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— « Oh ! ma bien-aimée, aux cheveux d’or,
« Sois sans crainte ni souci,
« Ne crains rien pour toi,
« Tant que tu seras près de moi ;
« Ne crains rien pour moi
« Tant que je serai près de toi. »
La jeune fille commence à chanter ;
Les forêts retentissent soudain,
Et soudain apparaît à leurs yeux
Le paon des forêts, le brave des braves.
— « Ohé, le garçon, le garçonnet,
« Ohé, le brave, le jeune brave,
« Cède-moi ta belle amie
« Si tu veux sauver tes jours.
— « Non, je ne te céderai pas mon amie
« Tant que ma tête sera sur mes épaules,
« Car du jour que je l’ai prise,
« J’ai juré dans ses tresses blondes
« De ne jamais l’abandonner
« Et de la défendre contre le monde entier… »
Lors ils se prennent par la ceinture
Et commencent à lutter,
Tantôt ils tournent sur place,
Tantôt ils se renversent à demi ;
Mais aucun d’eux n’est encore vainqueur.
Cependant le jeune brave faiblit
Car sa ceinture s’est relâchée ;
Le paon des forêts l’étreint fortement
Et lui brise les reins.
La jeune fille les regarde lutter,
Et ses yeux pétillent,
Et son cœur palpite.