Christ, qui est mort sur la croix pour le salut de tous les hommes. Amen. »
Toute l’assemblée répéta amen avec recueillement.
Je viens de montrer quelle était, aux États-Unis, l’action directe de la religion sur la politique. Son action indirecte me semble bien plus puissante encore, et c’est quand elle ne parle point de la liberté, qu’elle enseigne le mieux aux Américains l’art d’être libres.
Il y a une multitude innombrable de sectes aux États-Unis. Toutes diffèrent dans le culte qu’il faut rendre au Créateur, mais toutes s’entendent sur les devoirs des hommes les uns envers les autres. Chaque secte adore donc Dieu à sa manière, mais toutes les sectes prêchent la même morale au nom de Dieu. S’il sert beaucoup à l’homme comme individu que sa religion soit vraie, il n’en est point ainsi pour la société. La société n’a rien à craindre ni à espérer de l’autre vie ; et ce qui lui importe le plus, ce n’est pas tant que tous les citoyens professent la vraie religion, mais qu’ils professent une religion. D’ailleurs toutes les sectes aux États-Unis se retrouvent dans la grande