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miner son œuvre, et le 28 novembre 1852 (il y avait quatre mois à peine que je l’avais laissé mourant à Constantinople), il s’éteignit lentement à Palerme[1].

J’ai nommé les principaux collaborateurs du Progrès, Jon Ghica, Cogalniceano et Basile Alexandri. Dans cette association de jeunes et hardis écrivains, le premier[2] représentait la po-

  1. Nous avons sous les yeux une courte et intéressante notice sur Nicolas Balcesco, pieux monument élevé à sa mémoire par la main d’un ami (M. Voïnesco). Le lecteur nous saura gré de transcrire ici l’adieu touchant qui termine cette esquisse :

    « Aujourd’hui, l’Italie l’a reçu dans les entrailles de son sol sacré. Que ses cendres y reposent en paix ! Que sa famille se console, car assurément son âme est à la droite du Seigneur et jouit de la béatitude que le Maître des Cieux réserve au juste, à l’homme de bien, au martyr de la liberté. De notre part, ô notre frère, reçois pour adieu, en même temps que les paroles de la religion De profondis, les vers touchants que nous empruntons au poëte roumain comme la vive expression de nos éternels regrets : »

    « Ô quitte ce monde, quitte-le sans plainte, âme douce et sereine, car nous dirons à ta patrie combien tu l’as pleurée sur la plage étrangère ; et tant que nous serons portés en ce monde sur les flots de la vie et les vents du destin, nous ne cesserons de murmurer avec tristesse son nom chéri comme un adieu à ta tombe. »

  2. M. Michel Cogalniceano est auteur d’une Histoire de la Valachie (en français) publiée à Berlin, en 1837, et qui fait autorité. Ses savantes recherches sur les Bohémiens, son recueil des chroniques moldaves, les nombreux fragments insérés dans la Dacie littéraire, qui précéda le Progrès de quelques années, et qui fut suspendue sur la plainte du consulat russe, placent M. Cogalniceano au premier rang des historiens de la Roumanie. Citons encore, au nombre des collaborateurs du Progrès, MM. Donici, le Lafontaine moldave ; Negri, qui rehausse un beau talent par