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laissa la libre disposition de sa fortune, il quitta Paris sur-le-champ et retourna en Moldavie pour affranchir, comme avaient fait Campineano et les Golesco, en Valachie, les Cigains de ses domaines.

La renommée littéraire d’Alexandri grandit rapidement : cependant, quoique la Moldavie le comptât depuis longtemps au nombre de ses meilleurs écrivains, aucune de ses poésies n’avait encore été imprimée ailleurs que dans le Progrès et les autres recueils de ce genre. Ce n’est qu’en 1853, à Paris, que, cédant à l’insistance de ses amis, il rassembla ces fragments épars dans un volume qui parut sous le nom de Doïne, si lacrimiore, si souvenire (Doïnas, Élégies et Souvenirs). Un de ses compatriotes, littérateur distingué, M. Voïnesco, traduisit en français la première partie du recueil d’Alexandri, les Doïnas (1852)[1].

Peut-être, en rendant compte nous-même de l’œuvre d’un poëte, notre ami, encourrons-nous le soupçon de partialité. C’est pour cela que nous préférons y renvoyer le lecteur, après en avoir détaché un court fragment, qui pourra donner une idée de sa manière. C’est une allégorie où la Roumanie est personnifiée sous les traits d’un petit oiseau qui n’ose quitter le bord de son nid parce

  1. Depuis, une nouvelle édition est devenue nécessaire et a paru tout récemment, avec des additions considérables, à la librairie de Cherbuliez, 10 rue de la Monnaie.