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MICHEL DE SAINT-AUGUSTIN — MICHEL LE SYNCELLE


avec Marie, qui est maintenant si louée et répandue, grâce aux diverses publications du Traité de la dévotion ù la sainte Vierge de Louis Grignion de Montfort publié pour la première fois en 1812 ; et cela avant la naissance de Louis Grignion de Montfort (1673).

On ne s’étonnera guère de le voir comme prédestiné à servir d’instrument pour la réforme des couvents, et de constater avec quel plein succès il mena à bonne fin une tâche féconde en difficultés de tout genre.

IL Œuvres. — 1. In-leydinghe tôt het landt van Carmelus, Bruxelles, 1659, in-16, xvi-535-xx p. ; parut ensuite en latin sous ce titre : Introduclio in lerram Carmeli et gustalio frucluum illius, seu introductio ad vitam vere carmeliticam seu mysticam et jruitiva praxis ejusdem, ibid., 1650, in-16. Cet excellent ouvrage constitue le IIIe livre (t. n) des Institutionum myslicarvm libri quatuor, qui parurent à Anvers, 1671, en trois tomes in-4°. Une nouvelle édition de cette Introductio vient d’être faite par le P. Wessels, C. C, Rome, 1926, sous le titre de Introductio ad vitam internant et jruitiva praxis vitæ mysticæ. — 2. Het godvruchligh leven in Christo, Bruxelles, 1661, in-16, paru en latin sous le titre : Pia vila in Christo, pro incipientibus, proficientibus et perjectis ; cum compendio tenlationum, et remediorum earundem pro eisdem, ibid., 1663, constitue les 1. I et II, ou t. i des Instilutiones mysticæ susmentionnées. — 3. Onderwysinghe tôt een grondighe verloogkeninghe syns selfs, Malines, 1669, in-16. Cet ouvrage qui contient trois traités, constitue le 1. IV ou t. ni des mêmes Instilutiones mysticæ, intitulé : De totali abnegatione sui, et omnium creaturarum, et de vila divina et mariana ; ac de adoralione Dei in spiritu. Le P. Wessels vient de donner, Rome, 1926, une nouvelle édition de la De vita Maria ? foimi et mariana in Maria propter Mariam. — -4. Eensæmheydt van thien daghen (retraite de dix jours), Bruges, 1677, in-12. D’après Cosme de Villiers et Paquot, un autre livre d’Exercices de dix jours aurait été imprimé à Ypres, en 1681, in-12°. En outre deux biographies, l’une du Fr. Arnold de Saint-Charles († 1672 à Malines), l’autre de sa pieuse dirigée Mère Marie de Sainte-Thérèse ; cette dernière parut à G and en 4 petits vol. in-8°, 1683-1684. — 5. Suivant Paquot, Michel de Saint-Augustin aurait publié aussi une Collectio decretorum pro exacticri observantia constitutionum reformationis in provincia Flandro-Belgica conditarum a Reverendissimis Joanne Antonio Philippino, et Hieronymo Ari, generalibus in suis visitalionibus ; tum per capitula et congregaliones a RR. PP. confirmatorum, Bruxelles, 1681, in-8°. — 6. Suivant le même Paquot, il nous aurait laissé ms. en latin une philosophie in-4°, et un traité De jure et juslilia in-4° ; ouvrages qui périrent au bombardement de Bruxelles.

Daniel de la V.-M., Vinea Carmeli, Anvers, 1662, p. 331332, n. 620 ; Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. ii, p. 1031, n. 3581 ; p. 1111-1112, n. 3937 ; Catalogus carmelitarum cale. prov. Flandro-Belgica*, 1680 ; Jacques de la Passion, De stralen van de sonne van den H. Vader en Prophcel Elias dese loopende eeuwe, versprcydt door de Koning-rycken van Spagnien, Liège, 1684, p. 322-331 ; on y trouve une vie abrégée et le portrait authentique de Michel de Saint-Augustin ; Timothée de la Présentation, C. C. († 1710), Vita Ven. P. Michælis a S. Augu.ilino, Rome, 1926 ; J. F. Foppens, Bibliolhcca Belgica, Bruxelles, 1739, t. ii, p. 896 ; Cosme de Villiers, Bibliotheea carmelilana, Orléans, 1752, t. ii, col. 446-447, n. 142 ; Norbert de Sainte Julienne, C. D., De scriploribus belgicis ex ordine carmelitano, ms. 16492 de la bibliothèque royale de Bruxelles, fol. 75 V, 76 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas, Louvain, 1765-1770, t. i, p. 382-383 ; Jacques Goyers (1719-1809), Correctiones bibliolhecæ carmelitanæ (de Cosme de Villiers), ms. de la Bibliothèque de l’université de Gand, t. ii, col. 446

et p. 25 du supplément ms. ; Hurter, Nomenclator lilerarius, 3e édit., t. iv, col. 312-313, n. 134.

P. Anastase de Saint-Paul

8. MICHEL LE SYNCELLE naquit à Jérusalem probablement en 761. Dès l’âge de trois ans sa mère le présenta au patriarche Théodore qui lui conféra la tonsure et l’inscrivit au nombre des lecteurs de l’Anastasis. Sur le conseil du même prélat, ses parents lui firent faire d’excellentes études. Sa mère devenue veuve se retira dans un monastère près du Cénacle, et ce fut Michel lui-même qui lui coupa les cheveux ainsi qu’à ses deux tantes. Il distribua ensuite ses biens aux pauvres et se rendit à la laure de Saint-Sabas (786), où il se fit bientôt remarquer par une grande austérité. Il échappa heureusement au massacre des moines par les Bédouins (20 mars 796). Ses supérieurs le firent ordonner prêtre à Jérusalem en 798. Deux ans plus tard, il obtint la permission de mener la vie d’hésychaste ou de contemplatif, mais on lui confia bientôt la formation religieuse de deux postulants qui devaient s’illustrer pendant la persécution iconoclaste, les frères Théodore et Théophane Grapti. En 811, le patriarche Thomas de Jérusalem choisit Michel comme syncelle de son Église, et lui assigna pour demeure, ainsi qu’à ses deux disciples, le couvent des Spouda ; i près du Saint-Sépulcre. Michel était déjà lié d’amitié avec saint Théodore le Studite qui lui écrivit une lettre vers 812. S. Théodore le Studite, Epist., t. II, 213, P. G., t. xcix.col. 16401644. Il prit part à la controverse avec les bénédictins du mont des Oliviers à propos du Filioque. Il fut même désigné avec les deux Grapti et le moine Job pour aller à Rome traiter directement l’affaire devant le pape. Les quatre voyageurs arrivèrent à Constantinoplc en mai 813, et furent logés au monastère de Chora, où l’on hébergeait depuis l’époque de saint Sabas les moines palestiniens. Pour une raison inconnue, ils ne purent continuer leur voyage jusqu’à Rome et se fixèrent dans la capitale de l’Empire. Ils furent d’ailleurs bientôt mêlés à la querelle des images rouverte par Léon l’Arménien dans les premiers mois de 815. Michel fut enfermé dans la prison de Phiala, tandis que ses deux disciples étaient relégués dans une forteresse de la mer Noire. L’avènement de Michel le Bègue (25 décembre 820) rendit la liberté aux confesseurs de la foi. Cependant, comme le nouvel empereur interdisait aux moines iconophiles le séjour de Constantinople, Michel se retira au monastère de Parousiade, aux environs de Brousse. Pendant la persécution déchaînée par Théophile, il fut ramené à Constantinople et enfermé dans la prison du Prétoire (834). Il n’en sortit qu’à la mort de ce prince (20 janvier 842) et il eut la consolation d’assister au triomphe des images. Tandis que son ami saint Méthode devenait patriarche de Constantinople, lui-même se voyait donner l’higouménat du monastère de Chora et la charge de syncelle de la capitale. H regroupa les moines dispersés par la persécution iconoclaste et rebâtit le couvent qui ne tarda pas à abriter une centaine de religieux, parmi lesquels il se préoccupa d’établir solidement la discipline monastique. Il se fit même rendre par l’impératrice Théodora les biens que Constantin Copronyme avait jadis enlevés au monastère de Chora. C’est là qu’il mourut le 4 janvier 846, à l’âge de 85 ans. L’Église grecque le fête par erreur le 18 décembre, qui est le premier jour de sa maladie et non celui de sa mort.

L’œuvre littéraire de Michel le Syncelle est assez considérable et surtout variée. Il se peut toutefois que certains des écrits qui portent son nom soient d’un ou de plusieurs homonymes. On lui attribue un panégyrique de saint Denys l’Aréopagite, P. G., t. iv, col. 617-668 ; une profession de foi AîêeXXoç Ttept ttjç