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1355 MESSE DANS LA LITURGIE, LES CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES 1356

vivants, spécialement pour ceux qui ont offert :

Deprecamur etiam pro omnibus defunctis, quorum est et commémora tio.

Posl enuntiationem nominum : Sanctifica has animas ; tu enim omnes cognoscis ; sanctifica omnes in Domino defunctas et connumera omnibus tuis sanctis virtutibus, et da eis locum et mansionem in regno tuo.

Suscipe etiam gratiarum actionem populi et benedic eos, qui obtulerunt oblationes et gratiarum actiones, et largire sanitatem et integritatem, et lætitiam et omnem profectum animai et corporis cuncto huic populo.

I. Doxologie finale de l’anaphore :

Per unigenitum tuura Jesum Christum in Sancto Spiritu sicut erat et est et erit in generationes generationum, et in omnia sœcula sœculorum. Amen.

L’anaphore d’Hippolyte se terminait à la doxologie. Celle de Sérapion est suivie d’une prière de fraction et d’autres prières qui se rapportent à la communion (n. II, III, IV). La première mentionne la communion sous les deux espèces ; la bénédiction du peuple se fait par l’imposition des mains ; chacune de ces prières se termine par une doxologie. La dernière mérite d'être citée :

Benedic nos, benedic hune populum, fac nos partem habere cum corpore et sanguine per unigenitum tuum Filium, per quem tibi gloria et imperium in Sancto Spiritu et nunc et semper et in omnia soecula sœculorum. Amen.

Une observation doit être faite en terminant, qui nous intéresse davantage, sur le caractère et la forme de cette liturgie de la messe qui la ferait classer parmi les liturgies d’origine égyptienne, même si l’auteur ne nous en était pas connu. On a relevé les analogies avec la liturgie des jacobites coptes avec celle de saint Marc, et même avec le De virginitate attribué à tort ou à raison à saint Athanase. Ces analogies ont été relevées par les auteurs que nous avons cités, notamment par Funk.


III. Les Constitutions apostoliques. —

Tout ce qui concerne les Constitutions apostoliques, leur origine, leur patrie, la date des interpolations, les éditions, et leurs relations avec les documents analogues, a été traité à l’art. Constitutions apostoliques, t. iii, col. 1520-1537. Nous n’avons pas à y revenir.

Nous nous contenterons de dire qu’au point de vue liturgique, qui seul nous occupe ici, ce document a joui parmi les liturgistes, même au xix° siècle, d’un grand crédit, plusieurs, comme Bickell ou Probst, par exemple, voulant y trouver les éléments de la liturgie primitive. La découverte de la Didachè, de l’anaphore d’Hippolyte et de celle de Sérapion, a rejeté au second plan l’importance liturgique des Constitutions apostoliques. Mais quand on aura admis que, sous leur forme actuelle, elles ne remontent pas au delà du commencement du v° siècle ou de la fin du iv% et même que leur interpolateur avait des tendances hérétiques, elles ne méritent pas moins de retenir l’attention des archéologues, des théologiens et des liturgistes. Il est incontestable qu’elles ont joui pendant des siècles d’une grande faveur, et qu’elles sont la source principale de la plupart des liturgies grecques et orientales.

Après tous les travaux qui leur ont été déjà consacrés, il resterait à leur appliquer un traitement analogue à celui que dom Cagin a fait subir à l’anaphore d’Hippolyte, et à établir, d’une part, quels sont les éléments anciens qu’elles ont conservés, et de l’autre quelle est la nature des emprunts que leur ont faits les anciennes liturgies.

En tout cas leur témoignage pour l’histoire et la conception de la messe, vers le milieu ou la fin du ive siècle, est de premier ordre.

Les Constitutions apostoliques, comme le Sacramentaire de Sérapion, contiennent les prières de

l’avant-messe. Elles y reviennent à deux reprises, au t. II, c. lvii, et au t. VIII, c. v-xi.

C’est l'évêque qui annonce la réunion, comme étant le pilote du vaisseau Église ; il prescrit aux diacres qui en sont l'équipage, de placer les fidèles à leur place, et de faire observer en tout la discipline. La description de l'église est donnée ici ; il faut qu’elle soit tournée vers l’Orient, la chaire de l'évêque au milieu, autour de lui les prêtres et les diacres ; les femmes sont séparées des hommes. Le lecteur, au milieu, sur un lieu élevé, lira les livres de Moïse, de Josué, des Juges, des Rois, des Paralipomènes et ceux sur le retour de l’exil, puis les livres de Job et de Salomon, et les seize prophètes. Après deux lectures, un autre lecteur chante les psaumes dont le peuple reprend le refrain. Puis on lit les Actes des apôtres, les épîtres de Paul, inspirées du Saint-Esprit. Après cette lecture, le diacre ou le prêtre lit l'évangile selon Matthieu, Marc, Luc ou Jean. Pendant cette lecture tous se tiennent debout et en silence. Puis les prêtres font une exhortation au peuple, l’un après l’autre, et enfin l'évêque, pilote du navire, prend le dernier la parole. L’auteur semble tenir à cette comparaison de l'église et du navire ; l’ordre, comme sur un navire, doit être maintenu dans l'église par les portiers du côté des hommes, et par les diaconesses du côté des femmes. Mais l'église est aussi un bercail et chacun doit y être à sa place.

Après la prédication, tous se lèvent ; on fait sortir les catéchumènes et les pénitents ; les fidèles se tournent vers l’Orient pour prier Dieu qui ascendit ad Orientent, où était situé aussi le paradis terrestre. Un des diacres exhorte alors les fidèles à la paix, ne quis contra aliquem. Puis hommes et femmes, séparément, se donnent le baiser de paix. Ensuite a lieu la prière litanique : Post hoc precetur diaconus pro uniuersa Ecclesia, pro toto mundo, et ejus partibus, et jrugibus terres, pro sacerdolibus et priheipibus, pro pontip.ee ac rege, pro pace uniuersali. Puis l'évêque bénit le peuple en ces termes : Saluum fac populum tuum, Domine, et benedic heredilati lux quam acquisivisti pretioso sanguine Christi tui et appellasti regale sacerdotium, ac gentem sanctam. Après quoi on procède au sacrifice ou à la messe proprement dite.

La description du t. VIII, c. v, comprend les mêmes éléments, lecture de la Loi et des prophètes, épîtres et actes des apôtres, de l'évangile, homélie. On renvoie alors les infidèles et ceux qui ne devaient pas assister à la messe, P. G., t. i, col. 1076.

Les prière litaniques sont données ici avec plus de détail : Le diacre annonce la prière et tous les fidèles disent Kyrie eleison. Le diacre reprend : pro catechumenis… aperiat (Deus] aures cordis eorum, confirmet eos in pietate… mundet ipsos… inhabilet in eis… Le peuple répond : Kyrie eleison. Les catéchumènes courbent la tête, et l'évêque les bénit eu ces termes : Deus omnipolens, ingenitus et inaccessus, solus Deus verus, Deus et Pater Christi tui unigeniti Filii tui, Deus Paracleti, ac omnium Dominus… respice super servos tuos… per Christum… per quem tibi gloria, et adoralio in Sancto Spiritu, in ssecula. Amen.

On prie ensuite pour les énergumènes. L'évêque prononce un exorcisme, prière adressée au Christ : qui forlem ligasti… qui langis montes et fumant… unigenile Deus, M igni Patris Fili… quia tibi gloria, honor ac veneralio et per te Patri tuo, in Sancto Spiritu, in sxcula, Amen ; puis pour les compétentes, pour les pénitents, prière avec le Kyrie eleison, et l’imposition des nfnins sur les pénitents par l'évêque qui dit une autre prière : Omnipolens Deus eeterne, Domine universorum, creator et reclor cunclorum. Ibid., col. 108 l.

Tello est la description de lavant-messe dont les éléments se sont conservés, avec plus ou moins de