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aura affaire à moi. Cours de ce côté, moi j’irai de l’autre. Vite, dépêchons-nous. »

Aussitôt les fillettes s’éloignèrent en sens opposé, Betty inondant son tablier : car, dans son empressement à obéir, elle avait oublié de se dessaisir de son seau. Elles firent le tour de la maison et se retrouvèrent à la porte de derrière, mais elles n’avaient pas rencontré plus de voleur que de voleuse.

« Par la route ! s’écria Bab.

— A la source ! » répondit Betty haletante, et elles reprirent leur course folle, Tune pour grimper sur un tas de pierres d’où elle pouvait par-dessus le mur inspecter l’avenue, l’autre pour retourner à la fontaine qu’elles n’avaient quittée que depuis un instant. Mais, au retour, Bab n’avait aperçu par-dessus le mur que d’innocentes pâquerettes qui semblaient tout étonnées de son émoi ; et Betty avait vu s’envoler un oiseau brun que son apparition inattendue avait troublé dans son bain froid. Elles se retrouvèrent encore une fois devant le porche où un nouveau sujet d’effroi leur arracha un : Oh ! plein de terreur.

Un chien inconnu, assis tranquillement au milieu des ruines du festin, se léchait les barbes après avoir mangé les miettes qui étaient tombées sur la table lors de l’enlèvement du panier et du gâteau.

« Oh ! l’horrible bête ! cria Bab impatiente de vengeance, mais intimidée, car si ce chien était singulier d’apparence , c’était par-dessus le marché un chien voleur.

— Il ressemble à notre barbet de porcelaine, » dit tout bas Betty en se dissimulant autant que possible derrière sa sœur qui était plus vaillante qu’elle.