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I

MILÈVE (CONCILES DE)

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tel que nous le lisons, n’a pas été harmonisé par un copiste postérieur. Si la lecture actuelle devait être acceptée comme authentique, il resterait encore à se demander, avec Quesnel, si l’auteur (inconnu) de la pièce en question ne comptait pas pour un seul canon les il. 2 et 3, comme ayant en somme, un contenu analogue. En tout cas, il s’ensuivrait seulement que de bonne heure il y a eu une double rédaction des canons, l’une à termes (connue de la Collection Quesnel, de Ferrand, de Photius), l’autre à 8 termes ( la série Prœteritorum ; la dyonisienne). L’hypothèse d’une suppression d’un terme paraît infiniment plus vraisemblable que celle de l’addition. En effet, un texte de saint Augustin, cité à l’art. Limbes, t. ix, col. 763, déclare nettement « que les nouveaux hérétiques pélagiens ont été très justement condamnés par l’autorité des conciles catholiques et du Sièye apostolique ; pour avoir osé donner aux enfants morts sans baptême un lieu de repos et de salut en dehors du royaume des cieux ». De anima et cjus origine, t. II, c.xii, n. 17, P. L., t. xliv, col. 505. C’est le sens très exact du canon litigieux.

Texte des canons.

A cause de leur importance

dans la controverse pélagienne, nous donnons ici le texte de ces canons, dont l’exégèse viendra à l’art. Pklagianisme. Nous suivrons le texte de la Collection Quesnel (édit. Hallerini), P. L., t. lvi, col. 486-490.

l.Placuit omnibus in sancta synodo Carthaginensis Ecclesiæ constitutis, ut quicunque dixerit de Adam hominem mortalem factum, ita ut, sive peccaret, sive non peccaret, moreretur in corpore, hoc est, de corpore exiret, non peccati merito, sed necesjitate natune, anathenia sit.

2. Item placuit, ut quieanque parvulos récentes ab uteris matrum baptizandos negat, aut dicit in remissionern quidem peccatorum eos baptizari, sed nihil ex Adam trahere originalis peccati, quod lavacro regenerationis expictur : unde fit consequens, ut in eis forma baptismatis In remissionem peccatorum non vere, sed false intelligatur, anàthema sit. Quoniam non aliter intelligendum est quod ait Apostolus : Per unum hominem peccalum inlravil in ntundum et per peccatum mors ; et ita in omnes homines per transit t, in qao omnes peccaverunt, nisi quemadmodum Ecclesia catholica ubique diffusa semper intellexit. Propter banc enim regulam fldei etiam parvuli.qui niliil peccatorum in seipsis adhuc committere potuerunt, Ideo in remissionem peccatorum veraciter baptizantur, ut in cis regeneratione mundetur quod generationc traxerunt.

3. Item placuit, ut si quis dicit tdeo dlxisse Domlnum : lu doma l’utris met mansio~

nés nuits sont, etc., ut intclllgatur quia in regno c ; elo-’l’ous ceux qui siégeaient au concile de l’Église de Cartilage ont approuvé la motion suivante : Quiconque dit d’Adam qu’il a été créé homme mortel, en sorte que, pécheur ou non, il serait mort corporellement, qu’ainsi sa sortie du corps aurait été non le salaire du péché, mais une nécessité de la nature ; qu’il soit anathème.

0e même, quiconque dit qu’il n’est pas nécessaire de baptiser les nouveau-nés, ou qu’on les baptise sans doute pour la rémission des péchés, mais que du péché originel d’Adam ils n’apportent rien qui doive être lavé par le bain de régénération.en sorle que, pour eux, la formule du baptême « pour la rémission des péchés » n’a qu’un sens impropre : qu’il soit anathème. Car les paroles de l’Apôtre : « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi est-il passé dans tous les hommes, qui ont tous péché en lui », ces paroles ne peuvent s’entendre que de la manière dont les a toujours entendues l’Église catholique partout répandue. C’est bien à cause de celle règle de loi que les petits enfants mêmes, lesquels n’ont pu eoi noie lire aucune faille personnelle, sont en toute vérité baptisis pour la rémission des péchés, a fin que la régenération purifie en eux ce que la génération leur a fait

contracter.

De même : si quelqu’un

dit « pic les paroles du Seigneur : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père » doivent s’enten rum erit aliquis médius, aut ullus alicubi loeus, ubi béate vivant parvuli qui sine baptismo ex hac vita migrarunt, sine quo in regnum cselorum, quod est vita a-terna, intrare non possunt, anàthema sit. Nain cum Dominus dical : Nisi ipiis renatus fueril ex aqua et Spirilu sancto, non inlrabit in regnum ctelorum, quis catholicus dubitet participem diaboli fore eum qui coha’res non meruerit esse Christi ? Qui enim dextera caret, sinistram procul dubio [partem ] incurret.

4. Item plaçait, ut quicunque dixerit gratiam Dei qua justificamur per Jesum ChristumDominum nostrum, ad solam remissionem peccatorum valere qu ; e jam commissa sunt, non etiam ad adjutorium ut non conimittantur, anàthema sit.

5. Item placuit, ut si quis dixerit eamdem gratiam Dei per Jesum Christum Dominum nostrum propler hoc tantum adjuvare ad non peccandum. quia peripsam nobis aperitur et revelatur intelligentia mandatorum, ut sciamus quid appetere, quid vitare debeamus ; non autem per illam pra>stari ut quod faciendum cognoverimus etiam facere diligamus alque valeamus, anatliema sit. Cum enim dicat Apostolus : Scientia in/lat, charitas vero édifient, valde inipium est ut credamus ad eam qua’inflat nos liaberc gratiam Christi, et ad eam quaædificat non habere ; cum sit ulrumque dommi Dei, et scire quid facere debeamus, et diligere ut faciamus ; ut, œdificante charitate, scientia nos non possit inflare. SIcut autem de Deo scriptum est : Qui docel hominem scientiam : sic etiam scriptum est : Charitas e.v Deo est.

6. Item placuil ut quicunque dixerit ideo nobis gratiam justifleationis dari,

ut quod facere per liberum arbitrium possumus lai. jubemur | facjlius possimus [mplere per gratiam ; lunquam etiamsi gratia non daretur, non quidem facile, sed lamen possemus sine ilfa implere dlvina mandata, anatliema sil. De fnietibus enim mandai oruin Dominus loqucbatur, ubi non ait : Sine me diflicilius potestts jncere ; sed ait : Sine me niliil potestis facere.

7. Ilem placuit, quod ail

sanctus Johannes apostolus :

die en ce sens qu’il existe dans le royaume des cieux ou ailleurs un lieu intermédiaire où les enfants morts sans baptême vivent heureux, tandis que sans le baptême ils ne peuvent entrer dans le royaume des cieux, c’est-à-dire dans la vie éternelle : qu’il soit anathème. Car le Seigneur a dit : « Quiconque ne renaît de l’eau et de l’Esprit, n’entrera point au royaume des cieux. » Dès lors, quel catholique hésiterait à dire cohéritier du démon celui qui n’a point mérité d’être cohéritier du Christ ? Celui qui ne sera pas à la droite de celui-ci sera inévitablement à sa gauche.

De même, quiconque dit que la grâce de Dieu qui nous justifie par Jésus-Christ Notre-Seigneur, procure seule ment la rémission des fautes déjà commises, mais n’est pas un secours pour éviter les fautes à venir : qu’il soit anathème.

De même, quiconque dit que cette même grâce donnée par Jésus-Christ Notre-Seigneur n’est une aide pour éviter le péché qu’en nous procurant une intelligence plus claire des commandements, en nous faisant connaître ce que nous devons désirer ou éviter, mais qu’elle ne nous donne aucune force pour aimer et pratiquer ce que nous savons être bon ; qu’il soit anathème. Car l’Apôtre dit : « La science en Ile, mais la charité édifie. » Il est donc tout à fait impie de croire que nous avons la grâce du Christ pour cette science qui enlle et que nous ne l’avons pas pour la charité qui édifie : c’est, en effet un don de Dieu et de savoir ce qu’il faut faire et d’aimer ce que nous devons faire ; ainsi, la charité nous édifiant, la science ne peut plus nous enfler. S’il est éeril (le Dieu « qu’il enseigne à l’homme la science », il est écrit aussi : La charité vient de Dieu.

De même, quiconque déclare que la grâce de la justification nous est donnée pour que nous puissions faire avec plus de facilité ce que nous pouvons [al. ce que nous devons) faire par noire libre arbitre, si bien que, sans la grâce, nous pourrions accomplir, quoique avec plus de difficulté, les commandements divins : qu’il soit anathème. Parlant, en effet,

de l’accomplissement des préceptes, le Seigneur n’a pas dit : « Sans moi vous ne le, remplirez qu’avec difficulté »,

mais bien : Sans moi vous ne pouvez rien faire. »

De même : L’apôtre saint Jean déclare : Quand nous