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M 1 S A E L — MISSIONS


lement le 29 juin 1850. Mansi-Petit, op. cit., col. 449468. Le 26 juillet, Misaël Apostolidès était nommé premier secrétaire du saint synode, en remplacement du démissionnaire Théoclètos Pharmakidès qui avait fait opposition au synodicos lomos. En 1851, Misaël fut chargé de porter à Pétrograd communication du décret patriarcal. La loi du 9 juillet 1852 ayant réorganisé les évêchés de Grèce, Misaël fut sacré, le 6 septembre, archevêque de Pat ras et d’ÉIeia. A la mort de Néophytos Métaxas, il fut, par décret royal du 1 er janvier 1862, transféré à la métropole d’Athènes. A peine installé sur son nouveau siège, il mourut le 21 juillet 1862.

Il a laissé en manuscrit un cours de théologie dogmatique, une Homilétique, une Introduction biblique, divers autres traités rédigés au cours de ses longues années d’enseignement, des recueils de discours, etc. On a de lui trois ouvrages imprimés : 1.’Iepà taxopia Athènes, 1 837. — 2. Ttjç xaTa Xpicr-rôv y)01xy)ç Ttpayp-a-Teta cptXoTrovYjGeïaa yàpiv t£>v Éoojtoû Ô[xiXt]twv xai. ttqcvtcov Se tgjv cpivo/piaTwv, Athènes, 1847. Ce volume, ainsi que l’indique le titre, est un manuel de morale à l’usage des élèves de la Faculté de théologie. Comme tel, le recueil présente un certain intérêt. La manière claire et précise dont est fait l’exposé, laisse deviner l’heureux complément de formation qu’avait valu à l’auteur la fréquentation des universités de Vienne et de Munich. On y trouve de bonnes notions sur des points qu’il est assez rare de rencontrer dans les livres grecs similaires : par exemple, sur la conscience et les diverses sortes de conscience, p. 53-58 ; sur les vertus et les vices, p. 59 sq. ; sur le péché et les diverses espèces de péché, p. 79 sq. ; sur les péchés capitaux, qu’il appelle Oavàat|Jt.a à[i.ap-r/)[i.aTa, p. 108-164 ; sur la prière et les diverses espèces ou formes de prière, la prière mentale et la prière vocale, la distraction dans la prière, etc., p. 239-265. A noter aussi d’utiles paragraphes sur le devoir de défendre la patrie, p. 358-359, les causes de guerre, les péchés du soldat à l’égard des désarmés, et des civils à l’égard des solda ts, p. 359-364 ; sur le gouvernement, les gouvernants et les gouvernés, p. 450-458. — 3.’EyysipiSiov xrjç xarà Xpiarôv rjQiy.riç yccpiv T ^)Ç 07touSaÇoûarjç veoXataç, Athènes, 1849. Cet ouvrage, comme le suggère déjà le titre (manuel de morale chrétienne à l’usage de la jeunesse étudiante), et comme le déclare formellement l’avant-propos (p. 0’), n’est qu’un abrégé scolaire du précédent.

l’anaretos Constantinidês, KaTàÀoyoç Eâropixà. ; T< » iv icpcôtbiv’hmiTLrjTioi’i xal tmv à’fi^f L : ’ApYiSTriixxôttMV xa, MYjTpairoXtT&v’A8ï|Vôv, dans la revue Ea>TTjp, t.n, Athènes 1878-1879, p. 90-91 ; Chrysostome Papadopoulos, M-rropia tt, ; ’ExxXrjO’îa ; Tïj ; ’E'/j.ico ;. 1. 1 : I6p -.ci ; v.at rjoy-J.v<rt<r :  ; tf|î avToy.£<ç>âXov’ExxXrio-t’a ; rfj ; ’E).L180 :. Athènes, 1920, p. 34, 306-307, 326-330, 336, 338, 351, 367, 370, 386, 394395, 415, 428, 433, 435 ; du même, ’IiTopca Tf, ç’PiÇaptVj iy.v./^i’.aTTiy.ô ; t/o’/t, ;, Athènes, 1919, p. 64-67, 72, 86 ; Constantin Kontagonos, Notice nécrologique et biographique, dans la revue E-JayyE/ixô ; Kfjp’jÇ, t. vi, Athènes, 1862, p. 307-314 ; Constantin Oiconomos, Ta gm’ôu.v/0. il>.oXoyiLà d’j-’vp-yuixXTa, t. i, Athènes, 1871, p. 58 ; Ta ryt.i’Jiy.vix ÈxxXrjacaiTTty.à <7’jyypâ[xii.aTa. t. i, Athènes, 1X64, p. 364, 525, 569, 663.

S. Salaville.

    1. IVIISSIONS##


IVIISSIONS. — Notions préliminaires. Qu’est-ce qu’une mission ?

Le mot mission, qui paraît très clair au premier abord quand on voit les choses en gros, ne l’est plus autant quand on en vient au détail.

Tout d’abord, pour l’historien, les missions, dans Unir ensemble, c’est tout le travail de l’Église pour dilater ses frontières et répondre au programme du Maître : Docete omnes gentes ; omnes, toutes, sans exception. Donc sont missions toutes ces expédi tions apostoliques dont l’objet est de conquérir au Christ un pays de plus. Sont missions par excellence celles où l’on s’en prend à un peuple infidèle. Par extension aussi, celles où il s’agit non de conquérir, mais de reconquérir un peuple enlevé à l’Église par le schisme ou l’hérésie. De là vient que, naguère, à côté de la Chine et du Japon, sur les rôles de la Propagande, figuraient des pays comme l’Ecosse et l’Angleterre, et que la Norvège, la Suède, l’Islande, y figurent encore.

Pourquoi ce mot mission ? NotreSeigneur lui-même répond : « Comme mon père m’a envoyé, je vous envoie. » La mission est un envoi, les missionnaires, comme les apôtres, sont des envoyés. Un pays de mission, au sens rigoureux du mot, est un pays où les ouvriers ont été envoyés d’ailleurs.

Sans doute, tout ouvrier du Christ, même s’il ne se déplace pas, est envoyé par lui. Mais à cet envoi figuré, peut s’ajouter l’envoi réel et physique. Ainsi, toute région où le clergé vient d’ailleurs, que sa population soit infidèle, hérétique et même catholique, peut passer pour pays de mission. De là les catégories suivantes : missions ad infidèles, Indo-Chine, Congo… ; mission ad hæreticos vel schismalicos, Abyssinie, Norvège, Islande… ; missions ad fidèles, mais à des fidèles abandonnés et sans pasteur, comme au Brésil ou dans l’Australie à son début.

Par suite dès que le pays fournit son clergé, à plus forte raison son épiscopat, en rigueur de terme, il a cessé d’être pays de mission : l’Église est constituée. Seulement, vu le nombre des infidèles à convertir, le titre de mission lui restera, et à bon droit, dans le langage courant. La mission, c’est donc l’Église en formation. L’ensemble des missions, l’histoire des missions, c’est, selon l’heureuse formule de M. G. Goyau, l’Église en marche.

Mais on voit déjà qu’entre les diverses catégories de missions et d’Églises naissantes, il y a des nuances nombreuses. Dans un pays comme la Syrie où les Églises chrétiennes sont vieilles comme le christianisme, on peut parler de mission apud infidèles, car le milieu est musulman. Et pourtant ce n’est pas sur les musulmans qu’on travaille, malgré tout le désir qu’on en a et tous les espoirs qu’on nourrit, mais sur les hétérodoxes qu’on cherche à ramener à l’unité, et sur les catholiques qui ont besoin d’être cultivés.

A côté de cette notion générale à la fois claire et flottante, il y a ce qu’on peut appeler la notion canonique. Quels sont les territoires qui, canoniquement, peuvent passer pour missions ? Le Codex jaris ne donne aucune définition. Il se contente de dire (can. 1350, § 4) que dans les pays qui ne sont pas diocèses, le soin des missions auprès des non-catholiques appartient uniquement au Siège apostolique, et que la Propagande en est spécialement chargée (can. 252). Mais, pour claire qu’elle fût, la définition qui se contenterait d’utiliser ces deux passages du Code, ne conviendrait ni uni, ni soli. Il y a de véritables missions, hors des territoires de la Propagande, et la Propagande a gardé — sortes d’organes témoins de situations abolies — certains territoires qui ne sont aucunement missions. Pourquoi Gibraltar, et l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaunc en Suisse, relèvent-ils de la Propagande ? Par ailleurs il y a des missions au vrai sens du mol dans les diocèses relevant de la Congrégation pour l’Église orientale ou de la Consistoriale, en Mésopotamie par exemple, en Abyssinie — ou encore aux Etats-Unis dans les réserves de Peaux-Rouges, lesquelles appartiennent à des diocèses ordinaires, et ressortissent à la Consistoriale.

En pratique, les cadres de la Propagande suffisent, à condition de les compléter. Et par exemple, quand on parlera de l’Inde anglaise, on aura soin de ne pas.