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MORALE, HISTOIRE SOMMAIRE, 1™ PÉRIODE


relativement aux ornements extérieurs, II a -ll æ, q. clxix, a. 1.

b) Saint Grégoire de Nysse (en réalité Némésius d’Émèse) dans le De natura hominis, fournit les notions suivantes : ce qui est fait sous l’influence de la crainte est plus volontaire qu’involontaire, Ia-IIæ, q. vi, a. 6 ; l’ignorance cause l’involontaire, I a -Il æ, q. vii, a. 2 ; notion de l’acte humain appelé conseil, P-II 88, q. xiv, a. 2 sq. ; la notion de Vimperium, I a -Il æ, q. xvii, a. 1, 7, 8.

c) Au pseudo-Aréopagite sont empruntées les notions suivantes : la nature et les elïets de l’amour, I a -Il æ, q. xxviii, a. 1, 3, 4, 5, 6 ; la possibilité du salut, pour les gentils, sans l’accomplissement des observances de la loi mosaïque, Ia-IIæ, q. xcviii, a. 5 ; les révélations prophétiques sont faites par le ministère des anges, II*- !  ! 33, q. clxxii, a. 2 ; la contemplation peut être faite per très motus, circularem, rectum et obliquum, ll & -li æ, q. clxxx, a. 6 ; les évêques et les moines sont dans un état de perfection, II"- !  ! 35, q. clxxxiv, a. 5 sq.

d) Parmi les notions empruntées à saint Grégoire le Grand, nous citerons les suivantes : la définition des paroles oiseuses, l a -Il æ, q. xviii, a. 9 ; les autres vertus morales ne peuvent exister sans la prudence, P-Il 33, q. lviii, a. 4 ; la notion des quatre vertus cardinales : prudence, justice, force et tempérence, l a -Il æ, q. lxi, a. 2 ; II a -ll æ, q. xlvii, a. 4 ; la notion des sept dons du Saint-Esprit et celle des trois vertus théologales, I a -Il æ, q. lxviii, a. 1, 5, 6 ; II a -Il æ, q. xvii, a. 1, 6 ; les péchés charnels sont moindres que les péchés spirituels, I a -Il æ, q. lxxiii, a. 5 ; le péché qui n’est pas promptement effacé par la pénitence est à la fois péché et cause de péché, P-Il 88, q. lxxv, a. 4 ; q. lxxxvii, a. 2 ; rémunération des sept péchés capi taux, P-Il 33, q. lxxxiv, a. 3 sq. ; II a -Il æ, q. xxxv, a. 2, 4 ; q. xxxvi, a. 4 ; l’aveuglement de l’esprit provient de la luxure, IIa-IIæ, q. xv, a. 1 sq. ; q. lui, a. 6 ; le désespoir provient de la paresse spirituelle, IIa-IIæ, q XX ; a 4. ] a présomption procède de la vaine gloire, IIa-IIæ, q. xxi, a. 4 ; les biens spirituels ne doivent pas être abandonnés à cause du scandale, Iia.TpE ( q XL i nj a. 7 ; la charité est plus excellente que l’obéissance, IIa-IIæ, q. civ, a. 3 ; la notion de la prophétie, II a -II ffi, q. clxxi et clxxii, a. 3 ; le don des langues, II a -Il æ, q. clxxvi, a. 1 ; la notion de la contemplation, II a -Il æ, q. clxxx, a. 1, 4, 5, 7, 8 ; la comparaison entre la vie active et la vie contemplative, II a -Il iE, q. clxxxi, a. 3, 4 ; q. clxxxii, a. 2-4 ; l’évêque doit être aclione preecipuus, præ cunclis contemplatione suspensus, IIa-IIæ, q. clxxxiv, a. 7, ad 3um ; plusieurs enseignements de saint Grégoire relatifs à l’état religieux, Il^-Il 31, q. clxxxvi, a. 3, 6, 7, 8, 9 ; q. clxxxvii, a. 1, 4 ; q. clxxxix, a. 3.

e) Saint Isidore a fourni les notions suivantes : la notion de la loi, P-II 85, q. xc, a. 2, 3 ; la notion de la loi naturelle, IP-II 33, q. xciv, a. 4, 5 ; et celle de la loi humaine, P-II 33, q. xcv, a. 1, 3, 4 ; la notion de l’article de foi, IP-IP, q. 1, a. G ; la distinction entre le droit naturel et le droit des gens, IP-IP, q. lvii, a. 3.

/) A saint Jean Damascène ont été empruntées les notions suivantes : la notion du volontaire dans les actes humains, P-Il æ, q. vi, a. 1, 2, 5, 7, 8 ; la notion du consentement, P-Il æ, q. xv, a. 1-3 ; la notion des actes appelés electio, imperium, usus, P-Il 83, q. xvi, a. 4 ; q. xvii, a. 3, G ; la notion des passions, P-Il 33, q. xxii, a. 3 : q. xlvi, a. 1.

3° Une troisième caractéristique de cette période est qu’il n’y a pas encore de synthèse théologique comprenant tout l’enseignement moral.

Pendant les quatre premiers siècles, les écrits sur les matières morales sont le plus souvent des écrits d’ot DICT. DE TIIÉOL. CATHOL.

casion, traitant de quelques vérités sur lesquelles il est opportun d’instruire, d’avertir ou d’exhorter particulièrement. Au commencement du ve siècle, il en est de même pour les ouvrages de saint Augustin. Toutefois son Enchiridion contient une esquisse, louée avec raison par les théologiens, de tout l’enseignement moral en même temps que de l’enseignement dogmatique. Voir t. 1, col. 2302.

Ce même caractère fragmentaire se rencontre dans les écrits moraux depuis saint Augustin jusqu’à la première moitié du xiii c siècle. Au viiie siècle, malgré l’essai de synthèse dogmatique réalisé par saint Jean Damascène dans son De fide orthodoxa, voir Dogmatique, t. iv, col. 1541, rien de semblable ne se produit pour la morale. De même, au xiie siècle, malgré l’essai de synthèse dogmatique de Pierre Lombard dans ses quatre livres des Sentences, voir t. iv, col. 1541 sq., il n’y a rien d’analogue pour l’enseignement moral qui a, dans l’ouvrage du Maître, une place très restreinte, comme nous le montrerons bientôt.

4° En matière d’enseignement social, on peut signaler, dès cette époque, surtout à partir du iv c siècle, quand le christianisme commence à prendre possession de la société, une affirmation assez explicite de plusieurs principes dont plus tard on déduisit d’importantes conclusions.

1. Les devoirs des sociétés chrétiennes ou des souverains chrétiens envers l’Église sont assez explicitement affirmés, à partir du triomphe de l’Église et des premiers commencements des sociétés chrétiennes au ive siècle. Voir Église, t. IV, col. 2213 sq Cette affirmation comporte, en particulier chez saint Augustin, dont la doctrine est communément suivie, le devoir pour les empereurs chrétiens de mettre leur puissance au service de Dieu pour aider le plus possible à propager son culte, lbid., col. 2213 sq.

2. La doctrine concernant les devoirs des souverains chrétiens envers l’Église contenait déjà implicitement toute la doctrine des scolastiques du Moyen Age, relativement à l’origine du pouvoir dans la. société civile, ainsi qu’à ses droits et à ses devoirs. De fait, cette doctrine se manifeste déjà, comme le montrent ces paroles de saint Augustin, que le souverain doit gouverner pour le bien public, et qu’aucune loi n’oblige si elle ne découle de la loi éternelle. Voir Augustin (Saint), t. 1, col. 2440. On notera aussi la description faite par saint Augustin de ce qui doit constituer le vrai bonheur pour les empereurs chrétiens : description qui résume les devoirs qu’ils doivent accomplir et les vertus qu’ils doivent pratiquer. De civitate Dei, V, xxiv, P. L., t. xli, col. 170 sq.

Le concept chrétien est encore plus marqué au ixe siècle dans les deux ouvrages de Jonas d’Orléans († 844), De inslitulione regia ad Pipinum regem, P. L., t. evi, col. 285 sq, et de Hincmar de Reims († 882), De régis persona et regio ministerio, P. L., t. cxxv, col. 834 sq., où sont reproduits plusieurs textes des Pères sur cette matière, ainsi que dans le De recloribus christianis de Sedulius Scotus († 850), P. L., t. ciii, col. 293 sq.

3. Au point de vue du droit international, on doit noter l’enseignement de saint Augustin, tel qu’il est cité par saint Thomas, relativement au droit de la guerre. Sum. theol., IP-IP, q. xl, a. 1. La guerre, au point de vue moral, est permise seulement quand elle est juste, c’est-à-dire quand elle est nécessaire pour réparer une injustice. Questiones in Heplaleuchum, t. VI, c. x, P. L., t. xxxiv, col. 781. Pour que la guerre soit juste, elle doit être entreprise par celui qui a l’autorité suprême, ut suscipiendi bclli auctoritas alque consilium pencs principem sit, Contra Fausium manich., xxii, 75, t.’.xiii, col. 448. Ce qui est défendu à la guerre, c’est la cupidité de nuire, la

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