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LE RETOUR DE JACQUES CLOUARD

lette, un soir, et ils l’avaient apportée dans un sac. Le long des mêmes ficelles, ses gobéas et ses pois de senteur grimpaient encore. Aussi, en escaladant enfin les marches, s’abandonnait-il à un heureux pressentiment : rien ne devait être changé. La porte allait s’ouvrir. Dans quelques secondes, chez lui, il les presserait tous sur son cœur. Il frappa avec assurance.

Rien !

Il frappa encore, plus doucement.

Cette fois, à travers la cloison, tout contre la porte, ce fut comme le bruit d’un corps endormi qui se retournerait dans un lit.

Autrefois, le lit n’était pas placé dans cette première pièce, servant d’atelier. Jacques frappait toujours, mais timidement.

— Qui est là ? fit une grosse voix d’homme.

Clouard se nomma.

— Connais pas !… On ne réveille pas les gens à cette heure.

Il demanda si madame Clouard ne demeurait plus ici. La grosse voix se fâchait :

— Je n’aime pas les farces, sacré imbécile !… Est-ce que je connais ta madame Clouard, moi !… Veux-tu me bien me foutre la paix ! ou je sors te flanquer une de ces…

— Nom de Dieu ! sors, si tu as du cœur !…

Jacques s’emportait à son tour, très rouge. Déjà son poing se fermait pour cogner sur la