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ADALBERON — ADAM

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503 ; 2° deux discours dont l’un à l’ouverture du concile de 972, au mont Sainte-Marie ; 3° décret pour confirmer l’introduction des moines à Mouson ; 4° sentence d’excommunication contre Thibauld, usurpateur du siège d’Amiens, 24 septembre 975 ou 977.

Ceillier, Histoire des auteurs eccl-, Paris, 1754, t. xrx, p. 675 ; Histoire littéraire de la France, Paris, 1742, t. VI, p. 444.

J. RÉLOT.

2. ADALBERON Ascelin, évêque de Laon, né vers 945, élève de Gerbert à Reims, évêque de Laon en 977, par la faveur de Lothaire. Il assura l’avènement de Hugues Capet en lui livrant Charles de Lorraine, et fut de ce chef accusé de trahison. A part un court différend, à cause duquel Sylvestre II le cita à Rome, il fut l’ami du roi Robert. Il mourut en 1030. — Il a écrit : 1° Adalberonis carnxen, poème satirique en 430 vers, au roi Robert : dans un style allégorique, l’auteur attaque certains abus, et blâme notamment l’affection du roi pour les moines et les clercs d’origine obscure ; ce poème a été publié par Adrien Valois en 1663, in-8°, Cramoisy, Paris (à la suite du panégyrique de Bérenger) ; dans le Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. x, p. 64 sq., et dans P. L., t. cxli, col. 769.— 2° De Sancta Trinitate, poème manuscrit indiqué par la Bibliotheca belgica manuscripta de Sanderus ; — 3° De modo recte argumentandi et prædicandi Dialogus, qui est aussi resté manuscrit.

Recueil des historiens des Gaules, t. x, p. 64 ; Histoire littéraire de la France, Paris, 1746, t. vii, p. 290.

J. RÉLOT.

ADALBERT. -
I. Vie.
II. Écrits.

I. Vie. — Né en Gaule au viiie siècle, Adalbert fut toute sa vie un imposteur insigne. Encore jeune, il se vantait qu’un ange lui avait apporté de précieuses reliques, en vertu desquelles il obtenait ce qu’il voulait ; il fit surtout des dupes parmi les habitants de la campagne. A force d’argent, il gagna des évêques ignorants qui lui conférèrent l’épiscopat ; dès lors, il se mit à consacrer des églises sous son propre vocable ; il distribuait même de ses cheveux et des parcelles de ses ongles pour qu’on les vénérât. Si l’on se présentait à lui pour confesser ses fautes, il prétendait les connaître d’avance et absolvait les pécheurs sans les entendre ; il parvint ainsi à jouer un rôle important surtout dans l’Est de la France, où le peuple désertait les églises pour fréquenter les oratoires érigés par lui.

Saint Boniface, qui travaillait alors à détruire partout l’erreur, ayant essayé vainement de convertir Adalbert, le fit condamner en 744, au concile de Soissons. L’imposteur n’en devint que plus hardi ; Boniface en avertit le pape Zacharie, qui le condamna vers 748, dans un concile à Borne ; comme il refusait de se soumettre, il fut enfermé par ordre des princes Carloman et Pépin, et mourut probablement en prison.

II. Écrits. — 1° Un premier écrit d’Adalbert est l’histoire de sa propre vie, tissu de visions, d’impostures et de faux miracles. Voir Labbe, Sacrosancta concilia, t. vi, col. 1553. — 2° Il a aussi compost une prétendue Lettre qu’il attribuait à Jésus-Christ et qu’il supposait avoir été apportée du ciel par le ministère de saint Michel, et trouvée à Jérusalem. Voir Baluze, Capitula’ria, t. ii, col. 1396. Cette lettre ne contient rien de mauvais en soi ; le point sur lequel elle insiste surtout, est la sanctification du dimanche. — 3° Un dernier écrit est une formule de prières à l’usage de ses sectateurs : après avoir invoqué le Dieu tout-puissant, père de Jésus-Christ, on y invoque saint Michel et d’autres anges aux noms inconnus, qui semblent être plutôt des démons, remarque le concile de Rome qui condamna cette prière, connue les deux autres écrits d’Adalbert. Ce concile voulait qu’on les brûlât tous trois ; mais le pape Zacharie ordonna qu’on les conservât dans les archives de l’Église de

Rome. Cependant ils ne subsistent plus nulle part en entier. On en connaît seulement quelques extraits rapportés dans les Actes du concile de Rome, et imprimés avec les lettres de saint Boniface, Bonifacii epistolse, P. L., t. lxxxix ; Baluze a publié des fragments de la lettre attribuée à Jésus-Christ.

Histoire littéraire de la Fiance, Paris, 1738, t. IV, p. 82.

L. Lcevenbruck.

ADALBOLD, élève de l’école de Liège sous Notker, probablement écolàtre de Saint-Ursmer à Lobbes, évêque d’Utrecht en 11 10, se distingua par la culture des sciences, par la protection qu’il accorda à la réforme monastique dirigée par saint Poppon de Stavelot et par l’extension qu’il sut donner à la puissance territoriale du siège d’Utrecht. Pendant son épiscopat, il fit profession de la règle bénédictine ; il mourut le 27 novembre 1026. Il écrivit : 1° un traité De ratione inveniendi crassitudinem sphserse, dédié à Silvestre II, Pez, Thés, anecd. noviss. t Augsbourg. 1721, t. iii, 2, p. 85-92 ; P. L., t. cxl, col. 11031108 ; Olleris, Œuvresde Gerbert, Paris, 1867, p. 471-478 ; cf. Berthelot, dans Mélanges d’arch. et d’hist., 1885, t. v r p. 184, 186, 195-196, 220 ; Gùnther, Gesch. des mathem. Unterrichts im M. A., Berlin, 1887, p. 118-120 ; Cf. Le Paige, dans Bull.lnst. arch. Liégeois, 1890, t. xxi, p. 461463 ; — 2° un commentaire surle passage de Boèce : O qui perpétua mundum ratione g ubernas, édité par W. Moll en 1862 ; cf. Neuesvrchiv.f. aelt. d. G. Kunde, 1886, t. xi, p. 140 ; — 3° une biographie de l’empereur Henri II, qu’on ne peut identifier sûrement avec le fragment publié dans les Mon. Germ. hist., Script., t. iv, p. 679-695 ; — 4°un office nocturnal de saint Martin, Sigeb. Gembl. de script, eccl., c. cxxxviii. On lui attribue faussement une vie de sainte Walburge, et peut-être aussi le traité : (Juemadmodum indubitanter musiese consonantise judicari possint. Gerbert, Scriptores eccl. de musica, typ. San Blas., 1774, t. i, p. 303-312, P. L., t. cxi„ col. 11091120. Adalbold fut en relations scientifiques avec Gerbert d’Aurillac, Hériger de Lobbes, Bernon de Beichenau, l’gbert de Liège.

Hist. litt. de la France, t. vii, p. 201, 252-259 ; Ceillier, Hist. auteccl., 2*édit., t.xiii, p. 74-76 ; Van der Aa, Adelbold bisxchop van Utreckt, Groningen, 1862 ; W. Moll, Bisschop Adelbuld commentaar op een metrum van Boethius, dans Kist. en Moll, Kerkhistor. Archie f., 1862, t. iii, p. 163-221 ; Hirsch, Jahrbïtcher Heinrichs II, Berlin, 1864, t. ii, p. 296-301 ; W. Moll, Kerkgeschiedenis van Nederland, Utrecht, 1866, t. ii, p. 5059 ; .). de Theux, Le chapitre de S. Lambert à Liège, Bruxelles, 1871, p. 40-42 ; Ladewig. Poppo von Stablo, Berlin, 1883. p. 66-67 ; E. Voigt, Egberts von Lïittich Fecunda Ratis, Halle, 1889, p. ix-XViu ; Wattenbach, Dcutschlands G. Quellen, 6e édit., Berlin, 1893, 1. 1, p. 389-391 ; Sackiir, Die Cluniacenser, Halle, 1894, t. ii, p. 179 ; Hauck, K. G. Deutschlands, Leipzig, 1896, t. m. p. 485-486.

U. BerliÈRE.


1. ADAM, nom hébreu signifiant de soi homme, comme le mot grec àvôptouo ; et le mot latin homo, mais devenu par appropriation le nom personnel de celui qui fut le premier homme et le père du genre humain. Prise dans son ensemble, la monographie d’Adam présente des aspects multiples qui donnent lieu à des études de détail. On peut voir en lui le père naturel ou propagateur du genre humain, et cette considération mène à tout ce qui se rapporte à l’homme en général, à l’espèce humaine : antiquité, nature, origine, état primitif, unité d’espèce et de souche, etc. ; tout ce courant d’idées appartient à l’article Homme. On peut ensuite voir dans Adam le chef moral ou juridique de l’humanité élevée gratuitement à l’état de justice originelle, placée par Dieu dans l’heureux séjour du paradis terrestre, puis déchue par la faute de nos premiers parents ; questions de première importance, mais qui reviennent aux articles JUSTICE ORIGINELLE, PARADIS TERRESTRE, PÉCHÉ ORIGINEL. Knlin, on peut voir dans Adam cet être individuel qui sortit immédiatement des mains du créateur, et eut sa vie distincte, personnelle ; et là encore il offre matière à une