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MOZARABE (MESSE), DOCUMENTS


de petit missel abrégé, cf. dans P. L., t. lxxxv, col. 530), les petites heures et le commun des saints. Il en a paru une edilio nouissima, Tolède, 1875, sous ce titre : M Lisse gothicæ et officii muzarabici dilucida expositio a DD. Franc. Aul. Lorenzana archiep. Mexicano et a DD. Franc. Fabrian y Fuero episc. Angelopolitano, ad usum sacelli Muzarabum. Autre édition sous ce titre : Missale gothicum, etc., Rome, 1801, in-fol., de xvi-1500 col. Gams, Kirchengesehichte von Spanien, t. i, p. 102, croit à tort que cette édition périt toute entière lors de l’invasion de Rome par les troupes françaises. Mais dom Férotin signale un exemplaire mis en vente en 1892 par Ebrard de Lyon (catal. de sept., n. 3458). Un autre est au British Muséum ; cf. dom Férotin, Liber ordinum, p. xiii sq. ; Liber sacramentorum mozarabicus, ).xii, xiv, xxvi, etc.

3. Le Liber sacramentorum mozarabicus publié par dom Férotin dans les Monumenta Ecclesiæ lilurgica de dom Cabrol et dom Leclercq, t. vi, Paris, 1912, in-fol., xci-1095 p. et 9 planches, est, comme l’indique le titre, le sacramentaire mozarabe ; il ne contient pas les lectures, comme le Missale mixtum, mais à peu près exclusivement les parties récitées par le prêtre. C’est le manuscrit 35, 3, de la bibliothèque capitulaire de Tolède. Il peut remonter au ix 8 siècle. Pour la description, cf. l’introduction de dom Férotin, p. xxv, et surtout p. 690. Cf. aussi Liber ordinum, p. xiv. Ce qui fait la haute valeur de cette publication, c’est que nous avons là le premier sacramentaire mozarabe authentique, écrit pour une Église de Tolède, d’une rédaction très soignée et sans les additions ou corrections qui ne nous permettent pas toujours de nous fier au texte du Missale mixtum. Il est à remarquer aussi que Ortiz, dans son édition du Missale mixtum, ne s’est pas servi de ce ras. qui lui aurait permis de corriger plusieurs erreurs de son texte ou de combler certaines lacunes (cf. par exemple, les n. 128, 315, 318, 319, 354, 358, 1171, etc. de l’édition Férotin). Non content de nous donner ce texte précieux, dom Férotin l’a comparé avec d’autres mss. et parfois heureusement complété. Voir l’indication de ces mss., p. 1.

4. L’Antiphonaire formait primitivement un livre à part qui contenait les morceaux de la messe chantée par le chœur ou par le peuple. Il y avait aussi un Anliphonaire pour l’office, avec les antiennes, répons et versets. Dom Férotin nous confie n’avoir jusqu’ici découvert dans ses recherches qu’un seul exemplaire de l’antiphonairc mozarabe de la messe, qu’il espérait, dit-il, publier quelque jour, Liber sacramentorum mozarabicus, p. xiii ; espoir qui, hélas ! ne s’est pas réalisé. Le Missale mixtum, comme nous l’avons dit, contient aussi ces pièces.

5. Le Cornes qui s’appelait en Espagne le Liber comicus ou Liber comitis, et plus souvent, tout simplement Comicus, est le recueil des lectures liturgiques de l’Ancien et du Nouveau Testament. La messe mozarabe a d’ordinaire trois lectures, la première de l’ancien (qui est quelquefois cependant celle de l’Apocalypse), la seconde empruntée aux épîtres ou aux Actes des apôtres, la troisième à l’évangile. Dom Férotin signale quatre mss. encore existant du com ; s mozarabe. Dom Germain Morin l’a édité d’après le seul manuscrit de Silos aujourd’hui à Paris, qui n’est pas malheureusement le plus complet, et a ignoré ceux de Tolède, de Léon, et celui de Madrid, Liber comicus, sive lectionarius missie, quo Toletana Ecclesia ante. annos mille et ducentos utebatur, Maredsou, 1893. Cf. les remarques de dom Férotin, Liber ordinum, p. xm-xiv. Le Missale mixtum contient aussi ces lectures.

6. Le Liber ordinum contient aussi des messes ; voir plus loin Riluel et Pontifical.

Le Bréviaire.

Il y a, comme nous l’avons dit,

un Anliphonaire pour l’office comme pour la messe. Dom Férotin, après ses recherches en Espagne, en France et à Londres, nous dit qu’il ne pense pas qu’il existe un seul manuscrit mozarabe de cet ordre. On le trouvait parfois avec l’antiphonaire de la messe ou mélangé avec d’autres parties du bréviaire. Liber ordinum, p. xv.

Le Psautier et les cantiques sont d’ordinaire réunis dans le même manuscrit. Le psaume est parfois précédé d’une antienne et suivi d’une oraison. C’est un vestige de l’ancienne psalmodie qui comportait une oraison après chaque psaume. Un grand nombre de psautiers à Rome, en France, en Angleterre, en Allemagne et dans d’autres pays sont conformes à ce type. La plupart de ces oraisons des psautiers mozarabes ont été recueillies dans le bréviaire mozarabe. Tommasi a publié un recueil factice contenant le psautier, les cantiques avec les oraisons qu’il a tirés du bréviaire mozarabe, Psallerium cum canticis versibus prisco more distinctum argum ?ntis et orationibus vetustis, novaque litterali explanatione brevissima dilucidatum studio et cura J. M. Thomasii, Rome, 1697. Ce travail a été réédité à Einsiedeln en 1727 ; à Vienne en 1735 ; dans l’édition de Bianchini, Thomasii opéra, t. i, 1741, seul paru ; enfin dans celle de Vezzosi, Thomasii opéra, t. iii, 1748. Mais ce ne sont là que des réimpressions de la première édition de Tommasi qui lui-même n’avait fait que reproduire les oraisons telles qu’il les trouvait dans le bréviaire de 1502. Lorenzana, dans son édition du bréviaire mozarabe, a pril le psautier, les hymnes et les cantiques dans un ancien manuscrit de sa bibliothèque capitulaire de Tolède (30, 1), aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de Madrid. Cf. dom Férotin, Liber ordinum, p. xv. Nous parlerons tout à l’heure de cette édition. Le British Muséum possède un précieux ms. wisigothjque qui contient le psautier et les cantiques (ms. addit. 30.851). Il a été édité sous ce titre, The mozarabic Psaller, par J. P. Gilson, Londres 1905, dans la H. Bradshaw Society. Dom Férotin connaît plusieurs autres exemplaires dans les bibliothèques d’Espagne. Liber ordinum, p. xv.

L’Hymnaire mozarabe fait quelquefois partie du psautier ; les mss. en sont assez rares. Le P. Clément Blume a donné une bonne édition des hymnes de la liturgie mozarabe dans son Hymnodia golhica, Die mozarabischen Hymnen des all-spanischen Ritus, Leipzig, 1897.

Le Liber orationum ou Libellus orationum est un recueil d’oraisons, différentes des oraisons du psautier, mais dont un bon nombre aussi ont pris place dans le bréviaire mozarabe de 1502. Bianchini en a donné une bonne édition dans le premier et seul volume de ses Thomasii opéra, cité précédemment. Il s’est servi d’un ms. de Vérone qu’il date du vue siècle, mais qui est certainement postérieur. Le British Muséum (addit. 30.852) possède un beau manuscrit du Libellus orationum, probablement du ix° siècle, dont le texte est inférieur à celui du manuscrit de Vérone. Une édition en était préparée par le Rév. W. C. Iîishop, qui est mort sans avoir rempli sa promesse.

Le Bréviaire mozarabe dont nous avons déjà parlé a été publié en 1502 par les soins du cardinal Ximénès sous ce titre : Breviarium secundum regulam Beali Isidori, Toleti, 1502, per Magislrum Petrum llagembach alemanum. Le P. Lesley en préparait une édition annotée, malheureusement interrompue par sa mort. Cf. Arevalo, Isidoriana, dans P. L., t. lxxxi, col. 254. En 1775, Lorenzana publia le Breviarium Gothicum, reproduit dans P. L., t. i.xxxvi.

Le Rituel et le Pontifical mozarabes.

On semblait

avoir perdu tout souvenir en Espagne du rituel et du