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LE COLLAGE

plus qu’un râle de volupté… Soudain, une main posée doucement sur mon épaule, m’éveilla.

— C’est vous, Hélène ! fis-je très surpris. Quelle heure est-il donc ?

— Bientôt cinq heures, mon ami.

— Cinq heures !!

La table de whist était encore là, avec les deux bougies brûlées jusqu’à la bobêche. Un des deux abat-jour tout à coup tomba, faisant éclabousser de la cire sur le tapis vert. Et les joueurs étaient partis, laissant les cartes bleues mêlées aux cartes blanches.

— Vous ronfliez fort, me dit Hélène ; j’avais peur que vous ne fussiez indisposé… Vous savez, tout le monde est parti.

— Pas possible !

Et je me mis debout, très penaud.

— Vous ne vous en irez pas à pied, reprit-elle, il a neigé toute la nuit et il fait très froid… On attelle pour vous.

Puis, comme je me récriais, elle ajouta :

— Et vous allez avaler ce bol de bouillon chaud, je le veux. Et, vous savez, quand on est sujet comme vous à des douleurs… Vous vous envelopperez les épaules dans ce gros châle à moi…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je ne retournai pas au chalet de quelques jours. Je vais lui renvoyer par Nanon son châle de flanelle.


FIN