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MILLÉNARISME — MILT1ADE


avoir quelque temps partagé les illusions chiliastes, les rejette expressément, et donne de l’Apocalypse une interprétation orthodoxe, en expliquant de l’Église de la terre ce qui y est prédit sur le royaume du Christ. De doit. Dci, ~X.X, vu sq., P. L., t. xi.’i, col. CGC-GTS. C’était enlever aux millénaristes leur meilleur argument. L’autorité de saint Augustin s’ajouta d’ailleurs à la force de sa démonstration. Passé le v siècle, on n’entend plus parler du millénarisme, sinon en de rares occurences, dans quelques sectes d’illuminés.

L. Atzberger, Geschichle der christlichen Eschatologie innerhalb der vornicanischen Zeil, Fribourg-en-B., 1896 ; V. Ermoni, Les phases successives de l’erreur millénariste, dans Revue des questions historiques, t. i.xx, 1901 ; L. Gry Le millénarisme dans ses origines et son développement Paris, 1904.

G. Bardy.

MILLETOT Bénigne († 1640), né à Semur-en-Auxois, devint conseiller au parlement de Dijon le G juin 1585 ; en 1612, par lettres patentes du roi, il fut chargé de faire exécuter l’Édit de Nantes dans le bailliage de Gex et d’y établir l’exercice de la religion catholique. Là il se lia d’amitié avec saint François de Sales qui l’appelait « son frère » ; puis il devint doyen du parlement de Dijon en 1626. Il mourut le 7 septembre 1640, dans un âge avancé.

L’ouvrage capital de Milletot est le Traité du délit commun et du cas privilégié, ou De la puissance légitime des juges séculiers sur les personnes ecclésiasligues, in-8°, Paris 1612, revu et augmenté, in-8°, Dijon, 1615 ; imprimé dans le Recueil des libertés de 1639 et de 1731, et dans Bouche !, Bibliothèque canonique, art. Délit commun. La première édition parut anonyme, mais la seconde est signée de son auteur ; elle diffère beaucoup de la première et elle répond à diverses questions. L’ouvrage fut traduit en latin sous le titre : De légitima judicum ssecularium potestate in personas ecclesiasticas, in-8°, Paris, 1615 ; imprimé dans Goldast, t. m de la Monarchie de l’Empire, in-fol., Francfort, 1613, -Malgré l’intervention de saint François de Sales, ce livre fut mis à l’Index. La Défense du délit commun, in-12, Dijon, est un recueil de vers fait par l’auteur et par ses amis pour défendre le premier écrit. Milletot publia plus tard : L’homme du pape et du roi, ou Reparties véritables sur les imputations calomnieuses d’un libelle diffamatoire semées contre S. S. et S. M. Très Chrétienne par les ennemis du Saint-Siège et de la France, in-4°, et in-8°, Bruxelles, 1634, et 1635. C’est la réfutation d’un libelle du comte de La Rocca, et la justification de la conduite de Louis XIII dans son alliance avec les Suédois.

Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxv, col. 531 ; Moréri, I.e grand dictionnaire historique, édit. de 1759, t. vii, p. 550-551 ; Papillon, Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, t. ii, p. 57-58 ; Fevret, De claris fort Burgundici oratoribus ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvii, p. 61 ; Cl. X. Girault, lissais historiques et biographiques sur Dijon, 1814, p. : î72-.’17 : i.

.1. Carreyre,

    1. PVULNER John##


PVULNER John, vicaire apostolique d’Angleterre (1752-1826). Né à Londres le Il octobre 1752,

il lit scs éludes au Collège des Anglais de Douai, fut ordonné prêtre en 1777, et devint curé de Winchester en 1779 ; par bref du l » ’mars 1803, Pie VII, le nomma évêque in partibus de Castabala et vicaire apostolique de l’Angleterre centrale ; il fixa sa résidence à Wolver hampton, En 1825 on lui donnait comme coadjuteur le l » ’Thomas Walsh ; ses forces en eflel commençaient à le trahir ; il tnourul le 19 avril 1826. Milner a beaucoup contribué à donner au catholicisme anglais du i’siècle quelques l rails de sa physionomie. Jeune prêtre, il es1 mêlé aux premières discussions relatives a l’émancipation des catholiques ; franchement opposé

aux initiatives des laïques en ces matières de politique religieuse, il repousse toutes les concessions que ceux-ci seraient tentés de faire au pouvoir civil, en particulier dans la question du « serment d’allégeance ». Évêque, il s’oppose, en 1808 et les années suivantes, à tous les plans d’émancipation des catholiques qui reconnaîtraient au gouvernement royal un droit de » e/odans les nominations épiscopales. A la suite d’une manœuvre un peu imprudente de Mgr Quarantotti, secrétaire de la Propagande, Milner est envoyé à Rome pour soutenir le point de vue des intransigeants, et reçoit finalement l’approbation romaine. Les mêmes idées l’inspirèrent dans des campagnes de presse menées surtout dans l’Orthodox Journal, et qui le mirent parfois en contradiction avec ses collègues ou avec la Propagande. Toute cette activité ne nuisit pas à l’action de Milner dans le domaine religieux ; et l’on s’accorde à reconnaître qu’il fut pour beaucoup dans le mouvement de conversions qui, à partir de 1825, fît venir nombre d’âmes à l’Église romaine.

L’œuvre écrite de Milner est assez considérable : Faisons seulement mémoire d’un ouvrage historique qui eut un gros succès, et amena diverses polémiques : The histonj civil and ecclesiasliccd, and Survey of the anliquilies of Winchester, 2 vol., Winchester, 17981801, 3e édit., 1839 ; et d’un Treatise on the ecclesiastical architecture of England during the Middlevges, Londres, 1811, 3e édit.. 1835. Son œuvre principale est The end of rcligious controversy, in a friendly correspondence belween a religions sociely of Protestants and a roman Calholic Divine.., Londres, 1818, qui eut de très nombreuses éditions ; ouvrage de controverse religieuse remarquable et qui a procuré nombre de conversions. Outre cela diverses publications de circonstance, se rattachant aux campagnes menées par l’auteur : The divine right of Episcopacꝟ. 1791 ; Ecclesiaslical democracy detected, 1792 ; The case of conscience solved, in answer to Mr. Reeves on the Coronation oalh, 1801 ; A pastoral letler showing the dangerous tendency of varions pamphlets lalely published in the french language by certain emigrants, Londres, 1808, dirigée contre l’abbé Blanchard (voir ici Anticoncordataires, 1. 1, col. 1373) ; Milner s’y montre très hostile au gallicanisme ; An elucidation of the Veto, Londres, 1810 ; A brie/ sumiriary of the hislory and doctrine of the holy Scriplures, Londres, 1819 ; The catholic scriptural calechism, 1820 ; On dévotion ol the Sacred Ilcarl of Jésus, 1821, très caractéristique des tendances de Milner, et de son désir de donner à la dévotion anglaise une allure plus « méridionale ».

Il y a une Vie de Milner, par F. C. Husenbelt, Dublin, 1862 ; voir des indications bibliographiques plus complètes, dans Dictionanj of national biography, t. xxxviii, Londres, 1894, p. 11-17.

É. Amanx.

    1. MILTIADEou MELCHIADE##


1. MILTIADEou MELCHIADE, papedc.ll à.’il I. Il y a quelque confusion dans les données des catalogues pontificaux sur les dates de son règne L’indication le plus claire est celle du Catalogue libérien qui marque son entrée en charge le 2 juillet 311 (Maximiano VI II solo vos.) et sa mort le 10 (ou le 11) janvier 31 1 (Volusiunu et Anuiano COSS.), mais qui lui attribue un pontificat de 3 ans, (i mois et 8 jouis, ce qui est contradictoire avec les dates précédentes, il vaut mieux, semble-t-il, retenir avec Duchesne les dales consulaires du catalogue et laisser tomber le Chiffre de la durée : Il a pu se changer en III. Quoi qu’il en soit, Miltiade a connu les grands événements de 312 313 : la victoire du Pont Milvius et l’édit de Milan, lue conséquence assez inattendue fut la requête qu’il recul bientôt après de Constantin de juger, conjointement avec des évêques d’Italie et des Caules, la contestai ion entre Cécilien de Cartilage et