ces chiffres donnent le nombre des chrétiens de chaque rit, catholiques ou noncatholiques, par vilayet ; le total des Chaldéens y est de 46.785, celui des nestoriens de 92.000 dans le vilayet de Van seulement.

G. P. Badger, The nesiorians and their rituals, t. i, Londres, 1852, p. 174 sq., donne une statistique très soignée, pour la période 1840-1845, des Chaldéens catholiques, églises, prêtres et familles, selon les renseignements recueillis sur place.

Les missions latines en pays nestorien.

Après

les missions des dominicains et franciscains en Mésopotamie aux xiii « et xive siècles, aucune résidence de religieux latins ne fut installée en pays nestorien jusque vers le premier quart du xiie siècle. Cette abstention surprend d’autant plus, que les dominicains avaient réussi à se maintenir en Arménie, appuyés sur la congrégation indigène des Frères uniteurs. Il est vrai que les relations avec l’intérieur de la Perse étaient relativement rares, et que le territoire ottoman était à peu près fermé à toute innovation par l’arbitraire des gouverneurs locaux, lequel se faisait sentir surtout à distance des littoraux maritimes. Il était plus facile de s’introduire en pays persan : c’est là que commencèrent les fondations des augustins et des carmes.

1. Passage des augustins en Mésopotamie.

Les au gustins dont le premierdépart pour les Indes orientales eut lieu le 18 mars 1573, s’installèrent à Ormuz dès 1576 et à Mascate en 1594. De là, ils pénétrèrent en

Perse, où Abbas I" (1586-1628) se montrait bienveillant pour les ebrétiens et les Européens : ils y fondèrent en 1601 le couvent d’Ispahan..1. Lanlcri, dans Nicolai Crusenii… pars tertia monastici auyustiniani… a magna ordinis unione usque ad an. 1620 rum additamentis…, t. i, Valladolid, 1890, p. 765 sq. Ils suivirent de peu les carmes à Bassorah, essaimant d’Ispahan, le 3 juillet 1623. H. Gollancz, Chroniele o / events… relating to seulement oj carmélites in Meiopotanna…, Londres, 1917, p. 1. C’est de là que le zélé missionnaire et intrépide voyageur, Rodrigue de Arganduru Moriz, ou Rodrigue de Saint-Michel, partit pour visiter en 1624-1625 les chrétientés nestoriennes de Mésopotamie, rapportant au souverain pontife, en 1626, une lettre en arabe des chrétiens de Bassorah qui proclamaient, sans précisions dogmatiques d’ailleurs, leur attachement à l'Église romaine. Traduction latine dans T. Lopez Bardon, Monastici augustiniani R. P. Fr. Nicolai Crusenii conlinualio… sive Bibliotheca manualis augustiniana…, t. ii, Valladolid, 1903, p. 529, cf. p. 329 sq. sur le voyage du P. Rodrigue. Mais Bassorah fut abandonnée en même temps que Mascate quelques années plus tard, et l’activité des augustins de Perse semble s'être limitée à l’apostolat auprès des Arméniens, qui les avaient attirés à Ispahan. Voir la liste des couvents de la province de Perse dans N. Crussen, Monasticon auguslinianum, Munich, 1623, fol. Z 4 v ».

2. Les carmes en Mésopotamie et en Perse. - - Clément VIII envoya trois carmes déchaussés en Perse par la voie de terre, Allemagne, Russie et Caucase, en l’année 1604 ; la première mission des carmes en ces régions fut celle d’Ispahan, ouverte en 1609. Quatre ans auparavant, ils étaient arrivés aux Indes et leurs fondations se multiplièrent rapidement au Malabar. Ils se développèrent ensuite sur les bords du golfe Persique, comme pour assurer plus facilement la liaison entre ces points extrêmes, Ispahan et le sud de l’Inde. Ils arrivèrent à Bassorah le 30 avril 1623. H. Gollancz, op. cit., p. 1. D’un autre côté, ils s’installèrent en 1627 dans la forte place de commerce qu'était Alep. Entre Bassorah et Alep, ils eurent Bagdad à partir de 1731, puis pour un temps Mardin (1747-1800 et 1820-1822). Plusieurs carmes occupèrent le siège de Babylone avec le titre tantôt d'évêque, tantôt de vicaire apostolique : trois entre 1632 et 1642, dont le de.uier seul résida, trois de 1721 à 1773, cinq de 1794 à 18^0, enfin Jean Drure de 1902 à 1917. Emmanuel de Saint Albert Balliet (1728-1773) et Jean Drure sont ceux qui eurent le plus de contact avec les dirigeants de la « nation » chaldéenne, et ont fait le plus pour le rapprochement des nestoriens ou la persévérance des convertis.

Les carmes déchaussés de la province de France ont une maison à Bagdad, avec un collège florissant et une maison à Bassorah. Dans ces deux villes il y a de nombreux chaldéens, mélangés à des chrétiens des autres rits ; les maisons des carmes n’y ont donc pas le caractère spécifique de missions auprès des nestoriens.

La chronique de la maison de Bassorah pour les années 1623 à 1733 publiée par H. Gollancz, op. cit., ne contient aucune donnée sur l'Église nestorienne. Voir la liste des évêques de Babylone par L. Lemmens, Hierarchia laiina Orientis (1622-1922) mediante S. Congregatione de Progaganda Fide instituta pars II, dans Orienlalia christiana, t. ii, 1924, p. 274-292, extrait, p. 10-28. Bibliographie sur les missions carmes à l’article Carmes (Ordre des), t. iii, col. 1791 sq.

3. Missions des capucins.

C’est aussi en territoire persan que s’installèrent d’abord les capucins de la province de Touraine, lorsqu’ils entrèrent en Mésopotamie, car Bagdad, où ils ouvrirent une maison