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II

ENFANCE À AIX


Le père est mort. Le fils n’est qu’un bambin de sept ans. La mère a sur les bras une lourde affaire, dont dépend la fortune, l’existence même de la famille. Que vont devenir ces deux êtres faibles et désarmés ?

En disant « deux, » je commets une erreur ; je devrais dire quatre. Les grands parents maternels étaient venus se fixer à Aix, où ils vivaient avec leur fille et leur petit-fils. Mais le grand-père, vieux et retiré du commerce, ne s’occupait plus de rien. Qui était bien vivant, par exemple, c’était la grand’mère. Une vraie femme de la Beauce, native d’Auneau, très vive, très gaie, très ronde. Une forte tête, débrouillarde, prête à porter aussi gaillardement la gêne que la vieillesse. À soixante et dix ans sonnés, pas un