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et surtout que je trouvais dans ma maison l’appui, si rare et si précieux en temps de révolution, d’une femme dévouée, qu’un esprit pénétrant et ferme, et une âme naturellement haute devait tenir sans effort au niveau de toutes les situations, et au-dessus de tous les revers.

Je me décidai donc à me jeter à corps perdu dans l’arène, et à risquer pour la défense, non pas de tel gouvernement, mais des lois qui constituent la société même, ma fortune, mon repos et ma personne. Le premier point était de se faire élire, et je partis aussitôt pour mon pays de Normandie, afin de me présenter aux électeurs.