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AMÉRIQUE LATINE

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La Voz de Mexico est très catholique. Mentionnons VEslendarie de Saint-Louis de Potosi, La Rosa di Tepeyac, El Domingo imprimé à Durango, La Linterna de Diogenès à Guadalaxara, L’Amigo délia verdad de Puebla qui a une grande diffusion. Les Pères jésuites rédigent un Messager du Sacré-Cœur et on a encore à Mexico une revue de sciences ecclésiastiques analogue à l’Ami du clergé : c’est la Gaceta ecclesiastica mexicana.

Les œuvres sont en honneur au Mexique et, sans entrer dans le détail, il suffit de citer cette conclusion de la notice que l’Année de l’Église, Paris, 1899, consacre à ce pays : « En somme, les œuvres se développent au Mexique sur tous les terrains, même sur celui de la politique, et il est permis de saluer le jour où le pouvoir civil et le pouvoir ecclésiastique se donneront le baiser de paix au pied de la croix de Jésus-Christ. »

Mexico a eu quatre conciles. Le premier fut tenu en 1524 ou 1534 et détermina plusieurs points de discipline ecclésiastique, entre autres que les Mexicains qui voudraient professer la religion catholique seraient tenus aux lois de l’Église sur le mariage. Le second, plus célèbre, tenu sous Pierre Moya de Contrera en 1585, fit à l’usage des Indiens convertis à la foi de nombreux règlements, empruntés aux conciles antérieurs et particulièrement au concile de Trente. Parmi les prohibitions figurait celle de prendre du tabac dans les églises. Ces règlements, divisés en cinq livres, furent approuvés par le pape en 1586 et imprimés. Dans l’éloge funèbre des évêques de l’Amérique latine, qu’il prononça devant le concile plénier, Acta, p. 81, M.9* Montés de Oca appelle ce concile le troisième de Mexico, ce qui suppose que le premier aurait été dédoublé ; comme on en donne diverses dates, il se pourrait fort bien en effet que ce concile tenu en 1524 se soit renouvelé dix ans plus tard.

Le quatrième concile de Mexico a été tenu en 1766 sous François-Antoine de Laurenzana ; mais ce prélat ayant été après cette réunion nommé à Tolède, ne put obtenir du Saint-Siège l’approbation des actes conciliaires qui, par suite de cette circonstance, n’ont pas été promulgués. En 1896 les diverses provinces ecclésiastiques du Mexique ont tenu un concile provincial.

Le Mexique compte à l’heure présente 6 archevêchés et 22 évêchés, soit en tout 28 sièges et dans ce nombre sont compris 6 diocèses qui ont été créés depuis 1890. La population totale du Mexique d’après le dernier recensement est de 11092216 habitants. Le Mexique est administrativement divisé en 31 États. Parmi ses 28 diocèses 19 ont pour limite celle des États. Nous allons les parcourir par provinces.

Antequera (Oaxaca) est un diocèse érigé par Paul III, le 21 juin 1535 ; son premier évêque fut Jean Lopez de Zarate. Parmi les prélats qui ont illustré ce siège il faut citer Barthélémy de Benavente y Benavide († 1652), écrivain ecclésiastique ; Thomas de Monterroso († 1678), qui fonda le séminaire ; Nicolas de Puerto, son successeur, écrivain ecclésiastique ; Ange Maldonado († 1728), auteur de plusieurs ouvrages ; François de Santiago y Calderon, qui consacra la cathédrale et y ajouta les deux tours († 1733). En 1891, Léon XIII a élevé ce siège à la dignité archiépiscopale, lui donnant comme tributaires Campèche, Chiapas, Tabasco, Tehuantepec et Mérida (Yucatan).

L’archidiocèse d’Antequera a 2 séminaires, 1 collège et 64 écoles catholiques ; celui de Tehuantepec, 1 collège et 3 écoles catholiques avec 600 élèves ; celui de Yucatan, 1 séminaire, 4 maisons religieuses et 15 écoles catholiques, avec une population de 2946 enfants.

Durango est la seconde province du Mexique ; elle a pour suffragants Chihuahua, Sinaloa, dont l’évêque réside à Culiæan et Sonora. Durango possède 1 collège et 12 écoles catholiques avec une population de’2043 élèves ; Chihuahua, 1 séminaire, 1 collège et

2 écoles ; Sinaloa, 1 séminaire et 9 écoles catholiques ; Sonora, 1 séminaire et 9 écoles catholiques.

Province de Guadalaxara : trois diocèses, ceux de Co-Iima, Tepic, Zacatecas. Guadalaxara a 1 séminaire, 1 collège et 26 écoles catholiques ; Tepic, 1 grand et 1 petit séminaire qui comptent 150 élèves et 1 collège.

Province de Linares ou Monterrey, trois diocèses : Saint-Louis de Potosi, Saltillo et Tamaulipas. Linares a 1 séminaire et 10 écoles catholiques avec 637 élèves ; Saint-Louis de Potosi, 1 collège et 6 écoles catholiques avec 754 élèves ; Saltillo, 1 séminaire, 1 collège et 46 écoles catholiques avec 7 320 élèves ; Tamaulipas ou Ciudad Victoria a 1 séminaire.

Province de Mechoacan dont le siège métropolitain est à Morena, trois diocèses : Léon, Queretaro et Zamora. L’archidiocèse de Mechoacan possède 3 écoles catholiques ; le diocèse de Queretaro ou Saint-Jacques de Queretaro a 1 séminaire, 1 collège et 11 écoles catholiques ; celui de Zamora, 6 collèges et 159 écoles catholiques qui ont une population de 10 260 habitants.

Mexico est la plus importante des provinces du Mexique. Elle a, comme suffragants, les sièges de Chilapa, Cuernavaca, Tlascala, Tulancingo et Vera-Cruz. L’archidiocèse de Mexico compte 1 séminaire et8 collèges ; le diocèse de Cuernavaca a 1 séminaire et 6 écoles catholiques ; celui de Tulancingo, 1 collège ; celui de Vera-Cruz ou Jalapa, 1 séminaire et deux collèges.

VIII. Guatemala et les autres petites républiques voisines. — Le Guatemala est un État situé entre le Mexique et la république de Honduras. Ce pays appartint à l’Espagne pendant trois siècles. En 1821, suivant l’exemple des autres colonies espagnoles, il se déclara indépendant, s’unit d’abord au Mexique en 1822, s’en sépara en 1823, forma une république fédérale avec les États voisins et reprit en 1810 son indépendance. Tant que ce pays ne fut qu’une colonie espagnole, la métropole traitait ses questions religieuses par l’intermédiaire du nonce de Madrid et de son ambassadeur à Rome, mais quand le Guétamala eut proclamé son indépendance, il résolut de faire avec Rome un concordat qui fut signé en 1853. (Une convention presque identique avec le Saint-Siège fut signée par le Honduras en 1861. par Costarica en 1853, et par Nicaragua en 1863.)

L’article 1 er dit que la religion catholique, apostolique, romaine continue d’être la religion de la république de Guatemala et y sera toujours conservée et protégée avec tous les droits et prérogatives dont elle jouit par ordination divine et en vertu des saints canons. — Le concordat reconnaît au Saint-Siège le droit d’ériger de nouveaux diocèses ; mais à la condition de se mettre pour cela d’accord avec le gouvernement. — Le président de la république peut proposer aux sièges vacants et le Saint-Siège donnera aux candidats nommés l’institution canonique, s’ils en sont dignes ; en attendant, la personne nommée ne pourra à aucun titre s’immiscer dans l’administration du diocèse. Le gouvernement de Guatemala, reconnaît le droit des évêques de lever les dîmes, et comme les dîmes actuelles ne peuvent suffire à l’entretien du clergé, il y ajoute une somme annuelle de 4 000 écus (20 000 francs) qui formera une créance de l’Église sur l’État. Ces quelques lignes indiquent la teneur de ce traité. Il est légèrement modifié pour les républiques voisines. Les variations se rencontrent surtout dans la partie financière qui devait se mouler en quelque sorte sur la situation des différentes églises.

Ecclésiastiquement, Guatemala, capitale du Guatemala, est métropole. Elle a comme suffragants Comayagua de la république du Honduras ; Saint-Joseph de Costarica appartenant à la république de ce nom ; Nicaragua, qui relève de l’état de Nicaragua, et San-Salvador, capitale de la république de Saint-Sauveur. Tous les sièges suffragants de cette métropole sont donc des capitales de petits États indépendants. Signalons 2 collèges dans l’ar-