verunt modo, venerunt ad fontes, repleti sunt claritale.
In conspeclu Agni amicti sunt stolis albis et palmae in
manibus eorum. L’hymne de l’Épiphanie aux vêpres et
à matines chante que l’agneau céleste a sanctifié par son
divin attouchement les eaux du Jourdain et qu’il nous
enlève par les eaux du baptême les péchés dont il a été
innocent. En revêtant l’aube, le prêtre qui va célébrer
les saints mystères, récite cette prière : Dealba nie,
Domine, et munda cor meum, ut in sanguine Agni
dealbatus, gaudiis perfruar sempilernis. Après la fraction
11. — Agneau portant la houlette et le vase de lait, attributs du
Bon Pasteur, d’après Roller, Les Catacombes de Rome, Paris
(1879), t. I, p. 249, fig. 9. du pain consacré, il dit trois fois, en se frappant la
poitrine : Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere
nobis. C’est le pape Sergius, 687-701, qui a institué cette
triple invocation. Liber pontificalis, édit. Duchesne, t. i,
p. 376. Au moment de communier les fidèles, le prêtre
présente la sainte hostie, en disant : Ecce Agnus Dei,
ecce gui tollit peccata mundi. La triple répétition de
l’Agnus Dei termine toutes les litanies. L’hymne de
matines à la fête du Sacré-Cœur rappelle que la grâce
s’échappe, comme un fleuve à sept courants, du cœur
ouvert du Sauveur pour que nous allions y laver dans
le sang de l’agneau nos vêtements souillés par le péché.
— 3° L’image de l’agneau se rencontre comme ornement
symbolique sur beaucoup de monuments chrétiens de
diverse nature en Orient et en Occident. Elle rappelait
aux fidèles le souvenir du divin agneau immolé pour
leur salut, sans trahir aux yeux des païens les mystères
sacrés ni scandaliser les néophytes par des images
directes de la passion de l’Homme-Dieu. Afin de rendre
l’allégorie plus sensible, on donna à l’agneau les attributs
du Sauveur qui devinrent de plus en plus significatifs.
Nous allons indiquer ces transformations successives.
— 1. L’agneau a d’abord été représenté avec les insignes
du bon pasteur. Dans une très ancienne peinture du
cimetière de Domitille, la houlette pastorale à laquelle
est suspendue la muletra ou vase de lait, symbole de
l’eucharistie, est appuyée contre l’agneau pasteur (fig. 11).
Sur une fresque plus récente du cimetière des saints
Pierre et Marcellin, le vase de lait est posé sur le dos
de l’agneau et entouré d’un nimbe (fig. 12). Dans la
sixième chambre du cimetière de Calliste, il est attaché
à un pedum ou bâton pastoral que porte un agneau
couché. P. Allard, Rome souterraine, 2e édit., Paris, ,
12. — Agneau portant le vase de lait nimbé, d’après P. Allard,
Rome souterraine, 1877, fig. 25, p. 326. 1877, p. 326-327. — 2. Au ive siècle, l’agneau est placé
sur un monticule, duquel s’échappent quatre ruisseaux
qui figurent les quatre fleuves de l’Éden ou les quatre
Évangiles. Cf. de Laurière, Note sur deux reliquaires
de consécration d’autels, dans le Bulletin monumental,
1888, p. 440-445 ; de Rossi, La capsella argeulea africana,
Rome, 1889. Cette représentation qui se rencontre
d’abord sur quelques fonds de coupe dorés, s’est maintenue
longtemps, puisqu’on la retrouve sur des bas-reliefs
de sarcophages relativement modernes. Dans ceux
du midi de la Gaule, des cerfs viennent se désaltérer à
ces sources et symbolisent les fidèles qui participent aux
eaux vives de l’Évangile et de l’eucharistie. — 3. Sur le
sarcophage de Junius Bassus, qui est du ive siècle
l’agneau agit à la place de Jésus-Christ en personne ; il
ressuscite Lazare, multiplie les pains, est baptisé par
Jean-Baptiste. Il figure même dans des scènes de
l’Ancien Testament dont les actions sont attribuées au
Sauveur ; ainsi il remplace Moïse frappant le rocher et
recevant les lui, les de la loi. Saint Paulin île Noie,
Epist., XXXII, n. 10, P. L., t. LXI, col. liiili, avait fait
peindre sur une fresque de la basilique qu’il fit construire
en 102, le baptême du Sauveur. Celui-ci était
debout sous la forme d’agneau pour rappeler son état de
victime. Cf. de Uossi, Inscriptiones christianæ, t. ii,
Rome, 1888, p. 191. A Fundi, le même pontife, ibid.,
col. 339, avait fait exécuter une autre peinture : au milieu
du paradis, le Christ, agneau blanc, se tenait debout
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AGNEAU DE DIEU