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LE PETIT LAURENTZ.

mandées aux soins d’une de ses amies, qu’elles devaient retrouver au bal.

« Amusez-vous bien, chéries, leur dit Mme Marsch, au moment enfin arrivé du départ, et revenez à onze heures, aussitôt que Hannah ira vous chercher. »

La porte se refermait à peine sur les deux sœurs, qu’on leur cria par la fenêtre :

« Enfants ! enfants ! avez-vous chacune un mouchoir de poche brodé ?

— Oui, oui ! de très jolis, et Meg a de l’eau de Cologne sur le sien ! cria Jo. Et elle ajouta en riant, pendant qu’elles allaient chez Mme Gardiner : Je crois que si nous avions à nous sauver d’un tremblement de terre, maman penserait encore à nos mouchoirs. Elle n’oublie rien.

— Elle a bien raison, dit Meg, c’est aux détails qu’on reconnaît une vraie lady, à la fraîcheur de ses gants et de ses bottines et à la beauté de son mouchoir de poche, répondit Meg, qui avait beaucoup de petits goûts aristocratiques.

Enfin elles arrivèrent et, après être restées un certain temps devant la glace du cabinet de toilette de Mme Gardiner, Jo demanda, à sa sœur :

« Ma ceinture est-elle droite ? et mes cheveux sont-ils à peu près à leur place ?

— Oui, oui, mais n’oubliez pas de bien dissimuler la brûlure de votre robe, lui répondit Meg.

— Je suis sûre d’oublier. Si vous me voyez faire quelque chose de mal, mouchez-vous bien fort, je comprendrai, répliqua Jo en remettant sa collerette droite et donnant un dernier regard à sa coiffure.

— Vous n’y pensez pas, Jo ; ce ne serait pas du tout distingué. Si vous faites quelque chose de mal, je froncerai les sourcils, et, si c’est bien, je ferai un signe