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monde brûle de commander, et où personne ne consent à obéir. Les plus modestes rêvent une fonction publique, qui leur livre au moins quelques subalternes à gouverner ; mais tous, même les plus misérables et les plus ignorants, se croient parfaitement aptes à régir la tribu, parlent à tort et à travers des affaires de la cité, émettent des idées, des théories, des principes aussi insensés que disparates, et ne les voyant pas adoptés, se sentent envahis par un impérieux désir de révolte. Les habiles guettent l’occasion, la saisissent à l’heure voulue, et en un tour de main le chef est renversé. Ce sont alors des cris de triomphe, des réjouissances publiques, des promenades sans fin par la ville ; on se félicite, on se complimente, on s’embrasse.