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1351 MESSE DANS LA LITURGIE, L’ANAPHORE DE SÉRAPION 1352

dom Wilmart, Un règlement ecclésiastique du début du III’siècle, La tradition apostolique de saint Hippolyle, dans la Revue du Clergé français, 1918, t. xcvi, p. 81 sq. Voir aussi du même, Le texte latin de la Paradosis de saint Hippolyle, dans Recherches de science religieuse, 1919, t. ix, p. 62-79. Les travaux de dom Cagin sur ce texte sont VEucharistia, canon primitif de la messe ou formulaire premier de toutes les liturgies (c’est le texte de l’anaphore que nous avons donné), in-4o, Paris, Rome, Tournai, 1912. Une sorte de résume en a été donné sous ce titre : L’anaphore apostolique et ses témoins, in-12, Paris, 1919. L’Eucharistia ne contient que les deux premières parties du travail de dom Cagin ; des fragments de la troisième ont été donnés sous forme de Mémoire au congrès eucharistique de Lourdes, in-4o, Desclée, 1914, qui n’est pas dans le commerce.

M. Vigourel, converti à la théorie de dom Cagin et qui s’est donné pour mission d’en vulgariser les résultats, a publié plusieurs articles, notamment : Le canon romain et la critique moderne, Paris, 1925, et tout dernièrement un volume intitulé, Liturgies et spiritualité. Origines apostoliques, Paris, 1927. Après avoir fait des réserves expresses sur ce livre dont la thèse de fond ne saurait être admise, on pourra s’édifier à l’exposé des théories mystiques et même s’instruire, car les données théologiques de l’anaphore y sont étudiées.


II. L’anaphore de Sérapion. —

Un autre texte qui ne le cède guère en valeur au précédent est celui de Sérapion, évêque de Thmuis. Il fut publié en 1899 dans les Texte und Untersuchungen, par G. Wobermin, sous ce titre : Altchristliche liturgische Slûcke aus der Kirche Aegyptens nebst einem dogmatischen Brie/ des Bischofs Sérapion von Thmuis, Neue Folge, t. ii, fasc. 3, Leipzig, 1899. Cette édition passe d’ordinaire pour la première, mais en réalité le texte avait été édité, à l’insu de Wobermin, quelques années plus tôt, en 1894, dans Trudy, the journal of the ecclesiastical Academg of Kief.

Il a été réédité par F. E. Brightman, dans le Journal of theological Sludies, oct. 1899, et janv. 1900, avec l’érudition que l’on peut attendre de l’éditeur des Eastern and western Liturgies ; dans les Early Church Classics, J. Wordsworth en a donné la traduction anglaise avec les notes et une introduction, Bishop Sarapion’s Prayer Book, an Egyplian sacramentary dated probably about A. D. 350-356, Londres, 1910 ; F. X. Funk l’a aussi édité avec une traduction latine dans Didascalia et Constitutiones aposlolorum, Paderborn, 1905, t. ii, p. 158-195 ; P. Batifïol, L’eucharistie, 5e éd., 1913, a traduit en français une partie de l’anaphore ; cf. aussi du même un article dans Bulletin de littérature ecclésiastique, 1899, p. 75 sq.

Comme on le voit par les titres qui précèdent, on connaît l’auteur qui fut le contemporain et l’ami de saint Antoine et de saint Athanase. Ce n’est pas le moindre mérite de ce document que l’on puisse ainsi le situer exactement quant à sa date et à son lieu d’origine. Le manuscrit d’où ce texte a été tiré est le n° 149 du monastère de Lavra au Mont-Athos. Il paraît du xie siècle et contient quelques autres ouvrages en grec dont nous n’avons pas à nous occuper ici. Le texte liturgique se présente sous la forme de trente et une prières, chacune avec son titre, celui de la première et celui de la quinzième contiennent le nom de Sérapion, ’Eux ?) 7rpoatp6pou aapatûojvoç ÈTTiaxÔTrou, et 7rpoasu/Y) aapamwvoç èmaxà7K>o O^oùeycoç. eùx’Ô elç to <5cXet.(i.|i.a tûv parc-riÇof /lvwv. L’histoire de cet évêque est assez connue ; il a laissé plusieurs ouvrages qui sont venus jusqu’à nous ; il lutta avec saint Athanase contre l’arianisme et son nom est au calendrier des saints au 21 mars. Voir les ouvrages de lui qui nous ont été conservés dans P. G., t. xl, col. 899 sq. ; le card. Pitra et Brinkmann ont publié quelques autres fragments de moindre importance.

L’ordre des prières du livre de Sérapion.

La

première question qui se pose à l’occasion de ces prières

est de rechercher l’idée qui a présidé à cette collection et l’ordre que l’on doit y établir. A première vue, d’après l’inspection du ins., les divers groupes de prières ne paraissent pas présenter beaucoup de suite. Ainsi les prières de l’avant-messe ou pro-anaphoriques sous les n° 19-30, devraient de toute évidence précéder l’anaphore, qui comprend les n° 1-6. Mais il ne faudrait pas pour cela crier au désordre, et attribuer l’arrangement actuel à une erreur ou à une fantaisie d’un copiste d’âge postérieur. Il est possible, il est probable même que l’ordre actuel soit celui qu’avait choisi Sérapion, et il se justifie assez aisément. Le voici avec les titres du manuscrit :

I. Prière d’anaphore de l’évêque Sérapion ;

II. Fraction et prière de fraction ;

III. Imposition des mains sur le peuple après la communion des clercs ;

IV. Prière après la communion du peuple ;

V. Prière pour ceux qui offrent les huiles et les eaux ;

VI. Imposition des mains après la bénédiction de l’eau et de l’huile ;

VII. Bénédiction des eaux ;

VIII. Prière pour les candidats au baptême ;

IX. Prière après la renonciation (à Satan) ;

X. Prière après la réception (du baptême) ;

XI. Prière après le baptême ;

XII. Imposition des mains pour l’ordination des diacres ;

XIII. Imposition des mains pour l’ordination des prêtres ;

XIV. Imposition des mains pour la consécration de l’évêque ;

XV. Prière de Sérapion évêque de Thmuis pour l’onction de l’huile aux baptisés ;

XVI. Prière pour le chrême dont sont oints les baptisés ;

XVII. Prière pour l’huile des malades ou pour le pain et l’eau ;

XVIII. Prière pour l’enterrement d’un défunt ;

XIX. Première prière du dimanche ;

XX. Prière après l’homélie ;

XXI. Prière pour les catéchumènes ;

XXII. Prière pour les malades ;

XXIII. Prière pour l’abondance des fruits ;

XXIV. Prière pour l’Église ;

XXV. Prière pour l’évêque et pour l’Église ;

XXVI. Prière à dire à genoux ;

XXVII. Prière pour le peuple ;

    1. XXVIII##


XXVIII. Imposition des mains aux catéchumènes ;

XXIX. Imposition des mains aux laïques ;

XXX. Imposition des mains aux malades.

D’après ces titres, on voit que ce livre contient, avec les prières de la messe, quelques autres prières et bénédictions à l’usage de l’évêque. Le titre d’euchologe de Sérapion, qui lui a été donné, répond assez bien à ce contenu.

Toutes ces prières peuvent se grouper sous six chefs principaux.

1. Anaphore eucharistique avec la bénédiction de l’huile et de l’eau, n. I, II, III, IV, V, VI.

2. Prières pour le baptême, n. VII, VIII, IX, X, XI.

3. Prières d’ordination, n. XII, XIII, XIV.

4. Bénédiction de l’huile pour le baptême, du chrême pour la confirmation, de l’huile pour les malades, du pain et de l’eau, n. XV, XVI, XVII.

5. Prière pour les morts, n. XVIII.

6. Prières avant l’anaphore, n. XIX, XX, XXI, XXII, XXIII, XXIV, XXV, XXVI, XXVII, XXVIII, XXIX, XXX.

Cette dernière partie doit si évidemment se placer avant le groupe I-VI, qu’elle se termine par cette rubrique : Hôtaai auxoa eù^ai èmTeXoûvxai nço ttjç eùx% toù 7rpoacp6pou.

Une première remarque c’est que toutes ces prières, quelle que soit leur vraie place, sont du même auteur. Je crois que sur ce point tout le monde est d’accord. Wordsworth qui était un excellent helléniste, a fait dans le petit ouvrage que nous avons cité, quelques remarques sur l’emploi de certains termes, u.ovoy£vr)( ;, quAâv0pco7TO !  ;, Çcor), Çûv (en un sens particulier),