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AUGUSTINISME — AUMÔNE


de l'Égliseetdu roy. justifiée dans la condamnation de l’hérésie des jansénistes, in-4°, Paris, 1564, toute la II' partie : De la prétendue conformité de la doctrine <ie.-t jansénistes et îles thomistes, p. 121-267 ; Toumely, De gratia Christi, Venise, 1755, p. 292-300 ; Montagne, S. S., op. cit., dans Cursus theol. de Migne, t. x, col. 585-595 ; Billuart, O. P., La vérité et l'équité de la constitution Unigenitus démontrée contre les iOi propositions de Quesnel, in-12, 1737.

VIII. INTERPRÉ7A7IONS DES ÉCOLES CATHOLIQUES. — 1* Exposé

et déiense du système de la prédétermination. — D. Alvarez, De auxiliis diuinx gratix et humant arbitra viribus et libertate ac… concordia l. XII, in-fol., Rome, 1610 ; P. Ledesma, O. P., Tractatus de divinx gratix auxiliis, in-fol., Salamanque, 1611 (nie toute connaissance certaine des futurs conditionnels) ; Lémos, Punoplia gratix seu de rationalis creaturx in fmem supernaturalem gratuita divina suavipotente ordinatione, ductu, etc., 4 in-fol.. Liège (en réalité Béziers), 1676. Presque toutes les théologies publiées par les dominicains, Contenson, Gonet, Goudin, Gotti, Billuart. Plus récemment, Dummermuth, S. Thomas et doctrina prxmotionis plujsicx, seu responsio ad R. P. Schneemann, in-8°, Paris, 1886 ; Guillcrmin, O. P., De la grâce suffisante, dans la Revue thomiste, novembre 1901, mars et septembre 1902, janvier 1903.

2° Exposé et défense du molinisme : Molina, Concordia liberi arbitrii cum gratix donis, divina prxscientia, prouidentia, prxdestinatione et reprobatione, etc., in-8° Lisbonne, 1588-1589 ; Cuenca, 1592, etc. ; Lessius, De gratia efftcaci, de prxdest. et reprobatione, Anvers, 1610 ; in-8° Paris, 1878 ; Suarez, son grand ouvrage De gratia, Paris, 1857, t. vii-vm ; De vera intelligentia aux. eff., t. x ; De prxdestin., t. i ; Fr. Annat, S. J., Scientia média contranovos ejus impugnatores defensa, in-4°, Toulouse, 1644 ; Paris, 1662 (il traite de la pensée de saint Augustin, p. 468-476) ; Gab. Henao, S. J., Scientia média historiée propugnata, in-fol., Salamanque, 1655 ; ld., Scientia média theologice defensa, 2 in-fol., Lyon, 1674-1676 ; Daniel, S. J., Traité théologique touchant l’efficacité île la grâce, dans le Recueil des œuvres, t. iii, p. 222-719 (controverse avec Serry) ; Pierre de S. Joseph (O. Cist.), Suavis concordia humanx libertatis cum immobili certitudine prsedestinationis et efficacix auxiliorum gratix, juxta sententias dominiconorum etpatrum S.J., Paris, 1639. — Traités modernes De gratia par Cercia, S. J., 3 in-8° Naples, 1853 ; Paris, 1879 ; le card. Mazzella (Wodstock, 1878) ; Palmieri (1885) ; Tope, 1896 ; Chr. Pesch (1897) ; De San (De Deo, 1894) ; Schifliini (Fribourg-en-Brisgau, 1900).

3° Histoire des controverses De auxiliis. Voir Moi.inisme. J.-H. Serry (d’abord sous le pseud. de Aug. Le Blanc), Historia congregationum de auxiliis, in-fol., Louvain, 1700 ; Venise, 1740 ; L. de Meyer (sous le pseud. de Th. Eleutherius), Historix controversiarum de divinx gratix auxiliis, in-fol., Anvers, 1705 (un second volume contre la réplique de Serry, Bruxelles, 1715). Chez les deux historiens on trouve des documents de premier ordre, les écrits officiellement rouis par les généraux et les représentants desdeux ordres.Récemment, Schneemann, S.. I., Controversiarum de divinx gratix liberique arbitrii concordia, initia et progressus, in-8° Fribourg-en-Brisgau, 1881 (l’auteur a découvert et publié la note de Paul V et la décision du 28 août 1607 qui mit fin aux congrégations de auxiliis) ; cet ouvrage a inspiré de Régnon, S..1., Banez et Molina, in-12, Paris, 1883. Le P. Dummernmil], 1 1. P., et le P. Fi’ins, S. J., dans leurs ouvrages, n’ont guère envisagé que la pensée de saint Thomas. K. Werner, Dec h. Thomas von Aquin, 3 in-8° Ratisbunne, 1859, t. iii, p. 378-401 ; Gaillard, op. cit., p. 183-202.

F.. T’ORTAUK.

    1. AUGUSTINS##


AUGUSTINS. Voir 2, Aigustin (Règle de saint), col. 2474 s<(.

    1. AUMÔNE##


AUMÔNE. - I. Définition. II. Nécessité. III. Mesure. IV. Formes. V. Conditions.

I. DÉFINITION.

Le mot aumône, en latin eleenwsyna,

venant du grec sXetjpioo-ûvï] qui signifie c passion, est

employé dans deux sens qu’il importe d’abord de distinguer.

Le premier viis, plus large, B'étend a toute œuvre de charité spirituelle et corporelle, ("est celui qu’adopte saint Thomas : Eleemosyna est t>i>us quo datur aliquid indigenti propler Deum. Sum. theol., II » II", q. xxxii, a. 1. En ce sens on distingue les aumônes spirituelles qui

sont des actes de charité pour l'âme du prochain, et les

corporelles qui sont des actes d’assistance pour son corps et es intérêts matériels. Il y a sept aumônes spirituelles,

d’après saint Thomas, loc. cit., a. ->. instruire les i^no DICT. DE TIILOL. CATIIOL.

rants, conseiller les hésitants, consoler les affligés, corriger les coupables, pardonner à ceux qui ont oflensé, supporter ceux qui sont à charge et prier pour tous ; devoirs que résume ce vers latin :

Consule, carpe, doce, solare, remitte, fer, ora.

Il y a, de même, sept aumônes corporelles : nourrir ceux qui ont faim, désaltérer ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, hospitaliser ceux qui sont errants, visiter les malades, racheter les caplifs et ensevelir les morts ; devoirs exprimés en cet autre vers :

Visito, polo, cibo, redimo, tego, colligo, condo.

Le second sens est moins étendu et ne comprend plus les actes de charité spirituelle mais seulement les secours matériels donnés au prochain dans ses nécessités corporelles, la faim, la maladie, le dénùment. Ce sens restreint parait avoir prévalu dans le langage et dans la théologie de notre époque. D’où la définition des plus récents manuels : Pecunia vel res qaœcumque qitas pauperi datur ad corporalem ejus inopiam sublevandam. Génicot, Theol. mur. instit., Louvain, 1898, t. il, p. 189.

C’est à ce second sens que nous nous arrêtons, et, par conséquent, il ne sera question, dans cet article, que de l’assistance matérielle donnée au prochain indigent.

Entre la notion chrétienne de l’aumône et la définition philosophique des économistes, nous devons noler une différence. Les économistes disent simplement : L’aumône est un secours matériel donné par l’homme à son semblable dans le besoin. Nous disons de plus, au point de vue chrétien : l’aumône est une œuvre de charité ; ce qui veut dire qu’elle est donnée à cause de Dieu ou pour l’amour de Dieu. Matériellement l’aumône du chrétien et celle du païen ne se différencient pas ; mais formellement l’acte du chrétien est bien supérieur, inspiré qu’il est par un motif plus noble, disons mieux, par un motiî surnaturel, l’amour de Dieu. Voir Charité.

II. Nécessité.

I. preuves de /u/.so.y. — 1° Raiscnz philosophique. — Le devoir de l’aumône est un corollaire nécessaire du droit de propriété. Il est entendu que la propriété privée et permanente est légitime. Mais il faut remarquer que l’appropriation de la terre et des biens qu’elle renterme entraîne fatalement la distinction des hommes en deux catégories : ceux qui possèdent et ceux qui n’ont rien, les riches et les pauvres. La parole de Notre-Seigneur est évidente de vérité : « Vous aurez toujours des pauvres parmi vous. » Matth., XXVI, 11. La question se pose dès lors : comment les pauvres trouveront-ils leur subsistance ? Dans la plupart des cas le travail leur assurera le pain de chaque jour. Mais il y aura des circonstances, événements imprévus, accidents, vieillesse, maladie, etc., dans lesquelles le travail deviendra impossible, ou du moins sera insuffisant pour subvenir aux exigences de toute une famille. Dans ces circonstances, il n’y a qu’une solution à la question posée : il faut que les riches viennent au secours « les pauvres, que ceux qui ont trop donnent à ceux qui n’ont pas assez. Saint Thomas écrit, dans ce sens, loc. cil., a..">, ad -2"'" : « Les biens temporels que l’homme reçoit de la divine providence lui appartiennent, quanta la propriété, niais quant à l’usage, ils sont non seulement à lui, mais encore à ceux qui peuvent en être sustentés dans la mesure du superflu. »

Ce sérail toutefois une exagération socialiste, d’assimiler le devoir qu’ont les riches de secourir les pauvres à une obligation de rigoureuse justice. D’une pari, il n’y a pas île pacte originel liant les riches vis-à-vis des pauvres. D’autre part, la richesse - réserve faite de cas exceptionnels dont nous n’avons pas à nous occuper — n’est pas le fruit de l’usurpalion, ni la pauvreté la conséquence du vol ou de la ruse. On ne peut dune à aucun litre prétendre que l’aumône ait un caractère do restitution. La reluser au nécessiteux est une faute sans

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