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ABS. DES PÉCHÉS CHEZ LES SYRIENS — CHEZ LES COPTES

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prières, etc. » Les mêmes prescriptions sont faites aux syriens unis et aux Chaldéens.

Renaudot, Perpétuité de la foy, Paris, 1713, t. v, l. III, c, vi ; Denzinger, Ritus Orientalium. Wurzbourg, 1863, t. i, p. 443 sq., et les auteurs indiqués dans l’article.

J. Lamy.

X. ABSOLUTION chez les arméniens.

Le Rituel arménien, appelé Maschdotz, du nom du patriarche qui en fit une revision à la fin du ixe siècle, contient l’office de l’absolution chez les arméniens. Denzinger, Ritus Orientalium, "Wurzbourg, 1863, t. I, p. 472-474, en donne une traduction latine faite par Richter sur l’édition de Constantinople de 1807.

Le pénitent, agenouillé à côté du confesseur, qui lui impose la main, fait d’abord une confession générale, dont le prêtre lui suggère tous les détails. « Puis il confesse chacune des fautes qu’il a commises, entraîné par la domination du corps ou par les ruses de Satan. Après avoir accepté la pénitence que le prêtre lui a enjoint de faire, il adresse au confesseur cette demande : Père saint, vous êtes le médiateur de ma réconciliation et mon intercesseur auprès du Fils unique de Dieu ; je vous demande donc de m’absoudre des liens de mes péchés par le pouvoir qui vous est donné. « Le confesseur dit : Que le Dieu très clément ait pitié de toi et qu’il t’accorde la rémission de tous tes péchés que tu as confessés et de tous ceux que tu as oubliés. Et moi en vertu de l’ordre sacerdotal, par l’autorité et le commandement de Dieu exprimé dans ces paroles : Tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel, je t’absous (quelques rituels arméniens avaient le prétérit : je t’ai absous au lieu de je t’absous : voir Galanus, Conciliatio Eccl. armen. cum rom., Rome, 1661, t. ii, p. 624) de tout lien des péchés, je t’absous des pensées, des paroles et des actes, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et je te rends au sacrement de la sainte Église. Que tout ce que tu auras fait de bien soit pour toi une augmentation de mérite et pour la gloire de la vie future. Amen. »

Le Rituel arménien contient, comme celui des syriens jacobites (voir IX Absolution chez les syriens, col. 208), une prière particulière pour chaque péché. Il est inutile d’en donner une comme modèle. Car il est clair que la forme de l’absolution se trouve dans les paroles du prêtre que je viens de citer. Cette forme est donc déclarative et nullement déprécative. Elle est la même dans les rituels publiés par Jean de Serpos et par les missionnaires américains Smith et Dwight. Le rituel des arméniens unis ne diffère que par des variantes sans importance. Voir Denzinger, loc. cit.

Déjà dés le xiie siècle Vartan citait cette forme dans son livre des Avertissements, c. vil, et Grégoire de Dattevi en faisait autant dans son traité du Sacrement de pénitence. Le témoignage de Vartan est important non seulement parce qu’il est ancien, mais parce que Vartan s’efforçait de supprimer le sacrement de pénitence en prétendant qu’il n’était pas distinct de l’extrême-onction. Cependant la formule du Maschdotz, d’après Vartan, n’était pas employée par tous les arméniens ; certains confesseurs disaient : « Dieu te remet tes péchés. » Galanus combat avec raison cette manière d’agir, parce que ces paroles n’expriment pas l’acte du confesseur qui donne l’absolution en vertu des pouvoirs qu’il a reçus de Dieu par l’intermédiaire de l’évêque dont il tient s « juridiction.

Galanus, Conciliatio Ecoles, armen. cum. rom., Rnrao, 1661, t. ii, 9-4. § 4, sect. i-iv, p. 604 sq. ; Denzinger, Ititus Orient., Wurzbourg, 1863, 1. 1, p. 472-474.

.1. Lamy.

XI. ABSOLUTION chez les coptes.

— Le rituel de la pénitence n’est donné, comme tel, dans aucun livre liturgique copie manuscrit, — Le l’ère du Bernât (voyez la bibliographie) s’exprime ainsi au sujet du sacrement de pénitence chez les coptes : « Touchant le sacrement de pénitence, c’est encore une grande conformité de créance avec nous, avec la différence du rit et de l’usage. Ils se croient obligés à la confession auriculaire et à déclarer leurs péchés suivant les espèces et le nombre. La confession finie, le prêtre récite sur le pénitent une oraison qui se dit aussi au commencement de la messe, pour demander à Dieu le pardon et la rémission des péchés, mais au lieu qu’à la messe, elle se dit gé » éralement pour le prêtre qui va célébrer et pour le peuple [qui va communier], elle est ici restreinte au pénitent, en y changeant quelques mots. Le confesseur ajoute une seconde oraison qu’ils nomment bénédiction, et qui revient à celle que nous prononçons après l’absolution. J’appelle différence de rit cette forme déprécatoire dont se servent les coptes, de même que les grecs, pour donner l’absolution. J’ai voulu m’éclaircir et m’enquérir des prêtres coptes si, dans l’administration de ce sacrement, ils n’expriment rien en termes absolus ; ce que j’en ai appris c’est que le pénitent avant de se retirer dit : « J’ai péché, mon Père, donnez-moi l’absolution, » et que le prêtre lui répond : « Soyez absous de « tous vos péchés. »

Il suffira d’ajouter quelques mots de commentaire à ce précieux témoignage du P. du Bernât pour éclaircir autant qu’elle peut l’être la question de la formule de l’absolution chez les coptes. Cette oraison qui se dit au commencement de la messe n’est autre que la prière de l’absolution [adressée] au Fils. Elle correspond au Confiteor que, chez nous, le prêtre et les assistants récitent. Elle est suivie immédiatement d’une autre prière, qui ne porte aucun titre spécial dans les rubriques, mais qu’on peut justement appeler bénédiction. Elle commence, en effetj par les mots « Bénissez-nous », et le prêtre qui la récite se signe lui-même et signe aussi le célébrant, les autres officiants et la foule. On trouvera ces deux prières en copte et en arabe dans le Missel de Tuki qui sert aux coptes unis, Rome, 1736, p. 28, 32 (chiffres coptes) ; elles ont été traduites en latin par Renaudot, Collectio, etc., 1. 1, p. 103 (notes, p. 181, 182) ; en anglais par Brightman, Liturgies, etc., p. 148. Tuki les a aussi insérées dans son Rituel pour les coptes unis, Rome, 1764, p. 136, 138 (chiffres coptes) sous le titre d’Akolouthia de la confession ou de la pénitence ; mais en outre des changements nécessités par le fait que ces prières devaient alors se réciter sur une seule personne à la fois, la bénédiction y est fortement condensée et pour ainsi dire réduite à sa plus simple expression. On les trouvera sous cette forme traduites en latin dans Denzinger, Ritus Oriental., Wurzbourg, 1863, t. i, p. 439. Il ne sera pas inutile de donner ici en entier l’absolution au Fils et la bénédiction dont il s’agit.

Voici donc la traduction complète de l’absolution au Fils et de la bénédiction telles qu’elles sont imprimées dans le missel des coptes unis publié par Tuki. Elles ne diffèrent en rien de ce qu’on lit dans les manuscrits dont se servent les schismatiques qui se contentent d’insérer dans la bénédiction les noms de Sévère et de Dioscore et de supprimer le mot consubstantiel et la mention du concile de Chalcédoine. Les crochets indiquant les omissions du rituel, les parenthèses indiquent les substitutions.

[Absolution au Fils : ] (Akolouthia du mystère de la confession, c’est-à-dire du mystère de la pénitence. Apres la confession des péchés le prêtre prononcera cette absolution sur le pénitent : ) Maître, Seigneur Jésus-Christ, Fils unique et Verbe de Dieu le Père, qui par vos souffrances salutaires et vivifiantes avez rompu tous les liens de nos péchés ; qui avez souillé sur le visage de vos saints disciples et des saints apôtres : « Recevez le Saint-Esprit : ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur sont remis, ceux à qui vous les retien-