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MEURIER — ME Y


de trois sermons prêches en 1584 à l’occasion des célèbres processions blanches ; l’Oraison funèbre précisée aux funérailles de Louis de Guise, archevêque de Reims, assassiné à Blois, en même temps que son frère le duc de Guise (23 décembre 1588), prononcée à Reims le 13 février 1589 ; violente invective contre Henri III ; De sacris unciionibus libri III, publié à Paris, en 1593 à la demande du nouvel archevêque de Reims, le cardinal Nicolas de Pellevé, et destiné à soutenir les droits exclusifs de sa métropole de Reims au sacre du roi, et à prévenir les tentatives de Henri IV de se faire sacrer ailleurs. Ce traité n’empêcha rien et Henri fut sacré à Chartres en février 1594. Il paraît que le souvenir de Meurier demeura cher aux Rémois ; longtemps après sa mort, ceux qui avaient entendu sa parole disaient encore : « Ce grand Monsieur Morus. »

Du Verdier et La Croix du Maine, Bibliothèque française édit. Rigoley de Juvigny, Paris, 1773, t. iv, p. 225 (l’appelle Jérôme Meurier) ; dom G. Marlot, Histoire de la ville, cité et université de Reims, édit. de 1846, t. iv, p. 530 et passim ; E. Cauly, Histoire du Collège des Bons-Enfants, Reims, 1885, passim ; Michaud, Biographie universelle, au mot Meurier.

É. Amann.
    1. MEURISSE Martin##


MEURISSE Martin, des frères mineurs, évêque auxiliaire de Metz (1584-1644). — Martin Meurisse naquit à Roye en Picardie vers 1584. Il embrassa la règle de saint François au couvent de cette ville. Cf. J.-B. Kaiser, O. F. M., Martin Meurisse, évêque de Madaure, suffragant de Metz (1584-1644), extrait de l’Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Metz, Metz, 1924, p. 119. Après son ordination il prêcha avec succès à Noyon, puis ses supérieurs l’envoyèrent à Paris où il prit ses grades en théologie (26 janvier 1620). Pendant plusieurs années, il enseigna la philosophie et la théologie au grand couvent des cordeliers de Paris. En 1613, il composa une thèse générale sur la Logique, et en 1615 une autre sur la Physique, Clara lotius phgsiologiæ synopsis, dédiée au roi Louis XIII. Vers la même époque sans doute, il écrivit l’opuscule suivant, Arliftciosa lotius moralis philosophie labella, dont une copie se trouve encore au Musée Britannique. Sbaralea, Supplementum ad Scriptores, éd. Nardecchia, Rome, 1921, t. ii, p. 225. Amené bientôt par ses prédications sur le terrain de la controverse, il édita les deux ouvrages suivants : La honteuse fuite du sieur Oyseau, ministre de Gten, touchant l’antiquité du mol de messe et le prophane usage de celui) de Cène, Paris, 1619 ; Apologie de l’adoration et de l’élévation de l’oslie et des prières publiques de l’Église catholique en latin, contre une réplique du sieur Bugnel, ministre auprès de C.ompiègne, Paris, 1620. Cf. Féret, La faculté de théologie de Paris, époque moderne, Paris, 1987, t. v, p. 181-182 ; Kaiser, p. 96. Trois ans après, son grand ouvrage de philosophie scotisle était achevé, Rerum mclaphijsicarum libri 1res ad mentem Docloris subtilis, Paris, 1623. Pendant son lectorat, Meurisse composa en outre quatre autres ouvrages de grande valeur. Deux ont été édités : De sacrosancto et admirabili eucharistie sacramento tractalus, in quo Doctoris subtilis aliorumque doctorum franciscansB familiæ opiniones explicantur et defenduntur, Paris, 1628 ; Tractatus de sanctissima Trinitate, Paris, 1631. Les deux autres, De gratia, Dc sanctissimo incarnationis mysterio ad menlem Docloris subtilis, Joannis Dans Scoli, n’ont pas été publiés ; ils se trouvent dans le ms. lat. 18 149 de la Bibliothèque Nationale de Paris. Féret, op. cit., p. 185. Ce fut au milieu de ces travaux que son Mécène, Jacques Le Coigneux, président à la Chambre des comptes de Paris, désigna Meurisse comme suffragant à Henri de Bourbon-Verneuil, évêque de Metz. Préconisé évêque

de Madaure par Urbain VIII en 1628, le nouvel élu prit en main l’administration du diocèse de Metz en mars 1629. Dans l’exercice de ses fonctions, il déploya une grande activité. Il célébra deux synodes, en 1629 et en 1633, et publia des statuts importants pour le clergé de Metz. Il appuya aussi le mouvement de réforme chez les bénédictins, les prémontrés et les chanoines réguliers de son diocèse. Avant tout, il s’appliqua à instruire le peuple et à le protéger contre les infiltrations protestantes ; les récollets, les minimes, les capucins et les jésuites secondèrent ses intentions en fondant des collèges et des écoles. A Metz le parti huguenot, dirigé par des hommes de marque comme Paul Ferry, était très influent ; l’évêque de Madaure réussit à affaiblir sa puissance politique, il ramena aussi à l’Église un nombre considérable de dissidents. Les devoirs de sa charge ne l’empêchèrent point d’ailleurs d’écrire plusieurs ouvrages dont quelques-uns sont d’un grand intérêt pour l’histoire de l’Église de Metz. En voici la liste d’après l’ordre chronologique : Slatuta synodi dicecesane Mctensis secunda’, 1633 ; Histoire des évesques de l’Église de Metz, Metz, 1631 ; Cardinalium virtutum illuslris chorus, Metz, 1635 ; Histoire d’Olympias, diaconesse de l’Église de Constantinople, Metz, 1640 ; Histoire de la naissance, du progrès et de la décadence de l’hérésie dans la ville de Metz et dans le Pays messin, Metz, 1642. Le P. Kaiser, op. cit., p. 95-100, ne signale pas d’autres ouvrages de Meurisse, si ce n’est des prières imprimées en 1638 pour suivre la procession solennelle de l’Assomption, et « un petit discours pour sa consolation, très profitable à un affligé ». Meurisse mourut le 22 août 1644, dans la 17e année de son épiscopat. D’après l’Histoire générale de Metz, « il avait donné des marques non équivoques d’un zèle peu commun dans son siècle. Meurisse fut par ses vertus l’un des grands hommes de son temps », cité par Kaiser, p. 94.

Jean de Saint-Antoine, Universa bibliolheca franciscana, Madrid, 1732, t. ii, p. 337 ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., t. iii, col. 952 ; H. Lemaître, dans la Revue d’histoire franciscaine, Paris, 1924, t. i, p. 384-396.

É. Longpré.

MEY Claude (1712-1796), naquit à- Lyon le 16 janvier 1712, fit des études ecclésiastiques, resta toujours simple tonsuré et fut avocat au Parlement ; puis il étudia spécialement le droit canonique et publia un grand nombre d’écrits et de Mémoires dans lesquels il aborde presque toujours des questions religieuses, dans un sens nettement gallican et parfois janséniste. Longlemps, il dirigea les Nouvelles ecclésiastiques, et il participa au gouvernement de l’Eglise de Lyon, sous l’épiscopat de Malvin de Montazet. Il se déclara ouvertement contre la Constitution civile du clergé, et le 15 mars 1790, il signa la consultation dressée par Jabincau. Il mourut à Sens le 12 juin 1796.

Le premier écrit de Mey fut fait en collaboration avec Maultrot (voir Maui.trot) et a pour titre : Apologie de tous les jugements rendus par les tribunaux séculiers en France, contre le schisme, dans laquelle on établit : 1° l’injustice et l’irrégularité des refus de sacrements, de sépultures et autres peines qu’on prononce contre ceux qui ne sont pas soumis à la Constitution Unigenitus ; 2° la compétence des juges laïcs pour s’opposer à tous ces actes de schisme, 2 vol. in-12, s. 1., 1752, et 3 vol. in-12, 1752-1753 ; seule, la première partie de ce travail est de Mey : la seconde est de Maultrot. L’ouvrage fut condamné par un arrêt du Parlement du 15 juillet 1752, et par un bref de Benoît XIV du 20 novembre 1752. D’après Barbier, Mey composa une Dissertation dans laquelle on démontre que la Bulle « Unigenitus » n’est ni loi de l’Église, ni loi de l’Élut, 2 vol. in-12, 1752-1753. Mey est l’auteur de la pièce humoristique, condamnée par