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l’entendait résonner, mesurée et cadencée, comme un air auquel il ne manque plus que les paroles. Elle est moins rare qu’on ne pense, cette manière de travailler au compas, même dans les choses d’imagination. Zola est un grand mécanicien. On voit comment ses descriptions procèdent symétriquement, en reprises séparées quelquefois par une espèce de remplissage placé là pour que le lecteur reprenne haleine, et divisées en parties presque égales ; comme celle des fleurs du parc, dans la Faute de l’abbé Mouret, celle de l’orage dans Une page d’amour, celle de la mort de Coupeau, dans l’Assommoir. Ou dirait que son esprit, pour travailler ensuite tranquille et débarrassé des minuties, a besoin de se tracer d’abord les limites précises de son travail, de savoir exactement sur quels points il pourra se reposer, et quelle étendue et quelle forme prendra son travail à l’imprimerie. Quand il a trop de matière, il la rogne pour la faire rentrer dans ces limites, et quand elle lui manque, il fait un effort pour l’agrandir jusque-là. Il a un amour invincible pour les proportions, qui peut quelquefois engendrer la prolixité, mais qui souvent, en forçant la pensée à insister sur son sujet, rend l’œuvre plus profonde et plus complète. — Outre ces notes, il y en avait d’autres, extraites de la Réforme sociale en France, de Le Play, de l’Hérédité naturelle, du docteur Lucas, et d’autres œuvre dont il s’est servi pour écrire son roman, le Sublime, entre autres,