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MINIATIS — MINIMES


et p. 368, col. 2). Ailleurs (éd. 1849, p. 266, col. 2, p. 271, col. 2), c’est le terme izponu.Topix.ric qui a été enlevé (comparer éd. 1804, p. 361, col. 2. et p. 368, col. 2), mais il reste toujours la phrase suffisamment expressive : « … haute montagne de la sainteté, que n’a jamais recouverte le déluge du péché. »

Toutes les notices biographiques d’ÉIie Miniatis dérivent de celle que le protopope François Miniatis, père d’ÉIie, consacra à son fils auquel il survécut ; elle fut d’abord publiée au début de la Wivçcn o-xavBôXov. Voir A. Mazarakès, Btoypacpi’ai tmv èv8ô|tov avôptov tt, ; vrjo-ou KE<paXXif)v[aç, Venise, 1843, p. 38-70 ; et du même auteur, l’édition des Aica/ai, Venise 1849, p. e’-x8’: C. Sathas, NeosXXTjvtXTi çiXoXoyia. Athènes, 1868, p. 394-397 ; G. I. Zaviras, Ne’æ’EXXôç, Athènes, 1872, p. 306-311 ; A. Papadopoulos Vrétos, NsoeXXï}vix7) çiXoXoyca, Athènes, 1854, t. i, p. 223-230 ; A. K. Démétracopoulos, ’Op6680Çoç’EXXà ;, Leipzig, 1872, p. 167-168 ; S. I. Boutyras, Asbxôv [’(TTOsc’ac y.a ; yïtoypasi’aç, t. IV, Constantinople, 1881, p. 616-617 ; Mètzakès, dans Azi’.y.’u ÈyxvxXorcat51xôv, t. v, Athènes, 1894-1896, p. 344-345 ; E. Legrand -H. Pernot-L. Petit, Bibliographie hellénique, et H. Pernot, Bibliographie ionienne, aux endroits cités ci-dessus au cours de l’article. Pour la doctrine d’ÉIie Miniatis sur l’immaculée conception, outre les articles mentionnés de S. Pétridès et M. Jugie, et pour les compléter, voir S. Salaville, Élie Mèniatès et V Immaculée Conception, observations nouvelles à propos des diverses éditions des Atox/at, dans Échos d’Orient, t. xxvii, 1928, p. 278-294, où l’on trouvera intégralement reproduits les intéressants extraits de Miniatis concernant ce dogme.

S. Salaville.

M I N 1 IVI ES. — I. Origines de l’ordre. II. Influence au xvie siècle. III. Place dans l’histoire des sciences ecclésiastiques aux xviie et xviiie siècles.

I. Origines de l’ordre. — Vers 1435 un jeune homme de dix-neuf ans, nommé François, originaire de Paule en Calabre, réunit à Saint-Marc quelques disciples attirés par l’austérité de la vie qu’il menait et les éclatantes guérisons qu’il opérait : tels furent les débuts de l’ordre des minimes, appelés d’abord les ermites de saint François d’Assise.

Pendant longtemps, l’influence de la nouvelle congrégation se limita au royaume de Naples. En 1474, le pape Sixte IV l’approuva officiellement. Un peu plus tard, en 1482, le roi de France, Louis XI, gravement malade, écrivit à Sixte IV afin de faire venir à son chevet le thaumaturge de la Calabre. L’intervention de Louis XI donna un nouvel élan à l’ordre naissant. Dans ses Mémoires Philippe de Commynes mentionne le voyage en France de saint François de Paule. L. VI, c. viii. Il n’est pas certain que Jean de Baudricourt ait accompagné le vénérable patriarche pendant ce voyage (cf. notre étude sur Noire-Dame de Braquancourt, dans les Annales de la Société d’His, ioire, d’Archéologie et des Beaux-Arts de Chaumont, t. v, n. 3, 1922, p. 74 et 82). Après la mort de Louis XI, François resta en France et il y établit divers couvents à Plessis-les-Tours, à Amboise, puis en 1493 à Nigeon près de Paris et à Braquancourt près de Biaise en Champagne.

En 1493 aussi, Alexandre VI Borgia donna un autre nom aux minimes qui s’appelèrent désormais : Ordo Minimorum Jésus et Mariée. Une première règle fut approuvée par le même pape, avec le vœu dit quadragésimal, suivant lequel les minimes, s’engagent au carême strict et perpétuel, c’est-à-dire à l’abstinence totale de chair, d’œufs et de laitage.

François de Paule mourut en 1507 à Plessis-les-Tours, et il fut canonisé en 1519 par Léon X. L’ordre continua à se répandre en Italie, en Espagne, en France, et même un peu en Allemagne. En 1671 les minimes comprenaient en France (et en Belgique) onze provinces et 159 couvents.

IL L’influence des minimes pendant le xt siècle. — Les minimes devaient être dans l’in tention de leur fondateur surtout des modèles de prière et de pénitence, et convertir les peuples par l’exemple d’une vie austère.

Les disciples immédiats du saint, par exemple-Germain Lionet († 1513), Jean Abondance, Denys Barbier, François Binet († 1524) et d’autres furent des apôtres plutôt que des théologiens remarquables. L’un d’eux fut martyrisé par les Maures et un autre, Bernard Buyl, aurait été le premier vicaire apostolique en Amérique, au temps de Christophe Colomb (cf. Roberti, Disegno slorico dell’ordine de Minimi, Rome 1902, 1. 1, p. 80 sq.). Les premiers minimes cherchèrent en outre à essaimer, à fonder des maisons dans les campagnes les plus reculées, malgré des difficultés sans nombre qui ne leur laissèrent pas les loisirs nécessaires à ceux qui veulent se livrer aux travaux spéculatifs. Pendant longtemps l’activité intellectuelle des minimes ne dépassa guère les murs de leurs couvents où ils initiaient les novices à l’étude de l’Écriture sainte et de la théologie.

Bientôt cependant les minimes commencèrent à prendre un rang honorable parmi les écrivains ecclésiastiques : en 1552, le P. François Bellemère faisait paraître le Directorium vitse humanæ secundum Deum, et un peu plus tard le P. Simon Guichard et le P. Gaspare Ricciullo del Fossa eurent une certaine part aux travaux théologiques du concile de Trente. Cf. Roberti, op. ci*., 1. 1, p. 278 et 343.

Les minimes ne furent pas les moins ardents à lutter contre les réformateurs protestants. Leurs couvents furent parfois les derniers bastions du catholicisme dans les paroisses gagnées aux idées nouvelles. Ils eurent leurs martyrs, massacrés par les hérétiques. Quelques-uns de leurs religieux prêchèrent avec succès contre les ministres réformés, à Paris le P. Bellemère et le P. Dehem (1527-1562), à Lyon le P..1. Ropitel, à Mâcon un minime de Champagne, le P. N. Bichard.

Le plus célèbre de ces controversistes fut, en France, le P. François Humblot, auteur du livre intitulé : Fanlosme de la Cène ministrale conclu des maximes et opinions des plus fameux ministres de la prétendue ré/ormation, Paris, 1612. Avec lui il faut en outre mentionner le P. Méot qui publia contre le ministre Moïse Chevillote un livre relatif à l’eucharistie : De incomprehensibili Dei omnipotentia in mysterio eucharistiæ, Paris et Chaumont, 1607.

III. La place des minimes dans l’histoire des

SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES AUX XVIIe ET XVIIIe siècles.

— Ce ne fut pas avant les premières années du xviiie siècle que quelques théologiens appartenant à l’ordre arrivèrent à la notoriété. Le plus grand est incontestablement le P. Mersenne, 1588-1648, à la fois théologien, philosophe et mathématicien remarquable, qui sut être le merveilleux animateur d’un groupe d’études scientifiques tout en restant un fervent religieux. Voir art. Mersenne. Grâce à lui, à ses élèves tels que le P. Kicéron, le couvent de la Place Royale exerça une réelle influence sur les esprits les plus cultivés.

A côté de lui, il faut tirer hors de pair le P. Emmanuel Maignan de Toulouse (1601-1676), qui se mit à la suite de Descartes, tout en gardant une réelle originalité, et imagina un nouveau système destiné à expliquer la présence réelle à l’aide de l’atomisme. Il exposa sa doctrine dans plusieurs ouvrages, en particulier dans le Cursus philosophicus, Lyon, 1674. Plus tard, un dominicain attaqua les idées du P. Maignan d’inspiration plus platonicienne et cartésienne qu’aristotélicienne, et un autre minime de Toulouse, savant mathématicien lui aussi, le P. Sagueno, entreprit de défendre la doctrine de son confrère dans un ouvrage intitulé : Systema Maignani vindicatus, Toilouse, 1705.