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à prendre ; sauf pour les descriptions de Paris, qui le firent monter plusieurs fois au Trocadéro. Il avait aussi assisté à un bal d’enfants, pour pouvoir décrire celui qui est le cadre d’un des chapitres. Une chose à noter, c’est la division géométrique du livre : cinq parties, subdivisées chacune en cinq chapitres. Et le dernier chapitre de chaque partie est une grande description de Paris. « Une symétrie de damier ! » disait-il en souriant. Patiemment, sans grand contentement artistique, il remplit, une à une, ses vingt-cinq cases, ne retrouvant un petit frisson qu’aux cinq chapitres où il s’attaquait à Paris. Certains gymnastes doivent avoir ainsi la nostalgie du casse-cou : il leur faut un trapèze sans filet, très haut, pour pouvoir travailler avec enthousiasme.

Avec Nana, l’auteur des Rougon-Macquart se retrouvait dans son élément : en plein casse-cou ! Camper debout la « fille » moderne, produit de notre civilisation avancée, agent destructeur des hautes classes ; écrire une page de l’histoire éternellement humaine de la courtisane ; montrer, dans une sorte de chapelle ardente, au fond d’un tabernacle, le sexe de la femme, et, autour, un peuple d’hommes prosternés, ruinés, vidés ou abêtis : tel était son sujet. Sujet vaste, dont la difficulté s’aggravait pour lui de cette circonstance, qu’il avait peu d’impressions personnelles sur la haute galanterie. En ses années de misère, Zola n’avait coudoyé que