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MICIIAELIS — MIC HE E


Nommons des érudits, comme les PP. François Combéfis (1605-1679) et Jacques Goar (1601-1654), tousles deux hellénistes insignes, qui nous ont surtout laissé, l’un des éditions des auteurs grecs, traduits et annotés ; l’autre des travaux très sérieux sur la liturgie et les cérémonies de l’Église grecque.

Toute une école d’historiens, qui s’appellent Jean de Saint c-.Marie, ou de Réchac (1604-1660), Souèges (1633-1098), Quétif (1618-1698) et Echard (1644-1721) les auteurs à bon droit fameux des Scriplores ordinis prsedicatorum, relève de la même souche.

Si l’on pense maintenant que la réforme fut, aux xvii" et xviii » siècles, une pépinière de prédicateurs et de missionnaires, que, s’étendant aux moniales, elle y eut un succès plus considérable encore, on ne pourra que souscrire à cette assertion de Souèges, « qu’il est vray qu’en toute manière, le P. Michaëlis a relevé, non seulement l’observance déchue de sa religion, mais que, par une suite nécessaire, il l’a rendue très éclatante, et par la sainteté et par la doctrine. »

III. Écrits du R. P. Michaëlis. — 1. Démonstrations évangéliques sur la vraie généalogie de sainte Anne et de ses trois filles, les trois Maries, où est prouvé que les saintes Maries sont vraies soeurs de Notre-Dame, Lyon, 1592. Étant théologal à Arles, le P. Michaëlis avait consacré ses prédications de l’avent 1589, à prouver son sentiment, sur cette curieuse question, qui n’est plus discutée aujourd’hui. Plus tard (1602), il en conféra longuement, à Rome, avec le savant cardinal Baronius, qu’il ne paraît pas d’ailleurs avoir amené à sa façon de penser. 2. Première réplique contre les hérésies de Jean Gigord, ministre de Montpellier. 3. Seconde réponse contre le même. 4. Troisième response du P. Michaëlis, au ministre de Montpellier, ou Très docte et très ample confutation des apertes hérésies de Maître Jean Gigord, ministre de Montpellier, contre la vérité de l’eucharistie. Ces 3 ouvrages furent écrits au cours des luttes ardentes, engagées par le réformateur contre les calvinistes de Montpellier, pendant les années 1595-1598. Une nouvelle édition paraît à Toulouse en 1603. 5. Accord et union de deux fameux prédicateurs catholiques contre la vanité des trophées et fausses suppositions des adversaires de notre foi, où sont mêlez plusieurs beaux points de notre foi et cas de conscience, Aix, 1610. 6. Oraison funèbre faite aux funérailles de très puissant et invincible roi de France et de Navarre, Henri IV, prononcée dans l’église du couvent roïal de la S. Madeleine en la ville de S. Maximin en Provence, le 10 aoust 1610, Aix, 1610. 7. Histoire admirable de la possession et conversion d’une pénitente, séduite par un magicien (Louis Gaufridi ) la faisant sorcière et princesse des sorciers au pays de Provence, conduite à la Sainte-Baume pour y être exoreizée l’an 1010, au mois de novembre, Lyon, 1614. Cette affaire fit grand bruit en son temps, et les protestants ayant abusé des rumeurs semées à ce sujet, le P. Michaëlis se vit dans la nécessité de faire imprimer les procès-verbaux de l’enquête. Il les accompagna d’une Préface, de la Réponse aux principales objections, y ajouta sa Pneumatologie, ou Discours des esprits et dédia le livre à la reine-mère, Marie de Médicis. L’ouvrage eut, dès son apparition, un immense succès et il s’en fit cinq éditions en moins de.’1 ans. 8. Homélies et consolations spirituelles sur les dimanches et (estes, définis Pasqu.es jusques à la Sainte Trinité ; avec les sermons tant du jour que de l’Octave Ui la fesle du Saint-Sacrement, Paris, 1617. 9. On conservai ! encore à l’époque d’Echard, au couvent de Saint-Honoré à Paris, deux discours, prononcés par le P. Michaëlis, le premier pour l’inaugurât ion de son cours d’Écriture sainte, à Toulouse, le 12 septembre 1570 ; le second pour l’inauguration de son cours I

de philosophie, dans la même ville, le l » r octobre de la même année. Orationes duæ latinse, quas habuit Tolosæ anno MDLXX, altéra cum lecluram Bibliorum, altéra cum cursum philosophiie auspicalus est. On conservait aussi quelques sermons, ou plutôt quelques canevas ; en particulier : Ejusdem uutographum in fol. charta, concionum quas habuit Avenione in Ecclesia S. Agricole anno 1592, et Massiliæ anno 1595 per quadragesimam ulrobique super psalmum Beati immaculati. 10. Enfin, nous avons du P. Michaëlis un opuscule, sous forme épistolaire, où le réformateur fait une description intéressante de la Province oecitaine, et qui daterait de 1613 ou 1614.

Echard, O. P., Scriptores Ordinis Prædieatorum, Paris, 1721 ; Année dominicaine, anc. édit., 5e jour de may, Amiens 1686 ; nouvelle édit., mai, 1, Jevain, Lyon, 1891 ; Touron, O. P., Histoire des hommes illustres de l’ordre de saint Dominique, Paris, 1748, t. v, p. 19 sq. ; Jean de Réchac, O. P., La vie du glorieux patriarche S. Dominique. Fondation du Couvent de l’Annonciation des Frères Prêcheurs à Paris, Paris, 1647 ; Pierre Coliard, Brevis et extemporanea panegyrica oratio beatw mémorise R. A. P. F. Sebasliani Michaëlis Massiliensis Ord. Præd., Paris, 1621 ; P. Reboul,

0. P., Chronique du couvent royal de Saint-Maximin, ms. conservé aux archives du couvent de Saint-Maximin ; Percin, Monumenla (onvenlus Tolosani, 1693 ; Germain, Le couvent des dominicains de Montpellier, Montpellier, 1856 ; Albanès, Le couvent royal de Saint-Maximin, Marseille, 1880 ; Nicolas, L’ancien couvent des dominicains de Marseille, Nîmes, 1894 ; R. P. Mortier, O. P., Histoire des maîtres généraux de l’ordre des frères prêcheurs, t. vi, Paris, 1913 ; R. P. Laporte, O. P., Vie du P. Michaëlis, (manuscrit) ; Archives départementales des Rouchesdu-Rhône ; Archives du couvent de Saint-Maximin.

R. de Parseval

    1. MICHÉE##


MICHÉE, l’un des douze petits prophètes. —

1. Le prophète. IL Le livre.

I. Le prophète.

1° Son nom. —  En hébreu

Mikûh, forme abrégée de Mikayâh, a le sens de : qui est comme Jahvé ? Les Septante l’ont rendu par M’.^aîoç, Mepoclaç ou Mi/aîaç ; la Vulgate par Michscas.

Plusieurs personnages de l’Ancien Testament ont porté ce nom : l’Éphraïmite du livre des Juges, c. xvii-xvih ; le fils de Miphiboseth, fils de Jonathan, II Reg., ix, 14 ; I Par., viii, 34 ; d’autres encore mentionnés dans II Par., xvii, 7 ; IV Reg., xxii, 12 ; Jer., xxxvi, 11, 13 ; II Esdr., xii, 34, 40… Une femme, la mère du roi Abia, aurait également porté ce nom, du moins d’après l’hébreu, II Par., xiii, 2 ; par suite d’une erreur de copiste sans doute, les Septante ont Maacha ; cf. II Par., xi, 20 et III Reg., xv, 2. Mais il y a surtout un autre prophète de ce même nom, le fils de Jemla, dont le rôle fut important sous les règnes d’Achab et de Josaphat, III Reg., xxii ; II Par., xviii, 2-27 ; dans ces deux passages le récit de l’intervention du prophète se termine par les paroles qui commencent l’oracle de Michée de Morescth : « Écoutez, vous tous peuples », addition sans doute d’un copiste qui aura confondu les deux personnages, qu’un siècle pourtant sépare : l’un, le contemporain d’Achab et de Josaphat, vivant au ix c siècle a Samarie, l’autre, celui qui a donné son nom à un recueil de prophéties, vivant dans la seconde moitié du vin » siècle dans le royaume de Juda. Pareille confusion se retrouve dans l’ouvrage attribué à saint Épiphane, De vitis prophelarum, 13, P. G., t. xi.ni, col. 107, et dans le Chronicon pascale, P. G., t. cxii, col. 365.

2° Son origine. - D’après le titre de son livre Michée était né à Moreseth, modeste localité, nous dit saint Jérôme, dans le prologue a son commentaire, proche de l’Élcuthéropolis de son temps. P. L., t. xxv, col. 1151-1152. L’addition du nom de Geth à celui de Moreseth, Mich., i, 1 I, indique ou le voisinage de aetle cité philistine ou son antique domaine