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MICHEL GLYKAS — MICHEL DE SAINT-AUGUSTIN


traitées par Glykas. Exégèse script uraire ou patristique, tliéologie, pliilosophie, cas de conscience canoniques ou liturgiques, éthique, voire astronomie et physique, on y trouve de tout. Peu d’ouvrages donnent autant l’idée de ce qu’était la vie théologique à Byzance, car la plupart, sinon la totalité de ces xsçâ-Xaia, étaient des lettres adressées à des amis ou des confrères. Les principaux points théologiques, outre le Pater major me est, et l’état du corps du Christ dans l’eucharistie, sont l’Assomption de la sainte Vierge, à propos de laquelle Glykas affirme l’Immaculée Conception de Marie (c. xxii, reproduit au 1. III des Annales) les azymes, où la thèse grecque est historiquement défendue (c. xxix, Annales, 1. III) et la procession du Saint-Esprit (c. xxx). Dans cette question, Glykas qui prétend s’appuyer sur les conciles présidés, insistct-il, par les prélats romains, ignore complètement les fameux actes du concile photien de 879-880. Notons aussi qu’il cite loyalement un texte de saint Cyrille d’Alexandrie en ces termes : upôeiai cpuaixcoç ex toû ïîoû, mais il s’efîorce de l’affaiblir par la distinction xxrà çûaiv et xaG’Ô7roo-Taaiv. Le terme cpucrtxwç choisi ici par saint Cyrille ne signifie simplement pour Glykas que ceci : le Saint-Esprit est de la même nature que le Fils. Il est évident que cette exégèse est sans portée quand on connaît la terminologie du docteur alexandrin. Marquons aussi la position de notre auteur au sujet de la vision béatifique du Christ viateur. Il est porté à l’admettre, mais se dit arrêté par un texte de saint Athanase (c. lx).

Outre ces deux œuvres capitales, on a de Glykas d’autres pièces de moindre importance, et précieuses seulement au point de vue linguistique. Ce sont : 3° des tmx<H 7tepi ttjç tpuÀaxTJç, écrits en prison (5Il vers) ; 4° des explications de proverbes populaires, 18 explications en vers et 20 en prose, le tout précédé d’une pièce métrique adressée à l’empereur Manuel Comnène. Pour les ouvrages, n° 8 2, 3 et 4, S. Eustratiadès indique d’une manière très complète dans ses Prolegomena ce qui en a été édité avant lui.

Le t. CLvm de P. G. contient les Annales et une partie des Ks-faÀaïa.et aussi les notices de Fabricius, Lami, Oudin ; K. Krumbacher, Michæl Glykas, Munich, 1895, 71 pages ; voir sur cet ouvrage un compte rendu détaillé et critique de Vasiljevskij, dans Vizantijskij Vremennik, 1899, t. vi, p. 524-537. K. Krumbacher, Gescliichle der byz. Lileratur, 1897, p. 380-385, Pravoslavnaja bogoslovskaja entsiklopedija (Encyclopédie Ihèologiqæ orthodoxe), 1903, t. iv, col. 403407 (suit Krumbacher) ; S. Eustratiadès, Mi/it, à toû Du/a Et ; -à : àu’jpta ;  : ?, ; 6=l’aç YP 3 ?’^ xsfiXata, t. I, Athènes, 1906, in-8°, x-j7rꝟ. 540 pages, et t. ii, Alexandrie, 1912, in-S", xvi-494 pages, voir les comptes rendus de Ed. Kurtz, le premier surtout, dans la Byz. Zeilschrijt, 1908, t. xvii, p. 166-172 et 1913, t. xxii, p. 156-158 ;.T. Drâsekc, Zu Michæl Glykas, dans Byz. Zeitschr., t. v, p. 56-62 ; G. N. Politis, Ariiuioci ; jtaooiiuai sv t’jÏ ; uti’/oï ; to-j Mi/arjX D.-jy.â. ibid., t. vii, p. 138-165 ; G. Vartenberg, Léo Diaconns und die Chronislen, ibid., t. vi, p. 285-306 ; voir d’autres références de détail à la table des vol. i-xii de la Byz. Zeilschrift, au mot (.lykas Mi hucl : M..lugie, Michel Glykas et l’Immaculée Conception, dans Échos d’Orient, 1910, t. xiii, p. 11-12 ; du même, Theologia dogmalica christianorum orienlalinm, 1. 1, p. 413-414. Sur Michel Sikiditès, voir Nicétas Choniates, Manuel Comnène, t. IV, P. G., t. cxxxix, col. 489-492, et Alexis Comnène, t. III, ibid., col. 893-897.

V. Gkumel,

    1. MICHEL DE SAINT-AUGUSTIN##


7. MICHEL DE SAINT-AUGUSTIN,

carme chaussé, auteur mystique (1621-1684), -I. Vie. II. Œuvres.

I. Vie. - Michel de Saint-Augustin, dans le monde Van Ballær ou Van Ballæht, comme le prétendant Cosme de Villiers, (loyers et le catalogue de la province flandro-belge de 1080, naquit à Bruxelles, le 15 avril 1621 ou 1022, selon le P..Jacques de la Passion cl Tïmothée de la Présentation, Jean van Ballær et Catherine Vier] t, ses pieux parents, curent le

bonheur de voir leurs onze enfants se consacrer à Dieu. Dès sa plus tendre jeunesse, Michel s’appliqua sérieusement à la pratique de la vertu et manifesta toujours un attrait particulier pour la vie intérieure. Il lit ses études chez les augustins de Bruxelles, embrassa la vie religieuse à l’âge de 18 ans (1039) et fit profession au couvent des carmes à Louvain, le 14 octobre 1040. Devenu prêtre, le 10 juin 1645, il fut nommé lecteur de philosophie et devint ensuite maître des novices à Malines. Homme d’une grande sainteté el d’une haute vie mystique, Michel de Saint-Augustin, tant par l’exemple de sa vie austère que par son zèle ardent et sa doctrine admirable, contribua beaucoup à raffermir et à propager la réforme des couvents de la province flandro-belge des carmes chaussés, commencée par les célèbres Pères Martin de Hooghe († 1037) et Liévin de la Trinité († 1041). Il était encore bien jeune, quand il entra en lice, étant à peine âgé de 30 ans, quand il fut élu deuxième définiteur et en même temps prieur du couvent réformé de Malines. Il répondit pleinement à l’attente du général. En 1050, la communauté de Bruxelles le choisit pour prieur, mais peu de jours après il fut élu provincial au chapitre de Bruges. En 1050, le couvent de Malines réélut le P. Michel prieur ; mais le chapitre provincial réuni à Malines en cette même année lui substitua son frère, le P. Marius de Saint-François, et le nomma lui-même assistant du P. provincial, office qu’il exerça plus d’une fois encore dans la suite. Il fut également réélu une troisième et quatrième fois prieur de Malines (1003 ; 1670), ainsi qu’une deuxième et troisième fois provincial (0 mai 1007 et 14 mai 1677). S’il faut en croire Foppens et Cosme de Villiers, il aurait été également prieur à Gand. Enfin le général le nomma commissaire général, et au mois d’avril 1674, il présida le chapitre provincial à Anvers. Après une courte maladie, il mourut en odeur de sainteté au couvent de Bruxelles, le 2 février 1684.

Michel de Saint-Augustin fut un vrai contemplatif et un théologien mystique très original. Dieu l’avait choisi pour former à la vie carmélitaine et conduire à la plus haute perfection une âme d’élite, l’extatique tertiaire du Carmel, Mère Marie de Sainte-Thérèse (dans le siècle Petyt). La direction de cette sainte personne lui donna l’occasion de composer ses admirables traités mystiques. En effet, la pénitente, émerveillée de la beauté et de l’excellence des allocutions de son directeur, et désireuse de conserver pour sa propre instruction et édification une doctrine si éminente, se mit à noter soigneusement, mais en cachette, tout ce que le Père lui disait. Après un temps assez considérable, Michel eut connaissance du pieux artifice de sa pénitente, il réclama les nombreux cahiers déjà écrits ; cependant cédant aux supplications, il n’osa déchirer les annotations d’une doctrine, qu’il avouait être bien plus infuse que personnelle. H y mit donc la dernière main et commença de la sorte l’édition de ses ouvrages mystiques. Dans sa vie intérieure il était nullement ce que ses écrits font deviner : une âme contemplative et privilégiée, qui reçut de Dieu de grandes grâces de sanctification. Malgré ses nombreuses occupations et les charges continuelles qu’il exerça durant presque toute sa vie religieuse, il s’adonnait beaucoup à l’oraison, prolongeant sa contemplation

jusque bien avant dans la nuit. A l’oraison il joignait une mortification continuelle, il aimait singulièrement la 1res sainte Vierge, pratiquant avec perfection celle vie d’union continuelle avec Marie qu’il décrit si excellemment dans ses ouvrages, surtout dans son De vita Mariseformi et mariana in Maria propter Mariant. Grâce à ecl ouvrage, qui parul également en flamand, le I’. Michel propagea non seulement dans son Ordre, mais aussi parmi les fidèles, cette vie d’union intime