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MAXIME DE CHRYSOPOLIS OU MAXIME LE CONI’ESSEUR

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formula fidei, dans Cad. pal. greec. 328, fol. 151. 66.’AvriXoY’a u-srà’Avou, oîou, tîy ouv’Apiavtoxou, Lambros, Mont Athos, coçl. 4506, fol. 244. 67. Quid sit peccatam contra Si>iritum Sanction, Bodl. Cromw., cod. 10. fol. 347. — Georges Scholarios attribue aussi à saint Maxime une oâXs ; iç’OpÔoSôEouxocl Mavixaîou ; cf. Lequien, dans P. G., t. xciv, col. 1505-1506.

Ouvrages douteux ou apocryphes.

1. KeçiXaia

GeoXoy.xà ^TOt ÈxXoyal èx Staçôpcov [316Xîa>v tcov te xa6’'/) ; a5tç xai tcov OJpxOsv, ou Loci communes, Comb., t. ii, p. 528-689, florilège abondant de sentences inorales dont on n’a pas encore fixé l’auteur ni l’époque. On a remarqué une certaine relation littéraire entre ce recueil et les Sacra Parallela attribués à saint Jean Damascène. Cf. là-dessus Holl, Texte und Unlers., nouvelle série, 1. 1, 1897, fasc. 1, p. 342 sq. et t. v, 1901, fasc. 2. p. xxi sq. ; Byzant. Zeilschrift, t. vii, p. 166 sq. 2. KsçxXoaa Siâcpopx QzoXoyixi te y.xl olx.ovou.ixa xat 7rept àperîjç xal xaxtxç, Comb., t. ii. p. 512-640, divisés en cinq centuries. C’est l’œuvre d’un compilateur postérieur qui a réuni là un grand nombre de sentences prises dans les ouvrages de saiiit Maxime, y compris les ayokiv. qui les accompagnent. W. Soppa, Die diversa capita unter den Schrijten des ht. Maximus Confessor in deulscher Bearbeitung und Quellenkritischer Beleuchtung, 1922, est parvenu à identifier tous ces Capita, sauf les 48 premiers de la première centurie, qu’il conjecture, pour des raisons internes, appartenir à saint Maxime, et le 49e de la troisième centurie, qu’il suppose être une scholie. Antoine Mélissa serait l’auteur de cette compilation. 3. Les cinq Dialogues sur la Trinité (parmi les œuvres de saint Athanase, P. G., t. xxviii, col. 1115-1286), souvent attribués à saint Maxime, sont d’une origine plus ancienne.

III. Doctrine.

1° Christologie. Nous étudierons successivement la manière dont Maxime conçoit la constitution et les opérations de Sauveur.

1. Constitution du Christ.

Les notions métaphysiques qui servent à Maxime à exposer le mystère de l’incarnation paraissent dans l’ensemble empruntées à Léonce de Byzance. Nature, hypostase, union hypostatique, rôle du nombre, distinction entre’j~oc77x<y’.ç, àvUTCoaTOCTOv, èvu7TÔ(7TaTov. rapports entre la nature et l’hypostase, Maxime a là-dessus les mêmes idées que son devancier. Nous ne les répéterons donc pas, et nous nous contenterons d’indiquer certains points de divergence qui marquent chez notre auteur un efl’ort et un progrès vers plus de clarté.

Tout d’abord, et cette différence est d’importance, la notion qu’a saint Maxime de l’union physique est tout à fait distincte de celle de Léonce. Celui-ci, pour qui toute nature est parfaite et complète, ne conçoit point d’union naturelle permanente où deux natures imparfaites concourent à former une nature parfaite, mais seulement des unions naturelles in fieri et transitu, où deux natures, altérant mutuellement leurs propriétés, donnent naissance à une nature nouvelle et distincte. S’il y a donc union permanente entre deux natures, c’est une union hypostatique. C’est une union hypostatique donc et non physique qui existe dans l’homme entre l’âme et le corps. Saint Maxime s’écarte là-dessus de Léonce. Cette idée d’union naturelle permanente qui échappe à celui-ci, il la conçoit parfaitement. Pour lui, deux natures incomplètes et imparfaites peuvent former une nature complète et parfaite, et c’est ce qui a lieu pour notre âme et notre corps. Entre eux, il n’y a pas seulement union hypostatique, mais union naturelle, et d’abord union naturelle, car un rapport mutuel d’essence les unit l’un à l’autre. Telle est la principale différencc de concepts philosophiques qui sépare Maxime de Léonce.

Une autre différencc qui découle de la première

concerne l’existence des hypostases. Pour Léonce, deux hypostases préexistantes peuvent fort bien, par une union hypostatique, devenir une seule hypostase et de nouveau se séparer et redevenir deux hypostases. Rien de tel n’apparaît chez saint Maxime. Il déclare même expressément qu’une hypostase préexistante ne peut passer à une hypostase d’une autre espèce, et se sert de ce principe pour nier la préexistence des âmes. P. G., t. xci, col. 1024 A.

On conçoit d’après tout cela quelles seront les précisions nouvelles qu’apporte Maxime dans la théologie de l’incarnation. La célèbre comparaison de l’âme et du corps ne peut être pour lui ce qu’elle était pour Léonce : un pur décalque. Il l’admet, certes, dans les grandes lignes, à savoir, que de part et d’autre il y a union entfe substances diverses, et que le résultat en est une seule hypostase, mais, à descendre dans le détail, ce n’est pas ressemblance, mais opposition qu’il constate, puisque dans l’homme que nous sommes, il y a d’abord union naturelle, fondement de l’union hypostatique, et qu’entre le Verbe et son humanité il n’y a qu’union hypostatique, sans union physique. Aussi, beaucoup plus justement que son devancier, Maxime peut-il repousser l’expression p.f.a tpûaiç aûvŒroç. Il est également mieux inspiré que lui quand il dénie à l’humanité du Christ la possibilité de sa préexistence à l’incarnation. Cf., sur l’exposé précédent, V. Grumel, La comparaison de l’âme et du corps et l’union hypostatique chez Léonce de Byzance et saint Maxime le Confesseur, dans Échos d’Orient, 1926, t. xxv, p. 393-406.

Dans sa défense du dogme christologique, notre saint insiste avec force et sur l’unique hypostase et sur la double nature. C’est une seule et la même hypostase qui subsiste avant et après l’incarnation. Comb., t. ii, p. 36, 265, 299. Il accepte franchement la formule cyrillienne : Mîa çùcnç toû 0eoù Aoyoo aeaapxouiv/ ;, ibid., p. 286. Mais c’est sur les deux natures qu’il insiste le plus volontiers, à cause des monophysites. Il accentue encore les formules antérieures sur ce sujet. On disait communément avant lui : « de deux natures et en deux natures. » Il précise : Le Christ est de deux natures, il est en deux natures, et il est deux natures. C’est sa formule favorite : on ne compte pas le nombre de fois où elle revient sous sa plume. Avec le nombre des natures, c’est aussi leur intégrité qu’il a à cœur de maintenir, en particulier l’intégrité de la nature humaine. De l’homme, le Verbe a tout pris, tout sauf la qualité d’individu, zejptç toù ÛTioxstuivou, P. G., t. xci, col. 1320. C’est ce principe qu’il poussera jusqu’au bout dans sa lutte contre les monothélites. Les passions elles-mêmes ont été assumées, celles du moins qui sont compatibles avec la sainteté du Sauveur. Mais elles ont été en lui d’une manière surnaturelle, c’est-à-dire, qu’elles étaient toujours mues, et non motrices, ibid., col. 1053 C.

Un dernier point que Maxime affirme avec une particulière énergie est la maternité divine de Marie. Il dit expressément que Marie est la mère du Verbe lui-même, l’un de la Trinité, Comb., t. ii, p. 287, qu’elle a conçu vraiment le Verbe lui-même, engendré du Père avant tous les temps, ibid., t. ii, p. 332, que le Verbe lui-même a été en elle le germe qui la féconda. Ibid., t. ii, p. 29, 537, 553.

2. Les opérations du Christ.

A propos des opérations du Christ se pose un double problème, le second, du reste, grelfé sur le premier. Il y a d’abord le problème qu’on peut appeler ontologique, à savoir : Étant donné qu’il y a en Jésus-Christ deux natures et une hypostase, devra-t-on dire qu’il y a deux activités, ou bien une seule activité.’en d’autres termes : l’activité ressortit-elle à la nature ou à l’hypostase’? Le second problème, qu’on peut appeler psychologique ou moral,