dans le cours de cet ouvrage l’importance que j’attribuais à l’expérience pratique des Américains, à leurs habitudes, à leurs opinions, en un mot à leurs mœurs, dans le maintien de leurs lois, j’ai manqué le but principal que je me proposais en l’écrivant.
J’ai dit que le succès des institutions démocratiques aux États-Unis tenait aux lois elles-mêmes et aux mœurs plus qu’à la nature du pays.
Mais s’ensuit-il que ces mêmes causes transportées ailleurs eussent seules la même puissance, et si le pays ne peut pas tenir lieu des lois et des mœurs, les lois et les mœurs, à leur tour, peuvent-elles tenir lieu du pays ?
Ici l’on concevra sans peine que les éléments de preuves nous manquent : on rencontre dans le Nouveau-Monde d’autres peuples que les Anglo-Américains, et ces peuples étant soumis aux mêmes causes matérielles que ceux-ci, j’ai pu les comparer entre eux.
Mais hors de l’Amérique il n’y a point de nations