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cours sont faits pour être écoutés et non point pour être lus, et les seuls bons sont ceux qui émeuvent.

Le succès de celui-là fut complet et bruyant, et j’avoue qu’il me parut très doux de me venger ainsi de l’abus que mon ancien collègue avait voulu faire de ce qu’il considérait comme les faveurs de la fortune.

C’est, si je ne me trompe, entre cette époque et celle des élections que doit se placer le voyage que je fis à Saint-Lô, comme membre du conseil général. On avait réuni ce conseil en session extraordinaire ; il était encore composé comme sous la monarchie : la plupart de ses membres s’étaient montrés les complaisants des administrateurs de Louis-Philippe, et pouvaient compter parmi ceux qui avaient le plus contribué à faire mépriser, dans notre pays, le gouvernement de ce prince. La seule chose que je me rappelle du voyage du Saint-Lô, est la singulière servilité de ces anciens conservateurs. Non seulement ils ne firent pas d’opposition à Havin qu’ils avaient tant injurié depuis dix ans, mais ils se montrèrent ses courtisans les plus attentifs. Ils le louaient par les paroles, ils le justifiaient par les votes, ils l’approuvaient doucement du geste ; ils en disaient du bien, même entre eux, de peur d’indiscrétion. J’ai souvent vu de plus grands tableaux de la bassesse des hommes, mais je n’en ai jamais vu de