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M( NTALEMBERT — MONTANISME


seront pas compris. Les t. i, il. ni. Discours, 1831-1852 (les discours de Malines n’y sont pas), iv et v, Œuvres polémiques et diverses, paraîtront en 1860 ; les t. vi, Mélanges d’art et de littérature, vu et viii, Histoire de suinte Elisabeth, en 1861 ; le 1. 1. iii « des Œuvres polémiques et diverses, 1868, comprendra la plupart des écrits parus à partir de 1861, entre autres les Notices biographiques : Le P. Lacordaire, p. 391-573, Le comte Beugnot, p. 575-592 : Lamoricièrc, p. 609-646, déjà parues au Correspondant.

Montalembert et la question sociale.

Telle qu’elle

se pose aujourd’hui, elle est née de son temps. L’Avenir la lui a signalée et fait comprendre, et l’expérience de son siècle plus encore. Si elle n’est pas au premier plan de ses préoccupations, s’il n’a pas foi dans la démocratie, si même il fait de lourds sacrifices pour mieux combattre le socialisme, il ne la négligera pas. Aristocrate et chrétien, il se sait d’ailleurs un devoir social. Avant Lamartine, il réclame l’émancipation des esclaves. Discours sur l’émancipation, 7 avril 18-45. Il réclame la liberté absolue pour la charité privée, mais il admet et réclame même en certains cas — la question du travail des enfants dans les manufactures, par exemple — l’intervention de l’État en faveur des classes laborieuses. Il soutint M. de Melun dans toutes ses propositions de loi. Cf. Abbé Calippe. Les tendances sociales des catholiques libéraux, Paris, 1911 ; Goyau, Montalembert précurseur du catholicisme social, dans Revue Montalembert, 25 décembre 1910.

On trouvera une Bibliographie de Montalembert, par le R. P. I.ecanuet, dans la Revue Montalembert, 25 décembre 1910. Tout ce numéro est d’ailleurs consacré à Montalembert, à l’occasion de son centenaire. La correspondance privée de Montalembert a été en partie publiée depuis sa mort soit dans des volumes séparés : Lettres à un ami de collège (C.ornudet), in-12, Paris, 1873 ; Nouvelle édition augmentée des réponses de Léon Cornudet, in-8°, Paris, 1884 ; Correspondance uvec Cornudet, in-S", Paris, 1905 ; Correspondance de Montalembert et de l’abbé Texier, publiée par H. Texier, in-16, Paris ; R. Oheix, Un hommage à la mémoire de Montalembert avec quelques-unes de ses lettres inédites, in-16, 1870, soit dans des Revues, Lettres de Montalembert à Mgr Parisis, publiées par l’abbé Guillemanl, Quinzaine, 1906-1907 ; Lettres inédites de Montalembert à Lamennais publiées avec des notes par G. Goyau, Correspondant, 1927, t.n

L’ouvrage capital sur Montalembert est l’ouvrage bien connu du R. P. Lecanuet, Montalembert, t. I, Sa jeunesse, (1 810-1 « .36), 1896 ; t. ii, La liberté d’enseignement (18 35-1 850) 1898 ; t. iii, L’Êgliseet le second Empire (1850-1870), 1902. On peut voir aussi : Miss Oliphant : Memoirs of count de Montalembert. A chapter of récent french historq et les deux articles consacrés a ce livre sous ce titre : Une biographie anglaise du comte de Montalembert, par P. L. F. Craven dans le Correspondant des 10 et 25 décembre 1872 ; Koisset, Le comte tir Montalembert, in-12, 1877 ; C.de Meaux, Montalembert. in-12, 1897 : V le d’Héricault, Ceux que j’ai connus, leur que j’ai aimés (Montalembert) in-12, 1900 ; Sainte-Reuve. Causeries du lundi, t. i, Portraits littéraires, t. n ; les Discours prononcés a Rruxelles le Il février 1912 à propos du centenaire de Montalembert ; cf. La Belgique et Montalembert, par A. Rraun, sénateur de Rclgique, Un hommage à Montalembert, parle cardinal Mercier, dans le Correspondant des 10 et 25 février 1912 ; les Vies de Lamennais, I.acordaire, Mgr Dupanloup, dom Guéranger, Mgr Parisis, Louis Veuillot. de Falloux, (’.Lia bibliographie de l’article LIBÉRALISME, col. 627-628.

(’, . Constantin.

    1. MONTANISME##


MONTANISME, hérésie prèchéc par Montait

aux environs de 172. Les anciens auteurs lui donnent « les noms d’hérésie phrygienne » (quelquefois cataphry gienne), à cause de sa patrie, ou de « nouvelle prophé

I Le ». a cause des extases et des visions de ses adhérents. I. Sources de l’histoire du montanisine. IL Les débuts de l’hérésie phrygienne et ses premiers rapports avec

l’Occident chrétien (col. 2358). III. Tertullien et le

montanisme (col. 2363). IV. Les survivances du mon

tanisme (col. 23<>0).

I. Sources de l’histoire du montanisme. — Les plus anciens documents relatifs à l’histoire du montanisme sont presque contemporains des origines de l’hérésie dont ils attestent ainsi la rapide expansion.

Documents rassemblés par Eusèbe.

Plusieurs

de ces documents sont conservés par l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe ; malheureusement l’évêque de Césarée s’est contenté trop souvent de mentionner les textes, sans même en citer le moindre fragment. D’ailleurs, lorsqu’il cite ses sources, il préfère, suivant sa méthode ordinaire, en reproduire les passages anecdotiques ou pittoresques, laissant ainsi de côté la plupart des renseignements doctrinaux que nous tiendrions à connaître. Malgré ses lacunes, l’information fournie par Eusèbe est de première importance, et doit être mentionnée avant toute autre. Elle se rapporte aux documents suivants :

1. Une, ou plusieurs lettres écrites par les martyrs de Lyon, en 177, aux Églises d’Asie et de Phrygie. Eusèbe, H. E., V, iii, 4. Rien ne nous en a été conservé.

2. LJne lettre des mêmes martyrs au pape saint Éleuthère, et qui fut portée à Rome par saint Irénce. Id., ibid. Il en reste un fragment qui est une recommandation en faveur d’Irénée.

3. Une lettre (’.es chrétiens de Lyon adressée, après la mort des martyrs, aux Églises d’Asie et de Phrygie. Sans doute est-ce la lettre même où était racontée la glorieuse passion des martyrs, et vers la fin de laquelle les rédacteurs avaient donné leur opinion sur la question montaniste. Eusèbe qui transcrit tout au long le récit du glorieux témoignage rendu par les martyrs, se borne à qualifier de « pieux et très orthodoxe » le jugement formulé sur l’hérésie phrygienne.

4. Un écrit de l’évêque Apollinaire d’Hiérapolis « contre l’hérésie des Phrygiens… qui commençait alors, pour ainsi dire, à naître : car Monlan et ses prophétesses en étaient encore à leurs débuts dans l’erreur ». Eusèbe, H. E., IV, xxvii ; cf. V, xix, l ; xvi, 1. De cet écrit, qui est peut-être la plus ancienne réfutation du montanisme, nous ne savons rien que par Eusèbe.

5. Un ouvrage de l’apologiste Miltiade, intitulé : o Qu’il ne faut pas qu’un prophète parle en extase », mentionné par Eusèbe, IL E., V, xvii, 1, qui est également perdu.

6. Un traité en trois livres, dédié à un certain Avircius Marcellus par un inconnu, évêque ou prêtre de la Phrygie orientale, non loin d’Otrys. De ce traité composé vers 192-193, Eusèbe a cité d’importants fragments, II. E., V, xvi-xvii, qui sont une de nos sources les plus précieuses pour les connaissance du montanisme primitif. On le désigne d’ordinaire comme « l’anonyme antimontaniste ».

7. Un ouvrage d’Apollonius d’Éphèse, qui peut avoir été rédigé vers 212, et dont Eusèbe rapporte également un passage, II. E., V, xviii. Les critiques ne sont pas d’accord sur la valeur de son témoignage. Le plus récent d’entre eux, M. FaggiottO, L’cresia dei Eriqi, Home, 1923, p. 87 sq., fait d’Apollonius un fanfaron et un vantard.

8. Une lettre adressée par l’évêque d’Anlioche, Sérapion, à deux « hommes ecclésiastiques », Caricus et Ponticus aux environs de 200. Eusèbe, H. E.. V, xix. A cette lettre était joint l’ouvrage d’Apollinaire. et sa doctrine était authentiquée pat les signatures de plusieurs évoques, entre autres celles d’Aurélius Cyrénius et d’.l’.lius Publius Julius. De tout cela. Eusèbe ne transcrit que les deux souscriptions éplsCOpales.

9. Un ouvragé du prêtre romain Calus, qui vivait sous le pontificat de saint Zcphyrin (199-217) ; cet ouvrage, composé sous forme de dialogue, rejetait l’authenticité johannique de l’Apocalypse et du qua-