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MICHEL DE BOLOGNE — MICHEL CERULAIRE


ibid., 1722, in-8°, Conchisio allegationis in lite super certitudine auctoris incogniti in Psalmos, ibid., 1728, in-8° ; Jean de Saint-Ange, Ord. carm., Disserlatio apoloyelica pro incognito per se cognito, Madrid, 1721, in-4° ; Cosme de Villiers, Bibliotlicca carmel., Orléans, 1752, t. ii, col. 433445, n" 141 et col. 447-448, n° 144 ; Albert Fabricius, Biblio-Iheca latina mediiv et infîmn* œtatis, Padoue, 1754, t. i, p. 263 ; t. v, p. 74 a ; Giammaria Mazzuchelli, Gli scritlori d’Italia, Brescia, 1753-1763, t. ib, p. 780-785 ; Jean Fantuzzi, Notizie degli scritlori Bolognesi, Bologne, 1781-1794, t. i, p. 76-90 ; t. ix, p. 15-16 ; Alexandre Budinsky, Die Uniuersilàt Paris und die Fremden an derselben im Mitlelalter, Berlin, 1876, p. 198-199 ; Benedict Zimniernian, C. D., Monumenta liistorica carmelitana, I.érins, 1907, t. i, p. 201-202, 254-255 et 408 ; Acta capit. gêner. Ord. carmel., Rome, 1912, t. i, p. 46, 48, 51, 67, 73, 78, 84-98, 105, 112, 116, 338, 344, 376 et 429 ; Analecla Ord. carmel., t. iii, Rome, 1914, p. 140 ; t. v, 1924, p. 162, note 1.

P. Anastase de Saixt-Paul.

4. MICHEL CERULAIRE patriarche de

Constantinople de 1013 à 1058, sous lequel se consomma la rupture entre l’Église latine et l’Église grecque. I. Vie. II. Le conflit avec Rome (col. 1680).

I. Vie.

Avant le patriarcat.

Rien que l’on soit

assez renseigné sur certaines parties de la vie de Michel Cérulaire (voir à la bibliographie l’énumération des sources), il n’est pas facile de reconstruire de manière tout à fait exacte son curriculutn vilæ. La date de sa naissance n’est pas connue ; on peut la fixer par conjecture aux premières années du xie siècle. Il appartenait à une famille sénatoriale de Constantinople, dont les membres avaient joué un certain rôle ; son père remplissait dans l’administration des fonctions importantes. Michel et son frère aîné reçurent une éducation fort soignée qui devait les préparer aux carrières publiques ; il ne paraît pas, en eiîet, que l’on eût destiné l’un ou l’autre à être d’Eglise.

Ce fut un drame de famille qui détermina la vocation de Michel, à une époque où il était déjà, semblet-il, entré dans le cursus honorum. En 1040, un complot se forma contre le gouvernement oppresseur du basileus Michel IV le Paphlagoaien (1031-1041), que l’on voulait détrôner. La conspiration fut découverte et Cérulaire s’y trouva englobé, à tort ou à raison ; sur sa participation au complot, sur le rôle qu’il y joua les historiens byzantins ne sont pas d’accord. S’il fallait accepter la donnée de Jean Skylitzès, Cérulaire aurait été l’un des principaux meneurs et c’est lui qu’on aurait songé à élever sur le trône. Voir J. Skylitzès, trad. latine-, p. 106, 108 ; cf. Cédrénus, P. G., t. cxxii, col. 264 A. Quoi qu’il en soit, Michel Cérulaire et son frère furent arrêtés, condamnés à la déportation, et séparés d’ailleurs l’un de l’autre. Le basileus, pour rendre Michel inoffensif, le pressait vivement de prendre l’habit monastique ; ni promesses, ni menaces ne parvinrent à le faire céder. Mais un jour il apprit que son frère s’était suicidé dans sa prison. Cette alTreuse nouvelle amena en lui une crise profonde ; Michel se fit moine et sembla pour toujours renoncer au monde. Pour le détail de tout ceci, voir Psellus, Oraison funèbre de Michel, p. 312-320.

Très peu après, Michel V surnommé le Calfat succédait à Michel le Paphlagonien (décembre 1011) ; une amnistie fut accordée dont bénéficia Cérulaire qui rentra à Constantinople, mais fut tenu à l’écart comme suspect. Le règne du Calfat ne dura guère : le 21 avril 1042, il était renversé par l’émeute, aveuglé et jeté au couvent du Stoudion. La vieille basilissa Zoé reprenait le pouvoir, et au bout de quelques semaines épousait (c’était son troisième mariage) Constantin Monomaque qui régnerait de 1012 à 1055. Dès lors la fortune de Michel Cérulaire allait commencer. Pendant la première année de Constantin IX, il serait le conseiller le plus écouté du nouveau basileus, disposant presque en maître des » affaires divines et humaines ». Il

paraît bien que Michel conservait néanmoins l’habit monastique ; mais il aurait été élevé à la dignité de syncelle du patriarche, situation considérable et cpii désignait souvent le titulaire à la succession. Sur cette promotion à la dignité de syncelle, voir la Z’jvo^iç Xpovixrj, éditée par K. Sathas, Biblioth., t. vii, p. 164. La succession ne se ferait pas attendre ; le 22 février 1043, mourait le vieux patriarche Alexis, qui depuis 1025 gouvernait l’Église de Constantinople. Un mois plus tard, le jour de l’Annonciation, Michel Cérulaire était ordonné pour le remplacer. Nous n’avons aucun renseignement sur la manière dont il fut élu ; rien n’indique que son accession au trône patriarcal ait été plus irrégulière que celle de ses prédécesseurs. Depuis longtemps à Constantinople la volonté du basileus jouait dans la désignation du patriarche un rôle prépondérant. On sait qu’à la même époque des errements analogues étaient suivis en Occident ; vraiment les Latins auraient mauvaise grâce à chicaner Cérulaire sur les circonstances de son élection.

Le patriarcat.

Les historiens byzantins sont

très sobres de détails sur la plus grande partie du pontificat de Michel ; le grand événement auquel nous avons coutume d’attacher son nom, la rupture avec la vieille Rome, obtient à peine d’eux une brève mention. Seul Psellus, dans deux pièces de caractère tout opposé, le réquisitoire qu’en une circonstance fameuse il a dressé contre le patriarche déchu et l’oraison funèbre qu’il lui a consacrée peu de temps après, nous donne quelques aperçus sur ce que fut l’activité de Cérulaire. Encore faut-il les dégager des développements prolixes ou le « consul des philosophes » (vrai prince des bavards) les a noyés. Influent à la cour Michel le fut à coup sûr, mais ce n’est pas, semble-t-il, à la flatterie qu’il devait cette influence ; calme, grave, il en imposait par son caractère ascétique et son intelligence. Son loyalisme resta acquis au basileus au moment même des plus rudes assauts, mais le patriarche sut conserver toute son indépendance vis-à-vis du pouvoir. Esprit dominateur, « il témoignait, dit L. Rréhier, sa fidélité à l’empereur moins comme un sujet qui accomplit sa dette envers son souverain que comme une puissance qui en aide une autre. Dans le moine arrivé au trône pontifical subsistait toujours l’ambitieux qui avait rêvé un jour de devenir empereur ». Le schisme oriental, p. 80.

Nous reviendrons avec détail sur la crise de 10531054 où se consomma la rupture de Cérulaire avec Rome, malgré tous les efforts faits en sens contraire par Constantin Monomaque. Au moment psychologique le patriarche saura s’aider de l’émeute pour imposer au souverain son hostilité à l’endroit de Rome. L’issue de cette lutte, où il faillit être vaincu, lui donna soit à Constantinople même, soit dans l’ensemble des Eglises orientales un immense prestige. Il en usa abondamment dans les crises politiques qui se succèdent à Byzance et qui vont amener la disparition de la dynastie macédonienne. Le Il janvier 1055 meurt le basileus Constantin Monomaque. L’ne sœur de l’impératrice Zoé (t en 1050), Théodora. qui vivait jusqu’alors dans la retraite, prend elle-même les rênes du pouvoir. La faveur de Cérulaire baissa et Psellus affirme dans son Histoire que, si la basilissa avait eu l’espoir de vivre plus longtemps, elle aurait cherché à déposer le patriarche, ïtrtoç ii, èv ouv xal jjiSTsOsT’av tJ ; v àpP/jv, zl ii.7) tiveç aÔTÎj jzaxpol atwveç tyjç ÈTUxrjpou Ta’jTVji ; Çcoyjç ÈxapîÇovTO. Dans K. Sathas, Biblioth., t. iv, p. 207. En fait Théodora touchait à sa fin ; elle mourait le 31 août 1056, en désignant pour héritier de l’empire un vieillard déjà cassé, .Michel Y I Stratiotikos. Le fut Cérulaire qui, en cette conjoncture critique, assura la trasmission des pouvoirs, lui encore qui arrêta un début d’émeute qui mena-