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Les horas (prononcez choras, en aspirant fortement l’h) sont des poésies légères qui ont emprunté leur nom de la danse qui les accompagne.

Il y a deux danses nationales en Roumanie, la hora et la danse des calusari. La première rappelle exactement le chorus romain tel qu’on le voit figuré sur les bas-reliefs antiques. Les danseurs, hommes et femmes, se prennent par la main et forment un cercle au centre duquel se tiennent les musiciens, lautari ; puis ils tournent en rond, en se balançant les bras, et pliant un pied, tandis que l’autre pied fait un pas, soit en avant, soit en arrière, et se rapprochent tour à tour et s’éloignent du centre de manière à rétrécir ou à élargir le cercle. Pendant ces évolutions, dont la lenteur et l’uniformité donnent à la hora un caractère d’indolence et de laisser-aller tout à fait en harmonie avec le génie mélancolique du peuple roumain, un des lautari chante en s’accompagnant ; ce sont ces chants qui portent également le nom de horas.

La danse des calusari est, selon toute apparence, l’ancienne danse des prêtres Saliens. À certaines époques de l’année, et particulièrement pendant la semaine de la Pentecôte, les paysans se rassemblent aux sons du violon, de la flûte et de la cornemuse, et, les mains armées de massues, de lances, de boucliers qu’ils choquent avec un grand fracas, forment une mêlée qui paraît empruntée aux rites d’un culte oublié. D’autres voient dans