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III

LE DRAGON


(BALAURUL)


Au milieu de la route, près du puits de la Colombe, j’aperçus une fleur des champs ; mais ce n’était pas une fleur des champs, c’était l’œil d’un serpent, d’un grand serpent aux écailles vertes.

Frère ! puisses-tu ni le voir jamais ni jamais en rêver !

Ce dragon avait avalé à moitié un corps humain couvert d’armures, le corps d’un jeune brave qui criait avec désespoir :

« À moi, frère Ortoman, à moi ! les dents du dragon ont pénétré jusqu’à mes os… sauve-moi, frère, sauve-moi… je sens déjà les frissons glacés de la mort… »

Voici accourir par la route un brave Ortoman monté