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Ce n’est qu’un vil désir qui t’excite et te presse.
Insensé, je te plains !
Insensé, je te plains ! Marco s’était assis.
Il se fit apporter encore une bouteille,
Il en but un grand coup, et lui dit :
Il en but un grand coup, et lui dit : — M’est avis
Que tu t’échauffes fort. Tu l’aimes, à merveille !
Mais, dis-moi, t’aime-t-elle ?
Mais, dis-moi, t’aime-t-elle ? À cette question,
Notre amant sur ses pieds bondit comme un lion.
— Sang-Dieu ! s’écria-t-il, serais-je de ce monde,
Si Rosa ne m’aimait comme j’aime ses yeux !
Mais j’irais me jeter dans l’eau la plus profonde !
Elle m’aime, Marco.
Elle m’aime, Marco.— Bon, dit l’autre, tant mieux !
Mais rien n’est infini ; toujours n’est que chimère.
Hélas ! moi, j’aperçois déjà le fond du verre.
Ne crains-tu pas de voir la fin de son ardeur ?
— Ah çà ! que me dis-tu ? Sans doute tu veux rire.
Rosita m’aime tant : je compte sur son cœur.

Marco le contempla méchamment, sans rien dire.

L’autre continua : — Je l’aime plus que Dieu.
Elle m’adore aussi. Qui donc veux-tu qui vienne
Déranger cet amour ? On aurait de la peine
À lui faire oublier mille baisers de feu.