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ASSEMANI


et archevêque de Tyr, Joseph Assémani publia, sur les manuscrits syriaques de la Vaticane, ses premiers ouvrages dont nous parlerons plus loin. Entre temps, il s’employait aux affaires de sa nation, et servait d’intermédiaire aux évêques maronites auprès de la cour romaine. Kn 1736, Clément XII l’envoya, revêtu de la qualité d’ablégat, prendre part au premier concile national des maronites, tenu à Louayzé, monastère voisin de Beyrouth, du 30 septembre au 3 octobre de cette année. Les prélats maronites et le saint-siège s’unirent pour louer la prudence dont il fit preuve dans cette fonction et lui attribuer la gloire d’un succès dont le résultat fut de consolider l’épiscopat maronite, d’unir plus étroitement la nation au siège de Rome, et d’éteindre les dissentiments (’levés à propos de questions particulières que l’on trouvera mentionnées dans le bref de Benoit XIV indiqué ci-après. Tandis que les actes arabes de cette assemblée étaient publiés en Orient, Joseph Assémani s’occupait d’en faire approuver à Rome la traduction latine. Sur l’avis de la Congrégation de la Propagande, Benoit XIV confirma le concile de Louayzé par bref du 1 er septembre 1741.

Peu d’années après, une division entre les maronites ayant amené une double élection patriarcale, Benoit XIV intervint de nouveau et y mit fin par la nomination directe au patriarcat de Simon-Evode Assémani, archevêque de Damas et doyen de l’épiscopat maronite, 10 mars 1743. Kvode, parent de l’ablégat, doit être distingué des personnages dont il est question dans cet article. Après ces succès, le doele prélat put ajouter à ses titres ceux de référendaire de la signature, chanoine de Saint-Pierre, membre des S. C. de la Propagande et de l’Inquisition. Sa vie pieuse, sa science et sa foi lui valurent la bienveillance des papes et l’estime universelle. Il mourut octogénaire (1768j, laissant à ses compatriotes un noble exempleà suivre, et au monde savant I héritage des plus utiles travaux.

ŒUViiES. — l°.Ioseph Assémani mit principalement à profit les manuscrits orientaux, acquis par la Bibliothèque vaticane, dans la Bibliotheca orientalis démenti iio-valicana, ^ in-fol., Rome, 1719-1728. Ce n’est qu’une pallie d’un très vaste ouvrage, qui devait comprendre la publication par extraits des manuscrits syriaques, arabes, éthiopiens, arméniens, coptes, persans, turcs, des bibliothèques romaines. Assémani n’utilisa que les manuscrits syriaques et restreignit son œuvre à l’histoire des Syriens des trois rites. Par cette œuvre, Assé niani contribua plus que tout autre, sans excepter ceux qui l’ont suivi, à faire connaître en Europe la littérature syriaque et l’histoire des églises de Syrie, de Chaldée cl d’Egypte, Jusqu’aux publications faites de nos jours, la Bibliotheca orientalis était le seul ouvrage où l’on put étudier celle littérature et cette histoire dans son ensemble, et les travaux postérieurs, en comblant des lacunes et en redressant des imperfections inévitables, n’ont dépossédé l’oeuvre d’Assémani d’aucun de ses mérites, ni rien ôté à l’auteur de son plus beau titre de gloire, qui est g l’honneur d’avoir initié les savants de l’Europe aux richesses littéraires renfermées dans les manuscrits syriaques » , H. Iiuval, La littérature syriaque, Paris, 181)9, p. Xlll. Les diverses parties de la Ihhlititheca orientalit son).successivement consacrées au Svriens. aux Syriens jacobites, aux Chaldéens et au nesto riens. Assémani donne des notes biographique sur les ailleurs, l’énumération et l’analyse de leurs œuvres, souvent de longues citations. <>n désirerait parfa in ci les un plus grand nombre d’éclaircissements ou une revision plus attentive de certains pas.< Selon certains orientaux, Assémani encourt le reproche, bien explicable, d’avoir cherché à favoriser toujours sa nation ; mais on ne peut admettre qu’un homme de son caractère ail usi | i cela du procédé puéril consistant a modifier les textes des auteur » . I ne partie des

matériaux non employés par Assémani se retrouve dans la Colleclio scriptorum veterum, de Mai. — 2° A la suite de ce premier ouvrage, Assémani entreprit l’édition des œuvres de saint Éphrem, Sancti Ephreem syri opéra omnia, in-fol., Rome, 1732-1746. Il donna la préface générale en tête du premier volume de la série grecquelatine, 1732, et l’édition des trois volumes de cette série, dont les deux derniers ne furent édités qu’en 1743 et 1746, après son retour de Syrie. Pour la série syriaque latine il fut suppléé par le jésuite maronite Pierre Ambarach (Benedictus) pour les deux premiers volumes, et par son neveu Évode Assémani (ci-dessus) pour le dernier (1713). Des éditions partielles contemporaines, celles d’Overbeck à Oxford, de Bickell à Leipzig, de Lamy à Malines, de Zingerlé, Hahn, Bedjan et autres, complètent ou rectifient l’édition romaine pour la partie syriaque. L’édition définitive des œuvres de saint Ephrem est encore à faire. — 3° On a encore de Joseph Assémani Kalendaria Ecclesise. universæ, 6 in-4o, Rome, 175"). Cet ouvrage a eu le sort de mainte publication trop vaste : il est resté inachevé. C’était, au moyen des textes, des inscriptions, des représentations de toutes sortes, la description de tous les saints honorés dans les églises du monde entier. — 4° Italien ; Ecclesix scriptores, 4 in-4o, Rome, 1751-1753, est un supplément à la collection de Muratori. Une partie des manuscrits d’Assémani furent détruits dans un incendie (1768) et l’ouvrage ne put être complété. — 5° Bibliotheca juris orientalis canonici et civilis, 5 in-4o, Rome, 1762-1766 ; cet important ouvrage est devenu fort rare, surtout pour les volumes 1, 2 et 4, dont les exemplaires furent la proie d’un incendie.

Pour l’usage des occidentaux en relation avec l’Orient, .1. Assémani composa deux ouvrages : 6° Rudimenta lingux arabica ;, in-i°, Rome, 1732 ; 7° une grammaire grecque en italien, 2 in-8o, Urbino, 1737. D’autres œuvres publiées en collaboration ont été mentionnées aux articles qui précédent.

J. Parisot.

    1. ASSÉMANI Simon##


4. ASSÉMANI Simon, de la même famille que les auteurs précédents, naquit à Tripoli en 1752, étudia à Home, et retourna en Syrie où il séjourna douze ans. Comme il débarquait à Gênes, il perdit tout son bien, se rendit à Padoue et enseigna les langues orientales au séminaire de cette ville. Ses mérites le firent devenir membre de l’Académie des sciences, lettres et arts de Padoue, puis professeur de langues orientales à l’université de cette ville (1807). Il eut l’estime de Silvestre de Sacy, dont il fut le correspondant, et l’Institut de France mentionna honorablement plusieurs de ses ouvrages. Il a publié : 1° Essai sur l’origine, la religion, la littérature et les usages des Arabes avant Mahomet (en italien), Padoue, 1787. C’est principalement un extraii des travaux de plusieurs orientalistes.

— 2° Catalogue de la bibliothèque du chevalier Nani, 2 vol., Padoue, 1787-1792. Ce catalogue est le plus considérable de ses ouvrages. A de nombreux extraits de manuscrits, il joint d’importantes dissertations. L’une d’elles, sur la nation copte et les ressources commerciales de l’Egypte moderne, fut traduite par Langles et

insérée dans le Magasin encyclopédique sans mention de l’auteur. — 3° Description d’un globe céleste arabe, chargé d’inscription » eufiques, provenant du musée Borgia, - i" Explication sur des monuments arabes de Su-île. Enfin divers mémoires sur L’influence île lapoésie ninhe sur la littérature moderne, oit il attribue inexactement l’introduction de la rime poétique des langues modernes aux rapports littéraires des Arabes avec les nations méridionales ; —sur Les monnaies arabes avec

Injures, — sur la géographie des Arabes, (le dernier

mémoire n’a pas été publié. Simon Assémani mourut à

Padoue en 1821. L’annuaire nécrologique de Mahu lui

icra en 1822 une notice élogieuse, ou l’on devra