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.MONTLUC — MORALE

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a laissé quelques écrits : deux Instructions et deux Epîlres faites et envoyées au clergé et au peuple de Valence et de Die, in-8°, Avignon, 1557, traduites en italien et condamnées par la Sorbonnc, comme contenant des propositions fausses, schismatiques, erronées et hérétiques, spécialement au sujet des images et du Saint-Sacrement. -- Clcri Valenlii et Diensis reformatio restitutioque ex sacris Patrum conciliis excerpta, dédié au cardinal de Lorraine, in-8°, Paris, 1558, et traduit en français sous le titre : La ré/ormation du clergé de Valence et de Die contenant 50 articles de ré/ormation autorisés par les anciens conciles de l’Église, in-8 o, Paris. 1558. — Sermons de l’évêque de Valence sur certains points de la religion, recueillis fidèlement ainsi qu’ils ont été prononcés ; autres sermons servant à découvrir par témoignage de l’Écriture sainte les fautes qu’on commet contre les dix commandements de la loi ; plus, un sermon à son clergé en juillet 1557, in-8°, 1559, et Avignon, 1561. La Sorbonne condamna dans ce recueil 5 propositions dont l’une adoptait les erreurs de Luther et de Calvin sur la justification. — Familière explication des articles de la foi. Plus, le symbole de saint Athanase, avec un bref recueil des lieux de l’Écriture sainte, servant d’explication d’iceux articles, in-8°, Paris et Lyon, 1561. - — Discours très violent contre le cierge, prononcé le 23 août 1560, à l’assemblée de Fontainebleau, reproduit en partie par G. de Felice, Histoire des protestants de France, in-8°, Toulouse, 8e édit., 1895, p. 113-114. - - Sermons sur les articles de la foi et l’Oraison domin’cale, plus quelques oraisons, in-8°, Paris, 1561. — Harangue au roi, en 1563, in-4°, Paris, 1563. — -Dclensio pro Andium duce adversus calumnias quorumdam, in-8°, Paris, 1573, on trouve, dans ce plaidoyer, un essai de justification pour les massacres de la Saint-Barthélémy. — Enfin, Montluc prononça divers discours aux États de Pologne où il avait été envoyé comme ambassadeur pour soutenir la candidatures du futur Henri III. — Puis une Lettre au roi aux États de Blois en 1577, et une Remontrance aux États de Languedoc en 1578t

Michaud, Biographie universelle, t. xxix, p. 164-166 ; Ho, ?fer, Xouvelle biographie générale, t. xxxvi, col. 323326 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, p. 94 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. de 1759, t. vii, p. 731-735 ; La Croix du Maine, Bibliothèque française, t. i, p. 553-555, (art. Jean de Montluc) ; Ladvocat, Dictionnaire historique portatif, t. ii, p. 288-289 ; Barrai, Dictionnaire historique, littéraire et critique, t. IV, p. 534-535 ; Desessarts. Les siècles littéraires, t. iv, p. 427-428 ; Jean Choisnin, Discours au vrai de tout ce qui s’est fait et passé pour la négociation de l’élection du roi de Pologne, public dans la Collection Pelitot, t. xxxviii, p. 21-207. L’éditeur donne une biographie de Montluc dans la notice sur Choisnin et ses Mémoires (Choisnin était le secrétaire de Montluc) ; Haag, La France protestante, t. vit, p. 484-490 ; Gallia christianu, t. xvi, Paris. 1865, cul. 332-334 ; IL Heynaud, Jean de Montluc, évéque de Valence et de Die, in S", Paris, 1893.

J. Carricyre.

MONTMIGNON Jean-Baptiste (1737-1821), théologien français, né à Lucy, près de Château-Thierry, en 1737, fit ses éludes de théologie à l’université de Paris, devint secrétaire de Bourdcilles, évéque de Soissons, puis archidiacre et vicaire génétal vers 1780. En 1786, il succéda à Dinouarl comme rédacteur du Journal ecclésiastique et il céda cette place à Barruel en 1788. Émigré en 1793, il revint sous le Directoire cl, après le concordat, il fut vicaire général « le Poitiers. En 1811, on le trouve chanoine de Notre-Dame de Paris et, en 1815, vicaire général de Paris ; Mgr. de Quélen l’avait chargé d’examiner les livres présentés à son approbation. Il mourut à Paris le 21 février 1821.

Montmignon a rédigé, en fait, beaucoup des écrits publiés sous le nom de l’évêque de Soissons, dont il

était le secrétaire ; c’est lui qui a, en particulier, coin" posé le mandement de Bourdeilles, daté de Bruxelles, 20 mai 1792. Il a publié une Vie édifiante de Benoît-Joseph Labre, mort à Borne en odeur de sainteté, le 16 avril 1783 ; c’est la traduction de l’ouvrage composé en italien par Marconi, à la demande du pape, in-8°, Paris, 1784. — Du crime d’apostasie, lettre d’un religieux des provinces belges à un de ses amis, in-8°, 1790. — Préservatif contre le fanatisme ou Les nouveaux millénaires rappelés aux principes fondamentaux de la règle de foi catholique, in-8°, Paris, 1806. C’est la réfutation de l’ouvrage du P. Lambert, intitulé : Exposition des prédictions et des promesses faites à l’Église pour les derniers temps de la gentilité, 2 vol. in-8°, 1806. — De la règle de la vérité et des causes du fanatisme, in-8°, Paris, 1808. — Choix des lettres édifiantes écrites des Missions étrangères, précédées de tableaux géographiques, historiques pofitiques, religieux et littéraires des pays de mission. Une seconde édition est augmentée d’une notice historique sur les missions étrangères, avec les actes des rois de France concernant les missions, de nouvelles lettres édifiantes et autres morceaux, 8 vol. in-8°, Paris, 1824-1826. L’abbé Montmignon s’occupa aussi de l’étude des langues et il a composé, sur ce sujet, deux ouvrages importants : Système de prononciation figurée, applicable à toutes les langues et exécuté sur les langues française et anglaise, in-8°, Paris, 1785 et 1787. — La clef de toutes les langues ou Moyen prompt et facile d’établir un lien de correspondance entre tous les peuples, et de simplifier extrêmement les méthodes d’enseignement pour l’étude des langues, in-8°, Paris, 1811.

Michaud, Biographie universelle, t. xxix, p. 169-170 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxvi, col. 333334 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. VI, p. 94-95 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 267-268 ; Ami de la religion, du 25 février 1824, t. xxxix, p. 51 ; Hurtcr, Nomenclator, 3 édit., t. v, col. 853.

J. Carreyre.

    1. MORALE (Théologie)##


MORALE (Théologie). — I. Définition. IL Méthode (col. 2408). III. Aperçu synthétique sur l’apport du Nouveau Testament à la théologie morale (col. 2423). IV. Caractéristiques principales de l’enseignement moral, ou de la théologie morale aux diverses époques (col. 243°))- V. Béponse à quelques objections (col. 2453). VI. Autorité de saint Thomas et de saint Alphonse de Liguori en théologie morale (col. 2456).

I. Définition.

Selon la définition communément adoptée depuis plusieurs siècles, la théologie morale est cette partie de la théologie qui, à la lumière des principes révélés, traite des actes humains au point de vue de leur direction vers la fin dernière surnaturelle, ou, selon la définition que l’on peut déduire de saint Thomas, elle est la partie de la théologie qui traite des actes humains, secundum quod per eos ordinatur honw ad perfectam Dei cognitionem in qua ivterna beatitudo consistit. Sum. theol., I a, q. i, a. 4.

On expliquera à l’article suivant ce qu’est la moralité. Nous avons seulement à dire ici ce qui constitue l’objet particulier de la théologie morale comme partie distincte de la théologie, et à montrer qu’elle est, à cause de cet objet particulier, une partie, distincte, sans cependant qu’aucune atteinte soit portée à l’unité de la science théologique.

I. OJUJ-rr PARTICULIER liK LA TBÉOLOOIR MORALE. Suivant la définition de saint Thomas, la théologie morale a pour objet l’étude des actes humains, considérés selon leur relation de convenance ou de disconvenance avec la fin dernière surnaturelle voulue par Dieu comme obligatoire pour tous les hommes, soit

dans leur vie individuelle, soit dans leur vie sociale.

Pour expliquer cet objet, nous rappellerons : Ie la

fin à laquelle ces actes doivent être dirigés ; 2° la