et créateur de toutes choses. Bède, In Apoc., i, 8, P. L.,
t. xciii, col. 135 ; Alcuin, Comment, in Apoc, i, P. L.,
t. c, col. 1095 ; saint Brunon d’Asti, Exposit. in Apoc,
I, P. L., t. clxv, col. 610-614 ; Haymon d’Halberstadt,
Exposit. in Apoc, i et vii, P. L., t. cxvii, col. 948,
1195, 1217, enseignent la même doctrine. Saint Thomas,
Cont. gentes, l. III, c. xvii, cile l’Apocalypse, xxii, 13,
pour prouver que Dieu est la fin de toutes choses. —
2° Les Pères ont donné au nom symbolique A et Q une
autre signification ; ils y ont reconnu l’union de la divinité
et de l’humanité dans la personne de Jésus-Christ.
Origène, Comment. in Joan., i, n. 31, P. G., t. xiv, col.
80-84, l’a expliqué ainsi avec beaucoup de subtilités : Le
Verbe qui était Α comme Dieu, est devenu Ω, en se
faisant homme ; le Fils de Dieu qui a réuni en lui toutes
choses est comme principe dans l’humanité qu’il a prise
et comme fin, dans le dernier des saints qu’il récompensera ;
il est aussi comme principe en Adam, le premier
homme qu’il a créé, et comme fin, à son avènement
en ce monde. Primasius, Comment, in Apoc,
v, P. L., t. lxviii, col. 932, a pensé que l’auteur de
l’Apocalypse avait répété plusieurs fois que Jésus est Α
et Ω, afin d’insinuer plus souvent la divinité et l’humanité
du Christ. Saint Grégoire le Grand, In Ev.,
homil.xxii, n. 8, P. L., I. lxxvi, col. 1179-1180, a prêché
au peuple que notre rédempteur est A, parce qu’il
a été Dieu avant tous les siècles, et Ω, parce qu’il s’est
fait homme à la fin des siècles. Bède, In Apoc., xxii,
P. L., t. xciii, col. 205 ; Alcuin, Comment, in Apoc., i,
P. L., t. c, col. 1095 ; Haymon d’Halberstadt, Exposit.
in Apoc, i et vii, P. L., t. cxvii, col. 948, 1195, 1217,
ont reproduit cette explication.
III. Chez les gnostiques. — Marcus, disciple de Valentin avait vu la Vérité, qui appartenait à la tétrade, des êtres supérieurs, comme une femme dont la tête représentait Α et Ω. De son côté, l’Éon Jésus contenait en lui le nombre de tous les éléments ; c’est ce que manifesta bien, au jour de son baptême, la descente de la colombe, puisque la valeur des lettres du nom grec de cet oiseau équivaut à celle d’Ω et d’Α ; elle est de 801. Tertullien, De præscript., 50, P. L., t. ri, col. 70 ; S. Irénée, Cont. hær., I, xiv, n. 3, 6 ; xv, n. 1, 2, P. G., f. vii, col. 601, 608, 616, 617. Primasius, Comment, in Apoc, v, P. L., t. lxviii, col. 932-933, a gardé le souvenir de la valeur numérique du nom grec, TrepiWpa, de la colombe, et comme au baptême de Jésus, la colombe représentait le Saint-Esprit, il en conclut contre les ariens et les autres hérétiques que le Saint-Esprit a la même nature que le Père et le Fils, et qu’il leur est consubstantiel et coéternel.
IV. Sur les anciens monuments chrétiens. — La tradition
16. — Α Ω suspendus par
des chaînettes à la croix
monogrammatique, d’après Bottari, Sculpture
e pitture, 3 in-fol., 1737-1753, tav. xliv.monumentale va de pair
avec la tradition écrite. Les anciens
aimaient à représenter ce
symbole de Jésus-Christ. On le
voit peint ou gravé sur une
foule de monuments publics ou
privés (fig. 16, 17, 18), dans les
églises et les cimetières, sur les
médailles et les étendards militaires,
dans les maisons des
particuliers, les sarcophages,
les tableaux, les fresques, les
mosaïques, sur des inscriptions, des anneaux, des lampes,
des amphores, des briques, des
cassettes, des verres et des
cuillères, sous des formes diverses,
seul ou uni à d’autres sujets. C’est au cours du
iye siècle que son emploi devient très fréquent et très
répandu et on le trouve dans toutes lus régions de l’empire
romain. 1] présente différentes significations. Il a
ordinairement le sens que lui a donné l’auteur de l’Apocalypse.
Mais joint au monogramme du Christ, il a marqué
d’une façon plus spéciale la divinité de Jésus-Christ
et il a été employé surtout dans l’Afrique chrétienne
17. — Monnaie de Constance IIn. DN GONSTANTIVS PF AUG.
Buste de Constance II diadémé à droite. — v. SALUS AUG
NOSTRI. Dans le champ, le monogramme du Christ accosté de
l’Α et de l’Ω ; dans l’exergue : TRS. comme une protestation de foi contraire à l’hérésie
d’Arius. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes,
2e édit., Paris, 1877, p. 476-477, 521. Dans quelques
18. — Anneau chrétien antique, d’après A. Boldetti,
Osservazioni sopra i Cimiterij de’santi Martin,
in-fol., Rome, 1720, p. 502,
n. 32.
monuments, il se rencontre avec le triangle. Bien
que la signification ancienne
du triangle soit inconnue, J.-B.
de Rossi, De titulis christianis
Carthaginiensibus, dans Pitra,
Spicilegium Solesmense,
t. iv, Paris, 1858, p. 514-515,
pense qu’il représente la Trinité
et que, joint au monogramme du Christ et aux sigles
α et ω, il symbolise Jésus-Christ
ou la seconde personne de la sainte Trinité incarnée.
Aringhi, Roma subterranea,
Rome, 1651, t. i,
p. 605, l’avait déjà admis.
Martigny, Dict. des antiquités
chrét., p. 766, et Kraus, Realencyklopädie der christlichen
Alterthum, t. i, p. 378, l’ont reconnu. Primasius,
Comment. in Apoc., v, P. L., t. lxviii, col. 932, supposait
que la formule : « Je suis l’alpha et l’oméga, »
était répétée trois fois dans l’Apocalypse pour indiquer
l’unité de nature des trois personnes divines.
J. Chr. Wolf, Cursae philologicae et criticae in SS. Apostolorum Jacobi, Petri, Judae et Joannis epistolas hujusque Apocatypsium, t. 443 : Aringhi, Roma subterranea, Rome, 1651, t. ii, p. 564-565, 703-705 ; Gretzer, De Cruce, i, 9-12, 30, Opera, Ratisbonne, 1734, t. iii, p. 20-22, 58-00 ; Muratori, Notae et observationes in S. Paulini opera, P. L., t. lxi, col. 930 ; Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, 2e édit., Paris, 1877, p. 50-51 ; Barbier de Montault, Traité d’iconographie chrétienne, Paris, 1890, t. I, p. 84, 300 ; t. II, p. 21, 24, 99, 101, 179, 442 ; Kirchenlexikon, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1882, t. i, p. 581583 ; Marie-Michel, O. M., Christus Alpha et Oméga, seu de Christi universali regno, Lille, 1898, p. 79-84 ; Hauck, Realencyclopädie für protestantische Théologie und Kirche, Leipzig, 1896, t. i, p. 1-12 ; Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t. i, col. 1-25.
1. ALPHONSE Pierre, nom que prit au baptême le
juif Moïse Sepharda. Né en 1062 à Huesca, dans le
royaume d’Aragon, il embrassa la religion chrétienne
en 1106. Il eut pour parrain Alphonse VI, roi de Castille
et de Léon, qui lui donna la charge de médecin à
sa cour. Ses anciens coreligionnaires l’ayant accusé de
s’être converti par ignorance ou par ambition, Alphonse
Pierre se justifia de cette calomnie en publiant ses
Dialogi lectu dignissinti in quibus impise Judxorum
opiniones… conPulantur quædamque prophelarum
abslrusiora loca explicantur. Cet ouvrage, imprimé
d’abord à Cologne en 1536, a été inséré dans la Bibliotheca
Patrum, t. xxi, et dans la P. L., t. clvii. La
Disciplina clericalis, du même auteur, est un recueil de