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LES RUINES DE PARIS

muette. Le silence s’était fait autour de nous, comme si quelques habitués que nos hôtes fussent à cette vue, sa grandeur produisait toujours sur eux un indéfinissable effet de terreur et de vertige. Ils ignoraient, pourtant, que de richesses, que de merveilles, que de souvenirs gisaient sous ces monceaux de sable, sous cette plaine aride, où ne croît qu’une herbe chétive et jaunie. Ils disent qu’il n’y pleut jamais et que le ciel y reste toujours voilé ; une crainte superstitieuse les empêche d’y mener paître leurs troupeaux, et le plus brave n’oserait s’y aventurer la nuit. Ils racontent que, certains soirs d’orage, la vie semble se réveiller dans ces abîmes. Des myriades de lueurs phos-