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Et ton front ne laissa dans mon être calmé
Qu’un immense désir d’aimer et d’être aimé.
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III


Ô Provence, des pleurs s’échappent de mes yeux,
Quand vibre sur mon luth ton nom mélodieux.
Terre qu’un ciel d’azur et l’olivier d’Attique
Font sœur de l’Italie et de la Grèce antique ;
Plages que vient bercer le murmure des flots ;
Campagnes où le pin pleure sur les coteaux ;
Ô région d’amour, de parfum, de lumière,
Il me serait bien doux de t’appeler ma mère.
Il me serait bien doux, par tes soleils de plomb,
Quand, brûlant, je m’assois dans l’aride sillon,
Sous le maigre amandier où chante la cigale
Qui seule frappe l’air de sa note inégale,
D’entendre à son passage un souffle de ton vent
En me baisant au front me nommer ton enfant.
Il me serait bien doux, par tes nuits étoilées,
Soit que je gagne au loin tes roches désolées,
Foulant d’un pas rêveur le genièvre et le thym,
Ou soit que, préférant l’herbe du pré voisin,