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MOSCHABAR — MOSCHUS


mique religieuse à Byzance au lendemain du concile de Lyon. — 3° Une Réfutation des idées et des écrits de Jean Beccos, composée en 1281 sur la demande du patriarche de Jérusalem, Grégoire, qui l’envoya à toutes les Églises d’Orient. L’ouvrage, divisé en 33 chapitres, est conservé en entier dans les Marc. gr. 153 et 154. Le Vatic. gr., 1122, fol. 178-192, met sous le nom de Georges de Chypre les c. vi, ix, x, xiv, xvi, xxiv ; clans le Vatic. gr. 1549, fol. 152 et 153, on trouve les c. xiii et xx, attribués à Beccos par Allatius un peu à la légère. Seule, la (in de l’ouvrage a été publié ; cf. Démétracopoulos, ’Op6680^oç’EXXâç, p. G0-G2. Beccos, visé directement, ne fut pas sans répondre. Cf. P. G., t. cxli, col. 1921 C. Toutefois la réplique ne nous est pas parvenue. A ce premier groupe il faut rattacher deux autres écrits théologiques aujourd’hui perdus ; nous possédons un fragment de l’un dans le Vatic. Chis. gr. 54, fol. 1 r ii, et une mention de l’autre. Cf. G. Pachymère, De Andron. Palseol.. t. I, c. xxxv ; P. (L, t. cxi.iv, col. 104 A. La doctrine de ce dernier fut condamnée au synode national de 1285 et peu s’en fallut que son auteur n’encourût l’anathème. — Il ne nous reste que deux témoins des démêlés de Moschabar avec Grégoire de Chypre : 1° un traité conservé dans le Caïr. gr. 285, fol. 142 v°-148, v°, et le Chis. 54, fol. 126 V-133 v, rejetant l’authenticité du chapitre du De fuie orthodoxa de saint Jean Damascènc intitulé IIspl OsUov ôvo|i.<XTcov àxp16éaTepov ; cf. F. G., t. xciv, col. 845-849.-2° l’attestation d’orthodoxie délivrée au patriarche comme contre-partie de son abdication ; cette pièce fut souvent éditée. Cf. P. G., t. cxlii, col. 129, et’ExxÀrjaiaaTixoç « Mpoç, t. v, 1910, p. 500.

Sources. — Georges Pachymère, De Andronico Palwologo, 1. I et II passim, P. G., t. cxliv ; Georges de Chypre, Corres/ ondance, lettres 178 et 149, éd.’ExxXrp Ttaoti/io ; <l>apo ;, t. v, 1910, p. 344-346 ; Georges le Métochite, ’iTTOpia coyiiaituT, , t. III, éd. Mai’, Nova Patrum bibliotheca, t. x a.

Travaux. — L. Allatius, De Georgiis et eorum scriplis dialriba, éd. Fabricius, Bibliotheca græca, t. x, p. 677079 ; De Ectlesise occidentalis atque orientalis perpétua consens ione, col. 778-779 ; Contra Creylhonem, p. 194 ; S. J. Boutyras, AeÇtxôv ioTopiaç y.ai yetaypxzla :, t. iv, p. 749 ; A. Démétracopoulos, ’Op(lôSoo| ; 'E>.Xi ;, p. 6063 ; K. Krumbacher, Geschichte der byzantinisçhen Lilcralnr, p. 99 ; M. Jugic, Tluologia dogmalica christianorum oricntalium, t. i, p. 426-427. Tous ces auteurs, tout en a(lirmant que Moschabar a beaucoup écrit, ne signalent qu’un seul écrit de lui : la Péfutatijn en 33 chapitres de l’action et des idées du patriarche catholique, Jean Beccos. Nous avons dressé noire liste d’après les ouvrages suivants : G. C.haritakis, Ka.-.i.'koyoz to>v ypovoXoyr| ! i.évb>v xwSixcov xtj ; jtaTptapLtxij ; ^(oXioOirixr, ; Kafpou dans l"F.ir tt, o>ç STFpu’a ; iv-^avrivôiv <mouSo>v, t. iv, 1927, p. 134-137 ; O. P. Franchi de Ca^alieri, Codices greeci Chisiani et Borgiani, p. 106-107 ; G. Mercati, Scritti d’Isidoro il cardinale mtenoe codici a lui apparletiuti che si conservant) nella biblioleca apostolica ï’alicana, dans les Studie tesli, t. xlvi, 1926, p. 96.

Pour une étude plus complète sur Moschabar, son caractère, sa méthode politique, son action littéraire, voir V. Laurent : La vie et les œuvres de Georges Moschabar, et Quelques opinions, critiques de Georges Moschabar, dans les Échos d’Orient, t. xxviii, 1929.

V. Laurent.

    1. MOSCHATOS Antoine##


MOSCHATOS Antoine, professeur de théologie à l’université d’Athènes est l’auteurd’un ouvrage contre le pape. Il le composa en réponse à un écrit anonyme paru d’abord en italien, puis traduit en grec et publié à Athènes en 1855 sous le titre : ’Avaaxeur, -rîjç cruvoSixTJç’EyxuxXto’j’AvOtpiou -où Trarpiâp/ou cryiafzaTixoù RcovaTavrivou^ôXccoç. Moschatos intitule sa réfutation : ’O KoupiaXtaTTjç èv TiaXwcaSia (’O Koup’. aXiCTT/)ç veut dire < l’homme de la Curie romaine >, avec sens dépréciatif). Il y traite les questions de la

primauté romaine et de la procession du Saint-Esprit, comme étant les deux principales qui divisent les catholiques et les orthodoxes. Le livre parut à Athènes en 1859.’O KovjpiaXKTTTj ; i-i ira) [vaiSi’a tjtgi àiràvTT)<Tiç et ; rôv xarà Tf, ; £yy.-jx).cVj toû’AvÔijxou Ilatpcif^ou KfovTtavt ; voutcciLE(o ; ypa’^avta u.cfzaiôrj/u~t.riv’ItocXôv -juo’Avt. MoT/àîo-j, Athènes, 1859. In-8°| vi-125 pages.

V. Grumel.

    1. MOSCHUS##


MOSCHUS, nom sous lequel est d’ordinaire désigné Jean Eucratas, l’auteur du Pré spirituel (fin du vi", début du vue siècle). — I. Vie. IL Gùivres.

I. Vie.

Pour écrire la vie de Moschus, on dispose avant tout des quelques données fournies par son œuvre ; subsidiairement des indications apportées par une courte biographie anonyme. Celle-ci, que l’on trouvera dans P. L., t. lxxiv, col. 1 19-122, et qui n’est plus qu’en latin, semble bien avoir existé en grec et avoir précédé l’exemplaire du Pré spirituel que décrit Photius. Cf. Biblioth., n. 199, P. G., t. ciii, col. (565-668. S. Vailhé, en combinant ces deux catégories de renseignements, en arrive à reconstruire comme suit le curriculum vitse de notre auteur. Échos d’Orient, t.v (1901-1902), p. 107-116. Jean, surnommé Eucratas (c’est-à-dire le tempérant, plusieurs textes latins en ont fait Eviratus !), dit. aussi ô toô Môcryou (le fils de Moschus), a dû naître à Damas vers le milieu du vie siècle. De bonne heure il embrassa la vie monastique au couvent de Saint-Théodose au sud de Jérusalem. Puis il se retira, non loin de là, à la laure de Pharan, dans le désert de Juda, où il demeura dix ans, entre 568 el 578. Désireux de voir par lui-même les divers monastères des pays voisins, il entreprit un grand voyage en Egypte au début du règne de l’empereur Tibère (578-582) ; il remonta jusqu’à la grande Oasis, puis se rendit à la laure des Ailiotes, au mont Sinaï, où il séjourna encore une dizaine d’années. Du Sinaï il revint à Jérusalem ; il s’y trouvait au moment de l’intronisation du patriarche Amos, vers 594. Dans les années qui suivent, il visite nombre de couvents palestiniens. Vers 604, les menaces de l’invasion perse le déterminent à quitter la Palestine. Suivant les côtes de Syrie, il arrive à Antioche, passe en Cilicie et finalement s’embarque pour Alexandrie. C’est son deuxième séjour en Egypte ; il y connut les patriarches Euloge († 608), Théodore Scribon († 609) et saint Jean l’aumônier (612-617), au service desquels il se mit. Les événements de l’année 614, l’invasion perse en Syrie, la destruction de Jérusalem et de beaucoup de sanctuaires palestiniens, la menace contre l’Egypte, le décidèrent à émigrer de nouveau ; il se rendit à Rome, en visitant sur son chemin les îles de la Méditerranée, comme Chypre, Samos, etc. C’est à Rome qu’il mit la dernière main au grand ouvrage dont il avait rassemblé les matériaux au cours de ses pérégrinations. Le compagnon de ses voyages, Sophrone le Sophiste, recueillit ainsi dans la Ville éternelle et son livre et ses dernières instructions ; Moschus demandait que son corps fût remporté en Orient et enterré au Sinaï. Sophrone se mit en devoir d’exécuter ces volontés. Au début de la VIII" indiction (donc en 619), il abordait en Palestine avec le cercueil de son maître ; mais les incursions arabes l’empêchèrent de porter au Sinaï son funèbre dépôt ; Moschus fut enseveli au cimetière de Saint-Théodose où jadis il avait débuté dans la vie monastique. Pour la date de la mort de Moschus, il n’y a plus lieu de s’arrêter aux raisons que fait valoir S. Vailhé contre la date de 619 et pour celle de 634 (correspondant toutes deux à la VIII" indiction). Si l’on adopte avec Jean Maspéro, Histoire des patriarches d’Alexandrie, p. 356, la date de (il 7, pour la mort de Jean l’Aumônier, il n’y a plus de raison pour reculer à 634 la mort de Moschus.