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sont tirés des réflexions de l’Écriture sainte et de traités de piété, composés par les Pères ; mais on y trouve souvent l’écho des controverses jansénistes, et certaines propositions ne font guère que rééditer les doctrines du P. Quesnel.

Michaud, Biographie universelle, t. xxix, p. 275 ; Hoefer » Nouvelle biographie générale, t. xxxvi, col. 524 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 300 ; Feller, Biographie universelle, édit. Pérennès, 1842, t. ix, p. 12 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. 1759, t. vii, p. 775 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvii, p. 214-215 ; Tassin, Histoire de la Congrégation de Saini-Maur, in-4°, Bruxelles et Paris, 1770, p. 500-505 ; dom François, Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de saint Benoît, 4 vol. in-4°, Bouillon, 1777, t. ii, p. 302-306 ; Lecerî de la Viéville, Bibliothèque historique et critique des auteurs de la Congrégation de Saint-Maur, in-12, La Haye, 1726, p. 394-395 ; Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité du XVIIIe siècle, V partie, in-12, s.l., 1760, p. 434 ; Nouvelles ecclésiastiques du 20 novembre 1741, p. 188 ; Encyclopédie des sciences religieuses (prot.), t. ix, p. 409410 ; Dictionnaire historique des auteurs ecclésiastiques, 4 vol. in-12, Lyon, 1767, t. iii, p. 204-205.

J. Carreyre.

MORÉRI Louis (1643-1680), né à Bargemont, au diocèse de Fréjus, le 25 mars 1643, fit ses études théologiques à Lyon où il fut ordonné prêtre et s’adonna à la controverse. En 1673, il devint secrétaire de l’évêque d’Apt, Gaillard de Longjumeau, à qui il dédia la première édition de son Dictionnaire ; puis il s’attacha à M. de Pomponne, secrétaire d’État, en 1678 ; il le suivit dans sa disgrâce et mourut à Paris, âgé seulement de 37 ans, le 10 juillet 1680. Moréri a traduit de l’espagnol le Traité de la perfection chrétienne de Rodriguez, 3 vol. in-8°, Lyon, 1667, et les Relations nouvelles du Levant, ou Traité de la religion, du gouvernement et des coutumes des Perses, des Arméniens et des Gaures, du P. Gabriel de Chinon, in-12, Lyon, 1671, avec une longue préface. Mais l’œuvre capitale de Moréri, l’œuvre à laquelle son nom est resté attaché, bien qu’elle ait été profondément modifiée au xviie et surtout au xviiie siècle, est Le grand dictionnaire historique ou Mélanges curieux de l’histoire sacrée et profane, un vol. infol., Lyon, 1674. Cette première édition renfermait de nombreuses lacunes et quelques erreurs. C’est pour la compléter et la rectifier que Bayle, reconnaissant d’ailleurs les grands mérites de Moréri, entreprit la publication de son Dictionnaire. Moréri prépara lui-même une seconde édition, dont il ne fit imprimer que le premier volume en 1680 ; le second volume parut après sa mort en 1681, à Paris ; elle est dédiée au roi. Après la mort de Moréri, les éditions de son ouvrage se sont multipliées ; elles sont au nombre de 20. Voici, en peu de mots, les caractéristiques de chacune’d’elles. La 3e édition a 2 vol. in-fol., Paris, 1683 ; les 4e et 5° ont paru à Lyon, 2 vol. in-fol., 1687 et 1688 ; la 6e en 4 vol. in-fol., Amsterdam, a été publiée par Jean Le Clerc, ministre protestant en 1691 ; la 7e en 4 vol. in-fol., Amsterdam, 1694, et la 8° en 4 vol. in-fol., Amsterdam, 1698, ne font guère que reproduire la 6e édition ; la 9e, en 4 vol. in-fol., Paris, 1699, a été éditée par Vaultier ; la 10e, 4 vol. in-fol., Amsterdam, 1702, a été donnée par Le Clerc ; la 11e, 4 vol. in-fol., Paris, 1704, a été publiée par Vaultier, avec de très nombreuses additions et des remarques critiques : la 12e, 4 vol. in-fol, Paris, 1707, par Vaultier, avec de nouvelles additions ; la 13e, 5 vol. in-fol., Paris, 1712, contient les remarques de Dupin, avec de nombreux suppléments, en 1714 et 1716. La 14e, 6 vol. in-fol., Amsterdam, 1717, reproduit la précédente avec un supplément de Bernard. La 15e édition, en 6 vol. in-fol., Paris, 1718, a provoqué les Remarques sur différents articles du Dictionnaire de Moréri que Laurent Jossc Leclerc publia en 3 vol. in-8°, Paris, 1719,

1720 et 1721 ; ces Remarques portent sur les lettres A-L inclusivement ; le reste n’a pas été imprimé ; elles ont servi à toutes les éditions de Moréri, postérieures à 1724 (voir L. Bertrand, Vie, écrits et correspondance de Laurent Josse Leclerc, in-8°, Paris, 1878, p. 52-69, 117-120 et 275). La 16e édition, en 6 vol. in-fol., Paris, 1725, comprend les additions de Leclerc. La 17e en 6 vol. in-fol., 1731, fut publiée à Bâle ; la 18e. 6 vol. in-fol., Paris, 1732, comprend de nombreuses additions de l’abbé Goujet, qui a ajouté 2 vol. in-fol. de suppléments dans les rééditions de 1735 et de 1749. La 19e édition a 8 vol. in-fol., et fut publiée à Amsterdam en 1740. Enfin la 20e édition, en 10 vol. in-fol., Paris, 1759, donnée par Drouet, contient, refondues, toutes les remarques antérieures et particulièrement celles de Leclerc et de Goujet ; elle est incontestablement la meilleure. L’abbé Masbaret a laissé des remarques sur le Dictionnaire de Moréri, 6 vol. in-4°, en manuscrit ; Barbier en a publié des passages dans son Examen critique des dictionnaires historiques. Le Dictionnaire de Moréri a été traduit en allemand, en anglais, en espagnol, 10 vol. in-fol., 1753 et en italien, 4 vol. in-fol., Rome, 1729.

Moréri avait recueilli les matériaux d’un Dictionnaire historique et critique des provençaux illustres, et il avait commencé une Histoire des conciles.

Michaud, Biographie universelle, t. xxix, p. 296 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxvi, col. 551-553 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, p. 114 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. 1759, t. vii, p. 778-779 ; Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xxvii, p. 308-316 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 313 ; Ladvocat, Dictionnaire portatif, t. ii, p. 296-297 ; Barrai, Dictionnaire historique, littéraire et critique, t. iv, p. 548-549 ; Desessarts, Les siècles littéraires, t. iv, p. 443 ; Péricaud, Moréri à Lyon, in-8°, Lyon, 1837 ; Histoire des hommes illustres de la Provence, in-4°, Marseille, 1786, t. iii, , p. 546-547 ; Kirchenlexicon, t. viii, col. 1912-1913.

J. Carreyre.

MORESCH1N Augustin, des ermites de Saint-Augustin († 1560). — Né à Montealcino (Toscane) d’où son nom de Montealcinus (et même Montelcineôsis), ce moine était célèbre dans l’Italie du xvie siècle par son éloquence, et par ses connaissances aussi bien en théologie et en philosophie qu’en mathématiques et en droit. Il fut envoyé comme procureur de l’ordre au concile de Trente, où Massarelli, dans son journal, signale sa présence parmi les théologiens mineurs lors des travaux de 1547 ; il était à Naples en 1549 où il eut pour élève Onuphre Panvinio. Les historiens de l’ordre lui attribuent, sans grande précision, de multiples opuscules de controverse antiprotestante : De purgatorio, De cultu et invecatione sanctorum et eorum reliquiis venerandis, De orationibus, eleemosynis et sacrificiis pro defunclis, De patientia, De itineribus ad œternitatem, De seplem sacramentis, De prieslantia romani pontificis et Sedis ejus, De Ecclesia catholica et ejus auctoritate, De ecclesiasticis traditionibus, De scripturis canonicis, Expositio sijmboli aposlolorum.

L. Torelli, Secoli agosliniani VIII, Bologne, 1 686, p. 421 ; Ossinger, Biblioiheca augustijiiana, p. 612 ; Jôcher^ Gelehrten Lexikon, t. ii, 1751, p. 607.

É. Amann.
    1. MORIN Jean##


1. MORIN Jean, prêtre de l’Oratoire (15911659), est né à Blois en 1591 de parents calvinistes. Après avoir commencé ses études à La Rochelle, il se rendit en Hollande où il étudia à Leyde la philosophie, les mathématiques et le droit d’abord, puis la théologie et les langues orientales. Les violentes querelles des gomaristes et des arminiens dont il fut le témoin dans ce pays, lui inspirèrent bien des doutes sur la vérité d’une Église si divisée en elle-même ; de retour en France, il fut converti au catholicisme par le cardinal du Perron, ancien protestant lui-même. Après-