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tion française, il y en a une qui frappe : au seizième siècle, la plupart des grands se jetèrent dans le changement de religion par calcul d’ambition ou par cupidité ; le peuple l’embrassa, au contraire, par conviction et sans attendre aucun profit. Au dix-huitième siècle, il n’en est pas de même ; ce furent des croyances désintéressées et des sympathies généreuses qui émurent alors les classes éclairées et les mirent en révolution, tandis que le sentiment amer de ses griefs et l’ardeur de changer sa position agitaient le peuple. L’enthousiasme des premières acheva d’allumer et d’armer les colères et les convoitises du second.